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Jean-Jacques Karman

fondateur et porte-parole

de La G.C du P.C.F

Approches Marxistes revue théorique de la Gauche Communiste du P.C.F

 

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La Gauche Communiste  courant marxiste-révolutionnaire au sein du PCF est membre du réseau Faire Vivre et Renforcer le P.C.F et co-fondatrice des Assises du Communisme.

               Unité d'action des courants communistes issus du P.C.F
 Pour le socialisme en France, imposons le mot d'ordre des 4 sorties :
                        - Sortie de l'U.E capitaliste
                        - Sortie de l'OTAN son bras armé
                        - Sortie de l'Euro
( qui vise à unifier l'U.E comme base d'un impérialisme régionale pour le repartage du monde )
                        - Sortie du Capitalisme
            

La Gauche Communiste du PCF (1997 - 2017)

 - Bilan et perspectives de 20 ans de luttes contre :

le réformisme, l’opportunisme et le révisionnisme.

Au sein de l’opposition de gauche du PCF, notre tendance se trouve aujourd’hui confrontée à la nécessité de se relancer, pour mieux se maintenir et se poursuivre parmi la diversité de courants qui s’offrent comme solution à la crise historique du mouvement ouvrier. Notre combat pour sortir de la crise du stalinisme et du post-stalinisme doit permettre de réaffirmer la solidité des principes qui guident notre action.

 

Nous nous inscrivons dans la lignée de la création de la S.F.I.C (Section Française de l’Internationale Communiste), plus particulièrement de sa gauche, sa volonté de définir et mettre en œuvre une forme neuve pour un contenu neuf. Nous sommes confrontés aujourd’hui comme hier dans notre organisation, à des lignes de droite et du centre faisant de l’appareil, ses élus et dirigeants, les décisionnaires quasi exclusifs de ses choix stratégiques. Rattachant ainsi la nature profonde des comportements de la droite et du centre à la tradition social-démocrate guesdiste ou au social-républicanisme du jauressisme ceci au dépend d’une émancipation de la classe ouvrière produit d’une activité révolutionnaire issue des collectifs de travailleurs. En ce sens, nous nous revendiquons aussi de l’attitude de Rosa Luxemburg qui a toujours privilégié les intérêts de la classe ouvrière, sur ceux des formes traditionnelles du mouvement ouvrier organisé, notamment son parlementarisme, son institutionnalisme comme uniques lieux d’expression des intérêts de classe.

 

Notre lutte a pris au fils du temps la forme d’une opposition à l’institutionnalisme, et sa survalorisation des appareils idéologiques d’Etat, comme alpha et oméga de l’expression démocratique. Ces deux réalités devant constituées dans la représentation de la nouvelle ligne du PCF, les moyens par lesquels le « démocratisme » du sujet de droit idéalisé doit trouver à s’exercer. Partisans convaincus de l’extinction de l’Etat mais du maintien des nations, nous avons cherché à faire vivre, le principe d’une libération nationale de classe, par le projet de construction et l’advenue d’une classe productive homogène prolétarisée dans l’espace national français, incarnant un nouveau souverainisme, apte à développer une coopération internationale fraternelle et donc internationaliste.

 

De ce point de vue, l’essence de notre combat se trouve bien avant la naissance de notre courant, dans la lutte conduite, pour les plus anciens d’entre nous, contre l’abandon de « la dictature du prolétariat » au moment du 22ème Congrès du parti en 1976. Abandon réalisé au profit d’une chartre des droits démocratiques, la France des « libertés », donnant lieu à une célèbre plaquette « Vivre libre », que tout militant communiste se devait de diffuser. L’objectif étant à travers l’idéologie des droits de l’homme de survaloriser le démocratisme bourgeois, comme un stade indépassable. Tout cela a de fait, conduit à l’adoption actuelle d’une ligne réformiste par le parti où la lutte des classes n’est plus le lieu central de la contradiction, elle est délaissée au profit d’une libération sociéto-sociale (l’égalité individuelle, de genre, de droits, et sa répartition-affectation). Certes les classes sociales sont encore perçues, mais dans une perspective social-démocrate de simples catégories sociales aux contradictions non-antagonistes, exception faite d’une fraction monopoliste constituée d’une infime minorité, niant ainsi de fait, que la formation sociale française vive sous une dictature : la dictature de la bourgeoisie. Car c’est bien connu si la France est un Etat démocratique, surtout si elle accepte la présence de ministres communistes au gouvernement, on ne peut plus à son sujet parler de dictature de classe.

 

C’est sur ce socle de renoncement à la dimension révolutionnaire du marxisme, que la partie de ping-pong de l’alternance a pu prendre son plein envol, un coup à gauche un coup à droite, un coup à droite un coup à gauche. En toute logique, le caractère antagoniste de l’exploitation n’étant plus mis au centre de la dictature du capital, et la classe ouvrière exploitée n’étant plus reconnue comme en étant la claire porteuse objective, on a ainsi pu lui substituer, dans une pure logique de la légalité républicaine de sujets de droits, le conglomérat de tous les « payés ». Vaste rassemblement fourre-tout de tous ceux qui ne sont pas propriétaires de moyens de production, mais qui dépendent de l’Etat pour la reproduction de leur force de travail. Pour nous, même si cette dernière catégorie est bien inscrite au cœur du chemin de l’émancipation, elle ne constitue nullement en soi la finalité du projet communiste et laisse le militant à mi-course de la résolution des contradictions historiques.

 

Dans cette représentation réformiste des choses, l’Etat n’a plus besoin de disparaître, il doit juste être démocratisé et ses adversaires, la petite poignée de forces monopolistes combattue.

 

C’est ainsi que dans ce sociologisme pauvre et antimarxiste, 80% de la population s’est retrouvée de fait avoir « intérêt » au « socialisme » dès le début des années 70, un pas encore, et 40 ans plus tard, c’est aujourd’hui 99% qui « objectivement » sous la plume de Pierre Laurent a des intérêts communs, là ce n’est plus au niveau de la France c’est au niveau du monde ! Il faut croire que cette conviction notre peuple ne la partage absolument pas, et qu’au contraire c’est ce brouée idéologique qu’il rejette, puisque le PCF est passé lui de 20% des voix au début des années 70 à 2% aujourd’hui !

 

Plus dans le brouillard idéologique du PCF, notre peuple a « intérêt » au changement (i.e : au « socialisme » ?  Stade historique nécessaire, lui aussi abandonné en congrès !) , moins le PCF a de soutiens. Plus le socialisme et la rupture deviennent un pur jeu d’esprit, un pur jeu d’enfant, que la simple expression d’un vote démocratique peut aisément exprimer (vote majoritaire d’un peuple déjà sociologiquement majoritaire.), moins la population se raccroche à ce conte à dormir debout.

 

Notre sensibilité n’a pas été seulement un lieu de résistance de quelques nostalgiques passéistes, elle a aussi entrepris d’éclaircir, la voie possible d’une juste reconstruction du point de vue communiste. Elle a cherché à rompre avec une approche dogmatique du marxisme-léninisme au profit d’une réévaluation critique du marxisme et du léninisme.

 

En retravaillant les catégories « sociologiques » du marxisme et en les réinscrivant dans une juste ligne matérialiste de résolution des contradictions. En replaçant la dialectique des antagonismes sociaux, dans l’ordre de leurs résolutions : Classe prolétarienne contre classe capitaliste, puis au stade du socialisme : classe ouvrière contre classe bourgeoise. En réaffirmant que le républicanisme et le social-démocratisme des Front- Populaire et Front-Unique, de la phase de transition appelée « socialisme », avaient bien pour conséquence d’aboutir à une nation sans Etat.

 

Une formation sociale communiste par obtention d’une classe productive unique : prolétarisée (i.e : non propriétaires des moyens de production) et ouvriérisée (i.e : productrice de surtravail.). Autrement dit que sous le socialisme les catégories prolétariennes (non-propriétaires mais non-exploitées) avaient bien leur devenir « être » dans le statut de membre de la classe « ouvrière » (i.e : de classe productive) et donc que le déroulé était bien celui qui conduit du Front-Populaire en passant par le Front-Unique au Classe contre Classe ( Bourgeoisie contre exploités) pour aboutir à une classe unique,  celle des exploités (i.e : productrice d’un surproduit). Ce qui se traduit comme la bolchévisation le recommandait (entre 1924 et 1934) de faire passer le pouvoir politique d’une instance géographique (Etat, Régions, collectivités territoriales) à une instance économique (les entreprises, les bureaux). Des sections de ville, aux cellules d’entreprises.

 

Notre organisation a ainsi pu réaffirmer que le souverainisme révolutionnaire de la formation sociale française n’était pas un concept obsolète fruit d’une vision rétrograde du modèle léniniste, mais bien la réalisation pleine et entière de la théorie du maillon faible avec sa conséquence : « le socialisme dans un seul pays ». Socialisme dans un seul pays que Staline perverti en le transformant en « Communisme dans un seul pays », comme il le revendique lui même dans « Les Questions du Léninisme » puisqu’après avoir posé dans son rapport de 1936 sur le projet de constitution de l’URSS, la fin de lutte des classes ( page : 808 à 848 des Questions du Léninisme) il déclare dans son rapport de 1939 (p 889 à p 959) que le communisme peut exister dans un seul pays sans avoir à faire disparaître l’Etat. Or pour le marxisme et le léninisme, le communisme est impossible tant que l’Etat existe. Si l’institutionnalisme délégataire continue d’être maintenu au moyen de la géographie (avec son fonctionnariat), l’obtention d’une classe unique sur un même espace géographique (surdéterminer donc, par les lieux de production) ne peut émerger, on ne peut aboutir au stade communiste de nations sans Etats.

 

Le socialisme est d’Etat précisément parce qu’il est d’un seul pays (Etat-Nation), Etat ou suite d’Etats, si la rupture d’avec le capitalisme à lieu dans plusieurs pays en même temps. Seul le communisme est un stade universel où tous les Etats ont disparu, mais où subsistent toutes les nations. C’est dans chaque formation sociale que la lutte contre l’appareil d’Etat doit être entreprise, mais une lutte qui ne passe pas par un abandon de souveraineté au profit d’un méta-Etat incorporant des nations différentes.

Les Etats Unis Socialistes d’Europe, oui, les Etats-Unis Socialistes d’Europe, non. Le COMECON, oui (mais c’est trop tard !) ; l’Union-Européenne, non.

 

Le fédéralisme supranational non, l’entente de souverainetés nationales sur une base mutuellement avantageuse, oui.

 

Le fédéralisme est un concept acceptable là ou des peuples ou des ethnies se mélangent. Aux Etats-Unis les anglo-saxons blancs originaires d’Angleterre ont tout envahi (les européens blancs qui se sont installés après ont de fait accepté leur domination nationale), il y a eu homogénéisation par melting-pot. Dans l’URSS également le fait russe est présent dans chacun des Etats qui ont constitué l’URSS, majoritaires ou non les russes ont été dominants, en Yougoslavie c’est qu’en même les serbes qui ont été les catalyseurs du fédéralisme.

 

Mais qui peut imaginer un fédéralisme Ouest - Européen ( ?), il n’y a aucune réalité historique à cela et compte-tenu de l’histoire de cette partie de l’Europe, vouloir imposer à tout pris un fédéralisme à des peuples et nations déjà bien constitués, représente un véritable danger de conflagration. Il est d’ailleurs à peu près certain que si une nouvelle entente se redéveloppait dans l’ex-URSS ou dans l’ex-Yougoslavie, c’est vers ce nouveau partenariat que l’on se dirigerait et pas vers un retour à l’ancien modèle.

 

Nous avons donc pu asseoir que seul le communisme est le mode de production antagoniste du capitalisme. Qu’entre ces deux modes de production se tient toute une période de transition appelée « socialisme ». Autrement dit, que la transition n’est pas ce qui sépare le capitalisme du socialisme. En un mot, qu’elle n’est pas une phase courte qui pourrait justifier un exercice du pouvoir antidémocratique appelé « dictature du prolétariat » représentant de façon exceptionnelle, la violation de la légalité d’un Etat « démocratique ».

 

Etat démocratique qui une fois cette courte période d’exception passée, pourrait reprendre une vie normale n’étant plus que la réalisation des aspirations de la nation réconciliée avec elle-même. Devenant au sens stalinien du terme « Etat du Peuple tout Entier », ce qui évite d’avoir à se poser la question de son déclin. Stalinisme qui pratiquant une lecture déformée du léninisme au moyen d’une subversion du concept « d’administration », se contente de poser le communisme comme « administration » des choses.

 

Car à la différence de Staline qui ne conçoit la dictature du prolétariat que comme stade d’exception entre capitalisme et socialisme, nous avons démontré qu’au contraire celle-ci est encore nécessaire tant que l’Etat n’a pas disparu par extinction. Ce qui signifie, que la dictature du prolétariat même si elle change de degré et de procédure de mise en œuvre, doit se poursuivre face aux contradictions, non pas de l’ancien mode de production, mais contre le socialisme lui-même et les formes encore « capitalistes » qu’il emploie pour avancer dans la résolution des contradictions. En particulier dans les formes nouvelles de division du travail et de propriété.

 

La dictature du prolétariat, dictature majoritaire du salariat non-propriétaire des moyens de production est telle parce qu’elle est d’Etat. Tant que l’Etat existe il y a dictature du prolétariat, de même que parce que l’Etat existe sous le capitalisme, il y a dictature de la bourgeoisie (privée et d’Etat). Pour que la dictature se transforme en pur exercice d’une hégémonie, par exemple hégémonie de la classe ouvrière (devenant classe nationale parce que classe unique dans la formation sociale française) il faut que l’Etat disparaisse par extinction.

 

Par instauration de nationalisations, les communistes mettent  en place un capitalisme d’Etat à caractère démocratique, car social (i.e : favorable économiquement, socialement, culturellement au plus grand nombre), pour que le stade du capitalisme d’Etat soit dépassé, il faut passer de la propriété publique à la propriété collective, il faut donc que les missions, mis en œuvre par la bourgeoisie d’Etat (payée par des prélèvements réalisés sur l’économie réelle, payée par des impôts) soient transmises et refondées par le collectif de producteurs. Tant que les missions accomplies par la bourgeoisie d’Etat, ne sont pas reprises par les travailleurs exploités, elles sont le lieu de contradictions et d’une lutte entre ces deux catégories ; donc la lutte de classe se poursuit.

 

La dénégation de cette réalité par le courant stalinien est à l’origine de l’incompréhension de ce qui a permis la restauration du capitalisme privé en URSS. En niant qu’il puisse exister des contradictions antagonistes de classe sous le socialisme, le stalinisme a désarmé les travailleurs face aux tendances objectives luttant pour la restauration du capitalisme privé.

 

La bourgeoisie d’Etat dans sa forme administrative comme dans sa forme industrielle, n’est pas une couche, une strate bureaucratique, c’est une classe. Elle utilise la forme publique pour se reproduire. Ce n’est donc pas une simple bureaucratie idéologique comparable à une église (représentation trotskiste). C’est le parti qui est comparable dans ses activités à une église, il a pour fonction de produire du consensus idéologique, tout comme l’église.

 

La bourgeoisie d’Etat est nécessaire parce qu’elle est compétente, elle remplit des missions et seule la remise en cause de la division du travail peut concourir à sa disparition.

 

Et c’est pourquoi, comme le rappel si justement le philosophe communiste Louis Althusser, le parti doit rester hors l’Etat. Du début à la fin. De l’enclenchement du processus révolutionnaire à l’avènement de la société communiste. L’erreur de Trotski est de confondre l’Etat et le parti, mais cette confusion tient à ce que cette réalité a existé en URSS et qu’elle existe majoritairement dans les systèmes à parti unique.

 

Le passage du capitalisme d’Etat au collectivisme par remise en cause de la division du travail, permet le passage de la propriété publique (formelle) à la propriété collective (réelle). Elle fait du collectif de travailleur le lieu de création et de mise en œuvre des technologies nécessaire à la fin de la division du travail.

 

Les sciences et les techniques produits des forces productives ne sont plus des deus- ex -machina venant chapeauter par injonction le collectif de travailleurs au nom d’une prétendue révolution scientifique et technique. Le travail mort ne chasse plus le travail vivant.

Si les forces productives ne sont plus le lieu unique de résolution des contradictions, mais que pouvoir est rendu au producteur en ce qu’il est l’interface entre forces productives et rapports de production, alors la division du travail apparait dans sa dimension politique et plus seulement technique. Elle reprend une juste place aux côtés des rapports de propriété, comme droit du producteur sur le produit réalisé, surtout si les moyens de travail sont aussi une réalisation du travailleur collectif qui les conçoit et les met en œuvre.

 

La déformation de la lutte des contraires dans la résolution des contradictions sur le chemin du communisme, a conduit à deux points de vue absurdes : premier point de vue, chercher à ne valoriser que la base nationale au dépend du déclin de son appareil d’Etat. Autrement dit fonctionnariser tous les agents économiques par une dichotomie entre acte de production et acte de consommation. (Théorie de l’entrepôt social où la valeur d’usage créée [biens ou services] est déposée indépendamment de ses conditions de création et où tout le monde peut venir piocher ) , ce qui a développé le caractère bureaucratique et inefficace du processus de production, montrant ainsi que contrairement aux illusions utopiques véhiculées par le communisme de guerre, la distribution en nature (valeur d’usage), seule, est illusoire et que l’on ne peut séparer valeur d’usage et valeur d’échange. La loi de la valeur ne peut disparaître, puisque l’idée d’un profit apparaît comme nécessaire à l’élargissement des bases de la production. Dès lors que la lutte n’est plus celle contre la marchandisation des rapports humains, marchandisation qui remonte à l’antiquité, mais plus fondamentalement la lutte contre la dernière société de classe et sa spécificité de produire de la plus-value, il convient donc de faire advenir la classe ouvrière comme classe   unique régnante, classe dominante, « classe nationale, quoi que nullement au sens bourgeois du terme » Karl Marx, et non un parti à sa place. Pour cela, il faut faire s’éteindre la bourgeoisie dans la société civile et dans l’Etat. Il faut créer une union de nations sans Etats gouvernée par une classe unique productive et prolétarisée (exploitée et non propriétaire des moyens de production).

 

Cette définition basée sur la rectification du socialisme « ayant réellement existé » évite de tomber dans l’erreur du second point de vue, qui est au contraire de procéder à une fuite en avant dans une révolution mondiale, sans cesse remise sur le chantier, pour ne pas avoir à se colleter avec les contradictions au sein de sa propre formation sociale. Ce qui a transformé cette mouvance (Une partie des trotskistes et surtout la Gauche Communiste Historique) en transnationalistes, chantres de la mondialisation impérialiste, au nom de la liberté des « sujets » face à tous les « pouvoirs » institutionnels, conduit par la seule métamorphose de forces productives libératrices, qui produirait une classe ouvrière universelle sans contenue culturelle nationale. Gauche Communiste (Historique), mais aussi trotskisme et stalinisme souffrant de la même déviation qui concède aux forces productives, une toute puissance, supérieure aux rapports de production.

 

Marx et Engels ont posé les pierres d’angle d’une vue matérialiste et révolutionnaire de l’histoire. Lénine a expérimenté la mise en œuvre concrète de ces pierres d’angles. Il n’a pu aboutir dans la formation sociale soviétique qu’à la mise en place d’un capitalisme d’Etat à caractère démocratique. Staline a conforté cette expérience assurant la domination d’une nouvelle classe sociale issue de la révolution, par nationalisation, qui en ne questionnant pas l’étatisme a été incapable de dépasser ce stade pour avancer vers le communisme. C’est de cette classe qu’est sortie la fraction qui a permis la restauration du capitalisme privé.

 

Après la pleine réalisation du marxisme, du léninisme et du stalinisme, il s’agit aujourd’hui de mettre en œuvre une quatrième période d’offensive révolutionnaire qui tienne compte de l’expérience passée et ouvre à une nouvelle étape de l’affrontement révolutionnaire. Ce qui oblige au bilan du socialisme adaptatif de l’Europe de l’Ouest et du socialisme « ayant réellement existé » de l’Est. Le socialisme est en crise, parce qu’il ne contient pas sa propre finalité : la fin de la lutte des classes, elle nécessite l’advenue du communisme.

 

La Loi des genres (opposition de sexes, de lieu, de culture, d’ethnies etc.) doit être posée comme première et comme constituante des catégories sociales que le marxisme se propose de saisir comme catégories de base, pour les retravailler et constituer son champ d’étude comme société divisée en classes sociales.

 

C’est ainsi que la catégorie sociologique et culturelle de genre sexué à comme premier moment de résolution l’accès aux droits, que permet le plein épanouissement du stade républicain. L’égalité républicaine c’est l’égalité de droit, par exemple : entre hommes et femmes. Cette égalité débouche sur l’égalité social-démocrate, de mise en exercices de ces droits, notamment l’égalité d’affectation (statut) et de répartition (rémunération), ces deux égalitarismes que le réformisme de l’égalité du sujet de droit (mouvementiste) veut substituer à l’égalitarisme communisme, ne peuvent en rester là aux risques de voir revenir en force une lecture biologisant de l’opposition de genre. Seule la question communiste de la fin de la division technique et de la division sociale du travail, peut remettre en cause les statuts, les fonctions et les rôles.

 

Le schéma de résolution marxiste des contradictions est donc le suivant :

 

 Loi de population des Genres → droits républicains→ droits sociaux→ fin de la division du travail.

 

La résolution non-capitaliste du moment républicain et social-démocrate s’appelle « socialisme », elle constitue la phase de transition (i.e : Capitalisme d’Etat démocratique de la nationalisation généralisée sous contrôle des travailleurs.  Se présentant sous la forme d’un Etat Prolétarien, c’est-à-dire sous la forme de l’exercice d’Etat d’une catégorie économique majoritaire : les non- propriétaires des moyens de production. Alliance constituée des bourgeois non-propriétaires (principalement les fonctionnaires) et des salariés exploités. L’achèvement du procès de prolétarisation, toute la propriété devenant publique ou coopérative, ne constitue que le premier moment de la lutte sous le socialisme, pour ouvrir au communisme, la dictature du prolétariat doit maintenant devenir hégémonie de la classe ouvrière. Autrement dit, l’Etat doit s’éteindre pour disparaître, et l’institutionnalisme être pris en charge par les exploités eux-mêmes. Par remise en cause de la division du travail. La question des genres doit déboucher sur le partage des tâches (statuts, rôles et fonctions), la question des droits ne plus être exprimée que sous forme de justice non professionnalisée à l’égale des tribunaux de prud’homme, par une remise en cause de la division de travail entre société civile et institutions. La violence légale être exercée par des comités non professionnels (chargés des problèmes de sécurité). C’est en procédant de la sorte que l’extinction effective de l’appareil d’Etat peut avoir lieu. Que le fonctionnariat peut s’éteindre et la représentation politique être incarnée par des non-professionnels, pratiquant le mandat impératif sur une période courte.

 

 Aujourd’hui, le stade du républicanisme (sa constitution, son sujet de droit) est entré définitivement en crise, car il ne peut distinguer dans son ontologie même sa dimension bourgeoise de sa dimension plébéienne. C’est ainsi que par l’exterminisme de masse de 1914, s’est imposée l’idée que la république française ne s’était pas mieux comportée que l’Empire d’Allemagne. Cette  situation a ensuite obligé le mouvement ouvrier à réfléchir à la nécessité du passage à la domination du stade socialiste (son égalitarisme de répartition, sa justice sociale).A l’époque contemporaine, la crise ouverte des années 1970 qui se poursuit aujourd’hui a montré que le socialisme n’était pas en lui-même la solution, mais lui aussi une contradiction inévitable de plus, qui contient une solution unique : la pleine affirmation et mise œuvre du projet communiste.

 

Le communisme comme mode de production, n’est pas un égalitarisme républicain de droits ou un égalitarisme social-démocrate d’affection concernant une somme de sujets à « désaliéner ». Il est la pleine réalisation du sujet pluriel que représente le collectif de travailleurs et sa remise en cause du procès de production, par le procès de travail. Le communisme c’est la fin de la division technique et la division sociale du travail.

 

L’heure historique est aux communistes et au communisme, malheureusement nous n’avons pas d’organisation pour porter un tel projet. Est-ce que l’outre P. « C ». F, peut se remplir à nouveau d’un rouge vermillon. Est-ce que cette forme, la « Cosa », peut-être à nouveau porteuse de fonds, d’une dialectique du projet révolutionnaire à mettre en œuvre ?

 

C’est à vous, c’est à nous, de répondre à une telle urgence historique. Quoi qu’il en soit les échéances de la crise se rapproche, le P « C »F miné par ses contradictions est au bord de l’implosion, ce que tous les partis communistes ont subi dans le monde entier : l’éclatement ; ce parti ne pourra pas l’empêcher. Dans quel état sera après l’opposition de gauche, c’est la question historique qui se pose aujourd’hui à nous.

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