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Lénine et le Capitalisme d'Etat (D.C.O)

 

Nous abordons dans cet article le rapport de Lénine à la Gauche Communiste​ Historique Russe, leur confrontation, au travers notamment du concept de Capitalisme d'Etat.
Lénine nous a laissé des écrits polémiques célèbres dans sa confrontation avec la Gauche Communiste (Historique) comme mouvance, les deux plus connus sont "La Maladie Infantile du Communisme ", et surtout son texte le plus abouti théoriquement, le plus intéressant selon nous, car le plus symptomatique des limites de sa pensée, " Sur l'infantilisme de Gauche ".

C'est ce dernier texte dont nous souhaitons rendre compte essentiellement ici, ceci afin de réaffirmer qu'il fut un incontestable partisan du Capitalisme d'Etat. Non seulement comme mode de gouvernance et d'encadrement par l'Etat Soviétique du secteur privé et du secteur public, tout comme du commerce extérieur sous la N.E.P, comme le rappelle Trotski dans l'article que nous lui consacrons sur le même thème, mais d'abord et avant tout comme mode de gestion et d'organisation des forces productives sous domination des rapports de production, ceci suite à la disparition et la désorganisation de la classe ouvrière après la première guerre mondiale, la révolution d'Octobre et la guerre civile qui s'en sont suivies.

Il soutient dans ce texte, la mise en œuvre de ce phénomène sans aucune retenue, surtout sans spécifier ce qui permet d'un point de vue marxiste et communiste, de passer de cet antichambre du socialisme, au socialisme lui-même. Ce qui fait que si l'on comprend fort bien que ce stade soit nécessaire pour Lénine, comme aujourd'hui, nous considérons qu'il reste historiquement inévitable pour nous, Lénine ne fournit aucune analyse véritablement pertinente pour le dépasser. Il se contente d'affirmer que le "socialisme" existe dans une partie de l'économie russe de l'époque, sans nous expliquer sa différence avec le capitalisme d'Etat.​


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" Sur l'Infantilisme de gauche ", ce texte se trouve dans une série d'articles publiés en mai 1918, regroupés dans le tome XXVII des œuvres complètes de V. Lénine.

" Passons maintenant aux déboires de nos " communistes de gauche " en matière de politique intérieure. Il est difficile de ne pas sourire en lisant dans les thèses sur la situation actuelle des phrases comme celles-ci :" L'utilisation méthodique des moyens de production restés intacts ne se conçoit que dans le cadre de la socialisation la plus résolue " […] " non pas la capitulation devant la bourgeoisie et ses suppôts intellectuels petits - bourgeois, mais l'écrasement complet de la bourgeoise et une action tendant à briser définitivement le sabotage. "

Chers " communistes de gauche ", quelle surabondance de résolution… et quelle insuffisance de réflexion ! Que veut dire cette " socialisation la plus résolue " ?

" Pour éclaircir encore plus la question, donnons avant tout un exemple très concret de capitalisme d'Etat. Tout le monde sait quel est cet exemple : l'Allemagne. Nous trouvons dans ce Pays le dernier mot de la technique moderne du grand capitalisme et de l'organisation méthodique au service de l'impérialisme des bourgeois et des junkers. Supprimez les mots soulignés, remplacez l'Etat militaire, l'Etat des junkers, l'Etat bourgeois et impérialiste, par un autre Etat, mais un Etat de type social différent, ayant un autre contenu de classe, par l'Etat soviétique, c'est à dire prolétarien, et vous obtiendrez tout l'ensemble des condition qui donne le socialisme. Le socialisme est impossible sans la technique du grand capitalisme, conçue d'après le dernier mot de la science la plus moderne, sans une organisation d'Etat méthodique qui subordonne des dizaines de millions d'hommes à l'observation la plus rigoureuse d'une norme unique dans la production et la répartition des produits. Nous les marxistes, nous l'avons toujours affirmé ; quant aux gens qui ont été incapables de comprendre au moins cela (les anarchistes et une bonne moitié des socialistes révolutionnaires de gauche), il est inutile de perdre même deux secondes à discuter avec eux. "p194.


" Tant que la révolution tarde encore à éclore en Allemagne, notre devoir est de nous mettre à l'école du capitalisme d'Etat des Allemands, de nous appliquer de toutes nos forces à l'assimiler, de ne pas ménager les procédés dictatoriaux pour l'implanter en Russie encore plus vite que ne l'a fait Pierre 1er pour les mœurs occidentales dans la vieille Russie. "p 195. 

 

 " Ce qui prédomine actuellement en Russie, c'est le capitalisme petit-bourgeois, à partir duquel il n'est qu'un seul et même chemin pour parvenir aussi bien au grand capitalisme d'Etat qu'au socialisme et ce chemin passe par la même étape intermédiaire qui s'appelle ' inventaire et contrôle ' exercés par le peuple entier sur la production et la répartition des produits. Quiconque ne le comprend pas commet une erreur économique impardonnable soit en ignorant les faits réels, en ne voyant pas ce qui est, et ne sachant pas regarder la vérité en face, soit en se contentant d'opposer dans l'abstrait le " capitalisme " au " socialisme ", sans analyser les formes et les étapes concrètes de cette transition telle qu'elle s'effectue chez nous à l'heure actuelle ".p 195-196

 

Rassemblement de textes de Lénine parus aux éditions de Moscou en 1972, sous le titre :

"Contre Le Dogmatisme et le Sectarisme dans le Mouvement Ouvrier" et qui contient "sur l'Infantilisme de Gauche".
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Notre commentaire :


On voit ici très bien ce qui peut nous séparer désormais de Lénine, un siècle après sa disparition. Lénine considère que le technocratisme : " la norme unique ", " l'inventaire et le contrôle ", autrement dit " le socialisme de bureau " doit diriger, c'est à dire " être mis au poste de commande " de la construction du nouvel " Etat " ouvrier. Dès lors s'instruire auprès du capitalisme monopoliste d'Etat allemand, c'est à dire de la formation sociale qui a conduit le plus loin possible l'action et la réflexion sur l' hégémonie naturelle de la socialisation contenu dans le stade du monopolisme, tant au niveau national que mondial, devient un élément d'importance vitale.

Que nous dit Lénine ? Il indique à la Gauche Communiste de l'époque, Gauche Communiste jeune, immature, mais qui par son instinct, son extrême sensibilité aux contradictions objectives, pressent avec "génie " ce qui va advenir de la future formation sociale "soviétique ", que dans une révolution concrète on ne peut que se servir des matériaux immédiats et concrets que l'histoire nous lègue.

Cependant, une première réflexion s'impose à nous : le capitalisme d'Etat, peut-il servir indifféremment une dictature capitaliste comme une dictature prolétarienne ?

Ce système économique est-il neutre, sans effets sur la nature du régime que l'on cherche à mettre en place ?

Suffit-il d'un " Etat social " pour définitivement faire pencher la balance du bon côté ? C'est toujours par le haut que Lénine envisage la résolution des contradictions. La base productive, l'initiative ouvrière, ne jouent ici aucun rôle (sauf dans le travail gratuit des "samedis du communisme", ou plus tard avec Staline, dans le productivisme du stakanovisme). Certes le capitalisme d'Etat peut être le lieu où se forge une nouvelle alliance entre la petite et moyenne bourgeoisie avec la classe ouvrière. On peut ainsi espérer que cette dernière arrivera aussi à étendre son hégémonie au delà du groupe social qu'elle incarne, mais pour cela, il faudrait que soit clairement défini ce que représente ce système antagoniste au capitalisme classique. En quoi le capitalisme d'Etat est-il de nature à faire pencher la balance du côté de la disparition des Etats et des classes sociales ?

 De façon motrice, le capitalisme d'Etat, peut-il être porté à se diriger du côté communisme, alors que son antagonisme même, la grande bourgeoisie qui l'a installé en Allemagne, en attendait, elle, à l'inverse, un renforcement du poids du capitalisme et son sauvetage.


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" Pour que le lecteur puisse se convaincre que ma "haute" appréciation du capitalisme d'Etat ne date nullement d'aujourd'hui et que je l'a professais dès avant la prise du pouvoir par les bolcheviks, je me permets de citer ici un passage de ma brochure  sur " La catastrophe imminente et les moyens de la conjurer" écrite en septembre 1917  

 

   - : ".. Eh bien, essayer un peu de substituer à l'Etat des capitalistes et des hobereaux, à l'Etat des capitalistes et des grands propriétaires fonciers, l'Etat démocratique révolutionnaire, c’est-à-dire un Etat qui détruise révolutionnairement tous les privilèges quels qu'ils soient, qui ne craigne pas d'appliquer révolutionnairement le démocratisme le complet. Et vous verrez que dans un Etat véritablement démocratique révolutionnaire, le capitalisme monopoliste d'Etat signifie inévitablement, infailliblement un pas, ou des pas en avant vers le socialisme!

… car le socialisme n'est autre que l'étape immédiatement consécutive au monopole capitaliste d'Etat.

…Le capitalisme monopoliste d'Etat est la préparation matérielle la plus complète du socialisme, l'antichambre du socialisme, l'étape qu'aucune autre étape intermédiaire ne sépare du socialisme" Tome 25, page 388-390.

 

 Remarquez que ces lignes ont été écrites à l'époque de Kerenski, qu'il ne s'agissait là ni de la dictature du prolétariat, ni d'un Etat socialiste, mais d'un "Etat démocratique révolutionnaire" n'est-il pas évident que plus nous nous élevons au dessus de ce degré politique, plus nous réussissons à incarner complètement dans les soviets l'Etat socialiste et la dictature du prolétariat, et moins ils nous est permis de redouter le capitalisme d'Etat. N'est-il pas encore évident que nous n'en sommes pas à l'antichambre du socialisme? Et qu'on ne saurait franchir le seuil du socialisme sans passer par cette antichambre que nous n'avons pas encore atteinte.

 De quelque côté qu'on aborde la question, une seule conclusion s'impose : le raisonnement des "communistes de gauche" au sujet de la menace que ferait peser le capitalisme d'Etat n'est qu'une erreur économique et la preuve manifeste, qu'ils sont complètement prisonniers de l'idéologie petite bourgeoise."   

                                          

 - Lénine "Sur L'infantilisme de Gauche"  p 197-198

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 Notre Commentaire :

 

Que le capitalisme d'Etat, soit une phase obligée et donc nécessaire, comme Lénine, nous en sommes convaincus. Qu'il soit une antichambre, certes, mais comment passe- t'on de cet antichambre au socialisme lui même? Lénine ne nous le dit pas. Il critique la Gauche Communiste et son refus de cette phase obligée, mais il ne fournit aucune résolution à la contradiction.

Parallèlement, on peut s'interroger sur la façon dont Lénine parle du " socialisme ", il l'envisage ici, non pas comme une phase de transition, mais comme un mode de production (comme un système autonome ayant une logique propre, au même titre que le capitalisme ou le communisme, dans d'autres textes, il soutien le point de vue qui nous paraît plus juste, du socialisme comme phase de transition), il l'envisage comme quelque chose qui fait suite au capitalisme d'Etat et qui coexiste en même temps, au moment où il traite de ce sujet, dans le nouveau régime soviétique. Cependant jamais il ne le définit clairement,  ce qui le distingue d'un capitalisme d'Etat "social". Où se trouve la rupture, alors que les deux sont envisagés comme des phénomènes où l'étatisation joue un rôle moteur ?

Le socialisme, c'est la socialisation " étatique " des moyens de production, une classe " possède " via l'Etat un " pouvoir " formel sur ceux-ci. Où est la différence avec le capitalisme d'Etat ? Dans la simple affectation du surproduit, c'est à dire dans la dimension " sociale " de cet " Etat " ? Est-ce suffisant pour ouvrir une voie de résolution aux contradictions d'une société de classes ? La Gauche reproche à Lénine d'avoir restaurer la ligne hiérarchique, dans la ligne de production, c'est cela qu'elle caractérise comme le cœur du Capitalisme d'Etat. Lénine ne conteste pas cette analyse, il ne fait que s'énerver après elle. Dès lors, où sont ces fameuses entreprises que Lénine appelle "socialistes" et qui doivent faire suite à un tel mode de gestion, Lénine n'en cite aucune, et pour cause, toutes les entreprises sont concernées par la remise en place de l'ancien système de division du travail, de hiérarchie et de commandement.

Lénine, théoricien d'une révolution qui a vu l'Etat exploser, sous les coups de boutoirs d'une défaite militaire (la première Guerre mondiale) et d'une révolution qui s'en est suivie, est dans l'attente d'une éventuelle révolution mondiale pour résoudre par le " haut " la question du maintien des Etats dans l'histoire de l'humanité. Celle-ci ne venant pas, il constate à l'opposé que c'est plutôt une situation inverse qui se présente à lui. Il a besoin " d'Etat " pour faire face à une contradiction vitale, maintenir " l'empire russe " en assurant à ses marches, ne serait-ce que des formes élémentaires de présence étatique, d'où l'importance pour lui de la question nationale, du droit des peuples à disposer d'eux- mêmes, dans la résolution des contradictions que constitue la marmite caucasienne. Mais il a aussi besoin d'Etat, pour " reconstruire " une classe ouvrière que la première Guerre et la révolution ont fait exploser. Tout concourt donc à ce que les conditions objectives favorisent largement une approche survalorisant le poids de l'étatique dans cette révolution, tant du fait de l'espace géographique, espace charnière entre Orient et Occident, que de l'état de délabrement de l'économie et des conditions de vie de la population. S'y ajoutent les propres représentations de Lénine qui font de l'intervention étatique, l'institutionnel, " le parti ", les conditions sine qua none de la reproduction des rapports de production.


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" Il faut se mettre à " l'école " des organisateurs de trusts, car le socialisme n'est pas une invention, c'est l'assimilation et l'application, par l'avant-garde du prolétariat qui a conquis le pouvoir, de ce qui a été créé par les trusts. "
" Nous n'avons rien à leur apprendre si nous ne nous assignons pas la tâche puérile d'  " enseigner " le socialisme à des intellectuels bourgeois : ce qu'il faut, ce n'est pas les instruire, mais les exproprier (ce qui se fait en Russie avec assez de " résolution "), c'est briser leur sabotage, c'est les soumettre au pouvoir des soviets en tant que groupe ou couche sociale. "

 

                                                             Lénine - Sur l'Infantilisme de gauche- p 211

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 Notre Commentaire :


Ici, nul appel à un bilan critique, de la part de Lénine. Nul appel à un autodépassement. Plus fondamentalement encore, le prolétariat n'a pas de pensée " technique " propre, de valeurs à faire prévaloir. Il n'est que le " reflet- miroir " d'un développement de l'histoire d'une humanité qui s'est élaborée hors de lui, le prolétaire applique mais ne conçoit pas. Nulle représentation se servant des nouvelles formes d'organisation que la classe ouvrière s'est donnée, " les conseils d'usine ", nul appel " utopique " sur ce que pourrait représenter une éventuelle auto- réflexion de la classe ouvrière sur son procès de travail. Ce sont les techniciens, les ingénieurs du chronomètre, qui doivent guider le bouleversement des rapports de production, et comme à l'époque, ils sont tous le produit de l'ancienne société, la tâche historique devient la nécessité de les " rééduquer " (ça sent l'appareil répressif  A plein nez !). Mais qui peut les rééduquer ? Pas les travailleurs puisqu'ils n'y connaissent rien ! Ceux qui peuvent les rééduquer, ce sont les membres du parti, au mieux les intellectuels, les " spécialistes ", au pire la police politique ! On voit ici le gouffre qui sépare la conception que Lénine se fait de la tâche historique de la classe ouvrière et celle par exemple valorisée par Alexandra Kollontaï et les camarades de l'Opposition Ouvrière, qui mettent la classe ouvrière, sa créativité, au centre du processus de construction de la nouvelle société.

On voit aujourd'hui beaucoup mieux où gît le problème des limites de la pensée léniniste, une pensée extrêmement imprégnée des effets inconscients véhiculés par le modèle de l'intellectuel révolutionnaire que représente Lénine, intellectuel " déclassé " qui ne fait pas le lien entre produit et conditions de production. Il ne le fait pas dans la représentation extrêmement autoritaire pour ne pas dire  " autoritariste " de la pédagogie de la transmission qu'il valorise " il y a ceux qui savent et ceux qui ne savent pas " autrement dit, il est vain de vouloir enseigner le socialisme à des intellectuels puisque " La connaissance " c'est eux qui l'ont (voir son célèbre ouvrage " Que Faire "). C'est eux qui enseignent ! Dès lors, on ne peut que les " exproprier ", les " briser ", les " soumettre ", mais pas éduquer les éducateurs comme disait Marx ! Tout ceci Alexandra Kollontaï le perçoit  très bien à travers sa brochure "L'Opposition ouvrière" et elle en dénonce les conséquences.

Lénine est un partisan de l'enseignement et de la pédagogie classiques, il n'y a de procès de connaissance et son " produit " que sous le rapport d'une unique condition de production : " la conceptualisation ", qui se révèle elle-même immuable depuis que l'humanité a décidé de transmettre de façon " consciente ". Lénine réduit la connaissance à la transmission " consciente " et nie, par là même, tous les modèles d'éducation, voire de contre- éducation, basés sur l'auto- découverte, la " résistance " contenue dans le didactisme, le non- verbal, l'inconscient, le corporel, l'instinctuel, qui jouent un rôle fondamental dans l'histoire des formes de résistances au modèle dominé - dominant. Car s'il y a une découverte essentielle apportée par la tradition de gauche du communisme (libertaires, conseillistes, etc.), c'est bien celle qui affirme que le moyen essentiel par lequel s'exprime la résistance ouvrière est celle du " non -dit ", du hors- institutionnel, voire du refus de l'appropriation ( Hoggart "La culture du pauvre"). Pour le léninisme, la science (le produit) n'est ni bourgeois, ni prolétarien, car la technique (les conditions de production) ne le sont pas plus ! Dès lors le procès de travail devient inessentiel dans la résolution des contradictions explosives qui gouvernent aujourd'hui le procès de production, cœur de la crise sociétale que nous traversons.


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" Les meilleurs ouvriers de Russie l'ont compris. Ils se sont mis à l'école des capitalistes organisateurs, des ingénieurs dirigeants, des techniciens spécialistes. Ils ont commencé avec fermeté et prudence, passant graduellement du plus facile au plus difficile. Si dans la métallurgie et dans les constructions mécaniques, le travail avance lentement, c'est parce que la tâche y est plus difficile. Quant aux ouvriers du textile, du tabac, des cuirs et peaux, ils ne craignent pas le " capitalisme d'Etat ",
comme les intellectuels petit-bourgeois déclassés, ils ne craignent pas de " se mettre à l'école des organisateurs de trusts ". Dans des administrations dirigeantes centrales telles que " la direction principale du cuir " ou " la direction centrale du textile ", ces ouvriers siègent à côté des capitalistes, s'instruisent à leur école, organisent le " capitalisme d'Etat " qui sous le pouvoir des soviets, est l'antichambre du socialisme, la condition de la victoire durable du socialisme. "

                                             

                                             Lénine " Sur l'Infantilisme de gauche " p  211

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 Notre commentaire :

 

On voit ici très nettement quelle est la limite de la pensée de Lénine. Il ne s'intéresse pas au procès de production, il ne s'intéresse qu'à sa gestion : les ouvriers apprennent en siégeant avec les capitalistes. La classe ouvrière qui " l'intéresse ", c'est celle qui est présente par 'délégation' dans l'appareil de gestion. Autrement dit la bureaucratie ouvrière devenue telle, par effet de compétences (essentiellement, donc, l'aristocratie ouvrière).
Première question :
Peut-on encore appeler ouvrier, quelqu'un qui n'est plus présent dans le procès de travail lui-même ?
Deuxième question :
Les ouvriers doivent se mettre à 'l'école' des patrons, par quoi les patrons se mettent-ils à l'école des ouvriers ?
Ici la réponse est sous-entendue, c'est par l'idéologie et le parti. Mais comme l'affirmer serait déposséder les ouvriers d'un pouvoir " réel ", immédiatement Lénine tape sur ce qu'il appelle " les intellectuels déclassés " qui, eux, craindraient une telle situation. Qui sont ces intellectuels ? De qui Lénine parle t-il ? De ses camarades de parti qui ne sont pas d'accord avec lui (membres de l'appareils d'Etat, révolutionnaires professionnels, qui n'ont jamais travaillé)? Mais alors il parle aussi de lui-même! 


On comprend mieux pourquoi dès lors il surjoue dans le registre de la soumission à la toute puissance du " despotisme de fabrique " : il veut absolument persuader les masses et par là-même se persuader, qu'en se soumettant à la toute puissance d'une organisation produit de techniques qu'on neutralise volontairement, les fameuses " forces productives ", on est dans le réel et le sérieux et pas dans la phrase et dans le gauchisme.

Si la force de travail, son organisation, sa discipline, dépendent uniquement des pratiques scientifiques et techniques, alors les rapports de production ne peuvent prétendre à plus de place que les forces productives ne leur accordent. C'est pourquoi il va se déchaîner dans cet autre extrait, contre les propos de la Gauche Communiste mais sans fournir la moindre réponse.

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" l' introduction de la discipline de travail, lié au rétablissement de la direction des capitalistes dans la production, ne peut augmenter sensiblement la productivité du travail, mais elle diminuera l'initiative de classe, l'activité et le degré d'organisation du prolétariat. Elle menace d'asservir la classe ouvrière, elle suscitera le mécontentent tant des couches arriérées que de l'avant-garde du prolétariat. Etant donné la haine qui règne dans les milieux prolétariens à l'égard des "capitalistes saboteurs", le parti communiste devrait, pour appliquer ce système, s'appuyer sur la petite bourgeoisie contre les ouvriers et se perdre ainsi en tant que parti du prolétariat" (Kommunist n°1 page 8, 2ième colonne).

 

Voilà la preuve éclatante que les communistes de gauche, sont tombés dans le piège, se sont laissés prendre à la provocation des Issouv et autres judas capitalistes. Bonne leçon pour les ouvriers qui savent que c'est l'avant-garde du prolétariat qui est pour l'introduction de la discipline du travail, et que c'est la petite bourgeoisie qui se démène le plus pour détruire cette discipline. Des discours tels que la thèse des "communistes de gauche" que nous venons de citer sont une honte insigne et un total abandon du communisme dans la pratique, un ralliement total à la petite bourgeoisie."

                                                                 Lénine "Sur L'infantilisme de gauche" p 208   
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 Notre commentaire :

 

Lénine dans ce court extrait se déchaine contre la Gauche Communiste Russe et sa revue Kommunist, à notre avis il ne le fait pas seulement pour lutter contre un quelconque gauchisme. Il le fait parce qu'il pressent que la faiblesse ultime de sa représentation de la révolution socialiste, est peut-être contenue dans cette critique. En effet, si ce n'est pas le producteur direct qui exerce son pouvoir, alors comment peut-on caractériser ceux qui prétendent le représenter, aussi bien dans l'élaboration du produit (les scientifiques) que dans l'encadrement de sa production (la maîtrise) et sa direction, mais aussi au sein même du pouvoir qui fonctionne sur le mode de la délégation (appareil d'Etat, comme parti), les "apparatchiks", tous ceux qui prétendent "représenter" la classe ouvrière. Lénine fait semblant de ne pas comprendre, il répond à côté. Il nous parle de "l'ancienne" petite bourgeoisie, celle née avant la révolution, et qui effectivement lutte contre le système. Mais il occulte complètement celle qui est entrain de naître du système lui-même, dû simplement au fait que l'on ne peut pas rétablir la division du travail, rétablir le salaire aux pièces et les cadres dirigeants, sans rétablir les mécanismes historiques qui ont engendré la bourgeoisie. De même en est-il pour la délégation de pouvoir, pour l'éternisation de l'Etat, dont on ne voit plus comment dans cette dialectique il peut décliner. En faisant du parti non pas seulement le "représentant" de la classe ouvrière, mais aussi l'expression directe de celle-ci (alors que toute une partie de ses adhérents n'en fait pas partie (paysans, cadres, enseignants etc.) à laquelle il convient d'ajouter tous les fonctionnaires et les permanents du parti, les élus délégués dans les institutions, qui n'ont pas conservé leurs métiers.

 Nous savons aujourd'hui, comment un siècle après cette bourgeoisie "bolchévique" est née. Elle est née de la remise en selle du tayloro - fordisme, de la reconstitution de la ligne hiérarchique qui a non seulement empêcher L'Etat et sa bourgeoisie de gestion de décliner, mais qui de plus a fini par restaurer le capitalisme privé pour préserver ses intérêts. La contre révolution en URSS est née de l'irrésolution des tâches du communiste, elle est le produit du centrisme stalinien né du "socialisme dans un seul pays".

 

Doctrine qui transformée en un absolu a empêché tout déclin de l'appareil d'Etat, elle l'a au contraire hypertrophié en donnant à ses acteurs, des pouvoirs de plus en plus puissants. Le Mouvement Communiste International aurait dû défendre la Révolution d'Octobre en défendant la classe ouvrière soviétique, et non uniquement l' "Etat" soviétique. Le parti aurait dû continuer de rester hors "l'Etat" comme le rappelait Louis Althusser, dans sa célèbre interview au journal communiste italien Il Manifesto.

Lénine apparaît aujourd'hui comme le meilleur théoricien du capitalisme d'Etat, le meilleur car il a pensé réellement pouvoir le dépasser. Les circonstances ne lui ont pas permis de résoudre cette question. Il n'a jamais développé de pensée articulée sur la contradiction capitalisme d'Etat / socialisme, et n'a pas élaborer les moyens d'aller au delà. Aujourd'hui encore, nous stagnons, dans les limites de la pensée léniniste " l'antichambre du socialisme ". La dérive droitière du parti (PCF) en a développé toutes les caricatures (le stalino- réformisme) car comme toute force de travail, dans un modèle où les forces productives sont survalorisées, ne peut ambitionner de devenir travail complexe (travail intellectuel), que faire dès lors de cette masse de bras inemployés que le productivisme libère ?

C'est là où le modèle réformiste s'engouffre. Si la production libère une masse de bras à qui on ne reconnaît aucun pouvoir réel de production, " humainement " on ne peut la laisser sans " droits ". Il faut protéger la "victime".
Nous sommes ici en confrontation directe avec les solutions véhiculées par le parti depuis des dizaines d'années, celles " des bonnes œuvres ". Il faut défendre les victimes, et par conséquent, il faut défendre aussi l'Etat qui protège les victimes. Il faut défendre " la politique sociale " qui constitue l'essentiel de ce qu'un programme de " gauche " peut proposer, " les petites gens " ont des droits ! (par exemple celui de bénéficier de la Sécurité de  Emploi- Formation, instaurer de Nouveaux Critères de Gestion ( mais pas de production!).

Plus le PCF tourne le dos au modèle du " socialisme ayant réellement existé ", plus il constate les limites contenues dans l'histoire réelle du capitalisme d'Etat russe, mais aussi les limites de " nationalisations à la française " qui ne se poursuivent pas en collectivisation révolutionnaire, ceci sans réfléchir aux moyens concrets de dépasser l'appropriation formelle pour aboutir à  une appropriation réelle des moyens de production par la classe ouvrière. Plus, il a tendance à réduire les contradictions du capitalisme à une pure question de gestion. Pour le courant réformiste du PCF, aujourd'hui, s'il y a crise du système capitaliste, c'est parce que le système est mal géré. Les banques ne font pas ce qu'il faut, introduisons de nouveaux critères de gestion et la crise du capitalisme sera résolue! Réorientons la gestion (Celle de la B.C.E, celle des banques privées et celle des entreprises capitalistes) et nous arriverons à contraindre le système à faire ce qu'il n'a jamais voulu faire en 300 ans et 4 révolutions! Mais pour cela il faut de nouveaux droits,  le PCF est devenu le chantre de la défense des " droits "! (Cette autre manière d'essence social-démocrate, de réintroduire l'Etat, car nous l'avons dit dans nos précédents articles, la bureaucratie de l'aristocratie ouvrière ne peut plus aujourd'hui se passer de l'appareil d'Etat, elle vit sous sa perfusion), plus il a donc tendance à infantiliser la classe ouvrière et les classes populaires.

Comment dire à des gens vous avez des devoirs (c'est à dire réintroduire, les classes, la société civile), si on nie leur capacité productive et créative, si on nie l'absolue nécessité de l'appropriation " réelle " des moyens de production, par ceux sans qui ils ne seraient le support d'aucune création de richesse !

Anecdote : imagine t'on l'histoire révolutionnaire, si les Robespierre, Lénine, Trotski, Mao s'étaient transformés essentiellement en " défenseurs des droits  " en Secours Populaire des peuples, en gestionnaires de " gauche " d'un Etat capitaliste !


   P. M.

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(1) Robert Linhart : " Lénine, les paysans, Taylor, " Combats Seuil, 1976

- Dans toute la seconde partie de  cet ouvrage, R. Linhart (fondateur de l'U.J.C.M.L) remet en cause le rapport de Lénine à Taylor, mais il le fait sans jamais faire allusion à ses illustres prédécesseurs, l'Opposition Ouvrière et la Gauche Communiste, alors que toute sa critique s'en inspire. En 68, l'heure n'était pas encore venue de rendre à 'César'...

- Dans sa Célèbre étude " L'histoire de la luttes des classes en U.R.S.S" en 4 tomes, dont seuls les 2 premiers tomes sont utilisables d'un point de vue communiste, parue aux éditions du Seuil, Charles Bettelheim, met bien en relief les contradictions théoriques et pratiques d'un processus révolutionnaire qui conduit à la seule survalorisation des forces productives. Mais là aussi, aucun hommage n'est rendu aux précurseurs et concepteurs d'une révolution communiste où les rapports de production seraient remis à leurs justes places, à savoir aux postes de commande.

 

Les deux premiers tomes ont été publiés au milieu des années 70, ils sont d'inspiration léniniste bien que critiques. Les deux suivants, publiés plus tard, cèdent à la mode de l'époque qui est d'être antitotalitaire. Il n'empêche qu'ils contiennent des réflexions d'un homme qui a consacré sa vie à la cause du communisme, et qui aujourd'hui peuvent être "entendues", même s'il aurait été sans doute plus productif que Bettelheim les conduisent sous le même rapport conceptuel en procédant tout simplement à la réévaluation critique de l'apport des courants, libertaire, de l'Opposition Ouvrière, ou ceux de la Gauche Communiste.


Dans l'un des tous derniers numéros de la revue (M.L) " Communisme " datée de mars-juin 1977, Robert Linhart et Charles Bettelheim reviennent sur leur parcours historique et en tirent les conclusions logiques : 

 

 " La profondeur des transformations qui s'opèrent ainsi dans la formation idéologique bolchevique, en tant que marxisme historiquement constitué, apparaît de façon explicite, et sous une forme théorique, dans le texte de Staline : Matérialisme dialectique, Matérialisme historique. Dans ce texte, Staline avance la théorie selon laquelle les transformations sociales sont déterminées par le type de rapports existants entre la société et la nature. Ce texte pose le couple " société-nature " comme constitué par deux réalités extérieures l'une à l'autre. La nature est pensée comme un " environnement " de la société, tandis que le rapport de cette dernière à la nature est pensé sous la catégorie de forces productives.
Ainsi, une dynamique extérieure à la lutte des classes serait le moteur de l'histoire. Cette dynamique assurerait un " développement social ".
 " Une telle notion de " développement social " constitue un autre thème qui est à l'œuvre dans " Matérialisme Dialectique et Matérialisme Historique ". Ce thème ambigu est étranger au marxisme. Il pose la société comme une sorte de réalité en soi, en dehors des classes qui la constituent De même que le marxisme de la social-démocratie allemande au début du siècle et de la II° Internationale, le bolchevisme représente une forme particulière de marxisme historiquement constitué. Celui-ci a connu des transformations particulièrement importantes au cours des années 1930, transformations qui aboutissent à l'occultation des thèses fondamentales du marxisme révolutionnaire, à savoir en particulier que la lutte des classes est le moteur de l'histoire des sociétés divisées en classes. A cette thèse fondamentale en est substituée une autre, celle du rôle moteur du développement des forces productives. De même, au concept de transition socialiste qui correspond au procès de transformation du capitalisme en communisme, est substituée la notion sans titre scientifique de " mode de production socialiste "
Charles Bettelheim, Robert Linhart - Communisme, mars-juin 1977, p 10.

 

Nous souscrivons totalement à cette analyse qui dit l'essentiel de la dérive stalino-réformiste sous laquelle nous continuons de vivre comme représentation du monde.
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                Autre texte fondamental
 

Yannick Maignien, "La division du travail Manuel et intellectuel", éditions F Maspéro, 1975

 

- Travail intellectuel et accumulation p72

" Les rapports de production capitalistes, basés sur l'exploitation de la plus-value, sont déterminés selon la loi contradictoire de la valeur. La croissance du capital constant aux dépens du capital variable, se résolvant dans la baisse tendancielle du taux de profit, rend - au fur et à mesure de la socialisation - toujours plus de travail mort demandant relativement toujours moins de travail vivant pour le valoriser.

La socialisation du procès de production est donc socialisation antagoniste en même temps que concentration des travailleurs sur le modèle antagoniste de l'opposition tranchée entre travailleurs manuels et intellectuels, ces derniers accumulant toujours plus de produits immatériels au profit du capital. La division réglée, technologique, du travail manuel et du travail intellectuel est donc fondée sur la division politique en classes : propriétaires des moyens de production et producteurs de plus-value.

Mais pour être sur cette base d'exploitation de classe, la division travail manuel - travail intellectuel n'y est pas superposée et elle reproduit de façon autonome ce conflit - étrangère à lui- dans la mesure où le travail intellectuel, pour ce qui est de lui dans le procès productif, n'est pas lié totalement comme le prolétaire au travail simple mais est lié aussi au procès d'accumulation capitaliste sur le modèle du quel " s'accumulent " les " sciences de la nature ", il est donc lié à la composition organique du capital, c'est à dire à la loi d'opposition et de dépendance dans laquelle se trouve le " reflet " de la composition valeur à la composition technique du capital.

L'autonomie de la division entre travail manuel et intellectuel, dans laquelle et par laquelle se reproduit de façon spécifique la contradiction de classe, est déterminée tout entière dans le décalage entre fondement technique (valeur d'usage) et fondement valeur (valeur d'échange) du travail intellectuel, comme écart des procès respectifs de la composition technique et de la composition valeur du capital. Ce double mouvement que recouvre la composition organique du capital est la clef de l'énigme du double pôle antagonique entre les bornes duquel le travail intellectuel, par une mystérieuse électrolyse, peut apparaître comme science d'autant plus neutre, objective et se drapant dans la vertu de sa non appartenance de classe, qu'il se vend de moins en moins cher au capital".

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 (point de vue de D.C.O)

 

Le trotskisme et le dépérissement de l'appareil d'Etat :

 

 Pour nous l'économisme trotskiste ne résout pas mieux la question du dépérissement de l'Appareil d'Etat, même si Trotski développe un projet d'extinction des Etats par la transnationalisation des forces productives chargées par le commerce international de faire exploser les Etats. En fait Trotski est le chantre du développement naturel du capital monopolistique tel que l'impérialisme moderne le développe, c'est pourquoi il apparait comme extrêmement moderne. On a l'impression que son modèle correspond exactement à ce qui est entrain de se produire. Dilution des Etats sous les coups de boutoirs du capital financier, de l'exportation des marchandises, de la mondialisation des forces productives. La firme transnationale est entrain de remporter la victoire dans le monde, sur les nations et les Etats. C'est pourquoi nombre d'organisations trotskistes s'opposent à tout ce qui pourrait freiner un tel processus, car elles en attendent la création d'une classe ouvrière mondiale homogène. Elles se font les chantres des Etats - Unis d'Europe, car elles voient dans le fait supranational, le moyen de dissoudre les anciens Etats européens, en niant le fait national en Europe. Pour elles l'idée de Nation est une idée réactionnaire, c'est pourquoi, il est faux de les appeler "internationalistes" ce ne sont pas des internationalistes, ce sont des transnationalistes.

 

 Elles nient que la Nation puisse acquérir un caractère homogène, un caractère ouvrier, par procès de prolétarisation généralisée, puis pour procès d'ouvriérisation. Elles qualifient d'ouvrier, l'Etat de transition; "Etat Ouvrier", l'Etat Prolétarien socialiste, alors que nous avons démontré qu'un tel concept est inepte. L'économisme trotskiste est tout aussi incapable que l'économisme stalinien de résoudre la question du passage au communisme. Dans le texte que nous consacrons à Trotski et la question du capitalisme d'Etat, nous montrons que Trotski déforme Lénine en ne prenant absolument pas en compte, cette part de la définition léniniste du capitalisme d'Etat qui incorpore aussi la division du travail non seulement aux forces productives, mais aux rapports de production, rapports de production qui ne se réduisent pas aux seuls rapports de propriété.

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