top of page

La Gauche Communiste (Historique) et le capitalisme d'Etat

( partie 1 )

Nous souhaitons aborder dans ce texte consacré au capitalisme d'Etat, notre rapport à la Gauche Communiste (Historique) ou plus exactement aux Gauches Communistes (Historiques). On peut en effet les ramener, pour l'essentiel, à trois grandes familles : La Gauche Communiste Conseilliste ou Gauche Germano-Hollandaise, la Gauche Communiste Syndicaliste ( L' A.A.U.D.E allemande, l' Opposition Ouvrière Russe ) assez proche du communisme libertaire, enfin la fraction bordigiste ultra- partidaire, qui comme les précédentes se décline aujourd'hui en une myriade de petites organisations s'opposant les unes aux autres (les camarades intéressés par leurs recensements trouvons aisément sur Internet de quoi satisfaire leurs appétits).

Tous ces groupes, à un moment ou à un autre, ont entretenu avec la mouvance trotskiste des liens plus ou moins permanents, allant jusqu'à des tentatives d'organisations communes qui n'ont pas perdurées. Il existe encore aujourd'hui des résidus de ses liens, dans des organisations corpusculaires, par exemple certains comités de reconstruction de la 4ième internationale trotskiste sous influence de la Gauche Communiste (L'U.R.S.S envisagée comme Capitalisme d'Etat et non comme " Etat Ouvrier bureaucratiquement dégénéré ") parallèlement, certaines mouvances de la Gauche Communiste ont intégré Trotski dans leur corpus le mettant sur un pied d'égalité, avec leurs théoriciens traditionnels.

Un mot sur la Gauche Communiste (Historique) française, elle s'est déclinée en 2 groupes principaux l'un relevant de la branche syndicaliste " La Révolution Prolétarienne " de Monatte et Rosmer, l'autre de la tentative de création d'un nouveau parti : Treint, Suzanne Girault " Le redressement Communiste ".
Elles se sont donc inscrites dans la logique d'affrontement qui a eu lieu entre ces 2 approches que sont, à l'échelle internationale, d'un côté le communisme relevant principalement du syndicalisme, de l'autre celui relevant principalement du parti. La branche purement conseilliste n'ayant pas eu en France, ou de façon anecdotique, de partisans à l'origine. Compte tenu de la faiblesse de leur représentation, ces groupes ont tous essayé d'établir une passerelle avec Trotski. Cela donnera lieu à des tentatives de fusion avec ses partisans (Naville et Molinier) qui éditent à l'époque  " La Luttes des Classes ", et débouchera sur une éphémère Ligue Communiste, qui finira par éclater.

 

Dès le début, la G.C a posé la question comme contradiction en acte de la volonté de vouloir construire un " Etat " qui soit " Socialiste ". Car qui dit : " Etat " dit classes et luttes de classes, et qui dit " Socialiste ", doit d'abord en définir la nature. S'agit-il d'une société appelée à perdurer, un nouveau " mode " de production ? Quels doivent - être les moteurs de résolutions des contradictions, conduisant vers la société universelle sans classes et sans Etats ?
C'est sur tout cela que s'est engagée la polémique avec Lénine, qu'elle s'est poursuivie, après leur rupture avecTrotski.

Dans nos précédents articles, nous avons cherché à mettre en avant que l'un comme l'autre ne nous aide pas dans les définitions qu'ils donnent du socialisme à rompre avec son " antichambre " : le capitalisme d'Etat. La définition du socialisme, comme socialisme " d'Etat ", ne rompt pas significativement avec ce que la conjoncture historique oblige le mouvement ouvrier à réaliser savoir : le capitalisme d'Etat " antichambre " du socialisme.
C'est cette question que nous militants de la Gauche Communiste moderne devons aujourd'hui résoudre. Mais, jamais nous n'aurions pu la pressentir s'il n'y avait eu une Gauche Communiste (Historique), pour de façon "conceptuelle" maintenir l'interrogation, de la nature du communisme.
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
" Le socialisme que les auteurs (les partisans de la révolution prolétarienne au moyen du parti avant-gardiste léniniste ou social-démocrate révolutionnaire et la construction d'un Etat révolutionnaire) se révèle donc être une économie étatisée. Associée à la planification économique, à l'élimination de la concurrence, source des crises, et du profit, et au plein emploi des forces productives, elle est conçue comme le moyen d'élever le niveau de vie des masses dans son ensemble. Puisque que la propriété privée des moyens de production s'oppose à la rationalisation de l'économie -et qui plus est, en cas de crise durable empêche tout emploi des forces productives - l'abolition de la propriété privée apparaît comme l'objectif immédiat. De là découle la nécessité de concentrer l'économie sous l'autorité centrale de l'Etat. A ce stade, revient aux savants, aux statisticiens, aux ingénieurs d'organiser effectivement l'économie. Ainsi conçue, la construction de l'économie socialiste apparaît comme un problème organisationnel (Lénine), comme une généralisation et un accomplissement de la tendance déjà amorcée par le capitalisme sous forme de trusts et de cartels. L'Etat devient un trust titanesque qui, grâce à son hyper organisation renverse les obstacles s'opposant à une plus grande expansion de la production. L'évolution russe a prouvé qu'une telle étatisation de l'économie n'est rien d'autre que le capitalisme d'Etat. L'ouvrier demeure salarié, désormais rivé au travail par la contrainte étatique. Il travaille dans des entreprises d'Etat et vend sa force de travail à l'Etat, qui la paie sous forme de salaire. Ainsi l'Etat joue - t'il le rôle du capitaliste privé exproprié.
C'est lui qui dirige le travail salarié, c'est lui qui par conséquent commande et exploite les ouvriers. La force de travail devient une marchandise, tout comme dans le système du capitalisme privé….

Mais l'exemple russe ne prouve pas seulement que le socialisme officiel n'est en réalité qu'un capitalisme d'Etat et que la production étatisée n'est pas la production en fonction des besoins mais bien la production ordinaires de marchandises. Il a aussi révélé la formation d'un nouvel élément dirigeant qui dispose à sa guise de la propriété étatique et en arrive à occuper une position privilégiée. Cet élément à tout intérêt à voir s'accroître le pouvoir d'Etat, puisque c'est précisément ce dernier qui garantit sa position sociale privilégiée. Comme il concentre entre ses mains tous les moyens matériels et politiques de la société, c'est lui qui dirige l'orientation du développement ultérieur. Comment s'étonner alors qu'il lutte exclusivement pour accroître la propriété étatisée et pour magnifier le pouvoir d'Etat….

Les ouvriers salariés ne peuvent se satisfaire d'un tel socialisme même s'il devait les inonder de bienfaits (ce qui de plus reste douteux) ; L'abolition du capital : tel doit être le but de leur lutte. Le sens de leur combat, c'est d'en finir avec les rapports capitalistes afin qu'ils ne soient plus achetés comme force de travail et, en tant que force productive ravalés au même niveau que les machines dans le procès de production, sous le commandement de nouveau maîtres. Ils doivent s'emparer des moyens de production, afin de les gérer et les administrer au nom de la société devant laquelle ils sont responsables. Ils doivent parvenir à assurer eux-mêmes la direction et le management de la production, l'administration et la distribution des biens produits, s'ils veulent réaliser l'unité de l'humanité dans la société sans classe, et éviter de retomber dans l'esclavage….

De nouvelles conceptions s'élaborent concernant la régulation des rapports humains dans la production sociale ; des conceptions qui, aux yeux des intellectuels, semblent incompréhensibles et passent pour utopiques ou irréalisables. Mais ces conceptions se sont déjà concrétisées d'une puissante manière lors des soulèvements ouvriers salariés. Elles se sont exprimées pour la première fois sur grande échelle pendant la commune de Paris, qui cherchait à renverser l'autorité centralisée de l'Etat par l'auto- administration des communes..
…C'est l'auto-activité des larges masses travailleuses qui se manifeste dans les conseils ouvriers….

Avec les conseils ouvriers le prolétariat a élaboré la forme organisationnelle appropriée à la lutte qu'il mène pour sa libération. Ainsi, il ne s'agit nullement d'une utopie, d'une théorie vide, lorsque ces conseils ouvriers, partout où ils se regroupent sur la base de la production, dans les usines, en organisations d'usines, visent à s'emparer eux-mêmes des moyens de production et à diriger la production. C'est une exigence formulée au cours des événements par de larges masses travailleuses. Les intellectuels devront mettre fin à ce combat par la force s'ils veulent imposer le contrôle dans l'économie d'Etat.

Du point de vue des conseils ouvriers, le problème de l'organisation économique ne revient pas à savoir comment la production doit être dirigée, et organisée au mieux dans ce sens, mais bien comment les rapports entre les êtres humains seront réglés en fonction de la production. Car, pour les conseils, la production n'est pas un processus objectif, dans lequel l'homme se trouve séparé de son travail, et donc de son produit, un processus que l'on dirige et que l'on calcule comme si il s'agissait de matériaux morts ; pour les conseils, la production devient fonction vitale des ouvriers. La production -fonction vitale des êtres humains lorsque chacun est obligé de travailler- est dès aujourd'hui socialisée. On peut donc imaginer facilement que la participation des êtres humains à cette production puisse, elle aussi être régulée socialement sans qu'ils soient ravalés au même niveau que les instruments de travail ni soumis à la domination d'une classe ou d'une couche spécifique… "


- Les Conseils ouvriers et l'organisation communiste de l'économie, avril 1935 in I.C.C Journal de la Gauche Communiste Conseilliste (Mattick, Pannekoek, Ruhle, Wagner)
Reproduit dans " La contre révolution bureaucratique édit : 10/18 1973 p 60.
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

​Notre commentaire : 

Ce texte de 1935, produit de la réflexion des anciens militants du K.A.P.D ou de la Gauche Conseilliste, met en avant un certain nombre de thèses qui aujourd'hui nous semblent essentielles pour comprendre, les mécanismes contribuant à maintenir objectivement l'existence de classes sociales dans tout " Etat " dit " Socialiste ". Le marché, le salariat, la division du travail, le non dépérissement de l'appareil d'Etat, voire son développement dans des proportions inusités, sont autant de mécanismes objectifs qui expliquent, le blocage des sociétés socialistes dans leur avancé vers le communisme.

Le procès de travail tayloro-fordiste, l'importation de technologies, de lignes de production, " directement " des Etats capitalistes, le salaire aux pièces, la division technique du travail (renforcement du pouvoir des directeurs des entreprises, remise en place d'une ligne hiérarchique) etc. etc., sont au cœur de la stagnation socialiste soviétique, dans son antichambre, le capitalisme d'Etat.

Avoir restauré et perpétué la division technique, au nom de l'efficacité économique, est la cause motrice de la déviation interne du socialisme, car cette division est à l'origine de la division des sociétés en classes. Créer, ou recréer : des manœuvres, des O.S des O.Q, des contremaîtres, des ingénieurs, des cadres dirigeants et des directeurs d'usines, est d'abord un acte politique, avant d'être technique.
Refuser de mettre au centre de la construction du " socialisme " le procès de production, la division du travail qu'il engendre, l'accumulation du travail intellectuel d'un côté et du travail manuel de l'autre, c'est politique. Avoir disjoint de façon idéaliste les forces productives des rapports de production, alors qu'ils s'enchevêtrent, c'est politique.
Tout ceci est le produit de l'histoire du socialisme, où se sont des intellectuels déclassés (Marx, Lénine, Trotski, Rosa Luxemburg, Mao etc.) c'est à dire sans liens directs avec le processus de production, qui ont construit et pour certains appliqué la doctrine.

Pourtant, cette situation n'a pas empêché quelques- uns d'entre eux d'approcher la vérité, ce fut le cas du grand scientifique Anton Pannekoek, l'un des principaux théoriciens de la Gauche Communiste Conseilliste. Nous ne reviendrons pas non plus sur ce que dit Alexandra Kollontaï, tout ce qu'elle dénonce et analyse dans son célèbre ouvrage " L'Opposition Ouvrière " dès 1920. Tout ce que Trotski fera semblant de découvrir 3 ans plus tard et qui est déjà présent sous Lénine et Trotski.  Ce que Staline pour asseoir définitivement ces rapports sociaux fera se déchaîner la terreur policière. Contrairement à ce qu'affirme Natalia Trotski, désavouant le peu de conséquence théorique de son époux dans sa caractérisation de l'U.R.S.S comme " Etat bureaucratiquement dégénéré ", le capitalisme d'Etat n'a donc pas été introduit par Staline, c'est Lénine et son mari qui l'ont institué, et la terreur stalinienne n'est que le résultat de la tentative de stabiliser cette réalité historique.

Pour nous, il s'agit aujourd'hui de reconnaître et admettre, qu'un tel processus ne dépendait pas mécaniquement de l'état technique des forces productives, cela dépendait aussi de la volonté politique d'instaurer d'autres rapports sociaux dans les lieux de production, de mettre fin autant que faire ce peut de façon " volontariste " à la division technique, par exemple entre travail manuel et travail intellectuel et à la division sociale qui y est liée. Ce sur quoi la Gauche Communiste de l'époque a tenté d'attirer l'attention.

C'est pourquoi, le débat sur les moyens objectifs d'unifier la classe ouvrière, par exemple à travers ses syndicats, a constitué à l'époque un véritable enjeu. Entre l'étatisation de ceux - ci préconisé par Trotski, le rôle de pure défense des intérêts économiques des travailleurs et le respect de leur autonomie vis à vis de l'Etat et du parti préconisé par Lénine (vis à vis d'un Etat dont - il prétend par ailleurs qu'il est leur " instrument ", se protège t'on de soi même ? Ce qui explique la position de Trotski) et une transformation du rôle des syndicats en instrument du bouleversement du procès de production, tel que l'envisageait Kollontaï, l'histoire aurait sans doute pu être tout autre.
Si la liquidation historique du point de vue de la Gauche du mouvement communiste, autre que sous la forme trotskiste, a eu des conséquences désastreuses pour l'avancée du mouvement, nous ne pouvons passer sous silence ce que nous estimons malgré tout être ses limites.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

" L'utilisation dans la vie économique de la comptabilité par le temps de travail se traduit en politique par la direction de la classe ouvrière sur la société. Les deux phénomènes sont indissociables. Si la classe ouvrière n'est pas capable d'imposer la comptabilité par le temps de travail, cela signifie qu'elle ne peut éliminer le salariat ni assurer l'administration de la vie sociale. Si le temps de travail ne devient pas la mesure de la consommation individuelle, alors il ne reste que la solution du salariat. Dans ce cas on admet qu'il n'y a aucun rapport direct entre les producteurs et la richesse sociale. Ce qui revient à considérer que la séparation créée par le salariat entre les ouvriers et le produit social est devenue un fait irréversible. En d'autres termes ; la direction du procès de production ne peut incomber aux ouvriers. Elle est donc transmise aux " statisticiens " et aux autres savants responsables de la distribution du " revenu national ".
L'alternative est donc celle-ci : d'un côté, abolition du salariat avec adoption de l'heure moyenne sociale comme pivot de toute l'économie, sous le contrôle direct des ouvriers ; de l'autre le travail salarié au profit de l'Etat.
En conséquence : Les slogans que nous revendiquons immédiatement pour le pouvoir ouvrier sont les suivants, les ouvriers placent sous leur contrôle direct toutes les fonctions sociales, ils nomment et révoquent les fonctionnaires. Les ouvriers prennent en main la direction de la production sociale en s'associant dans les organisations d'usines en conseils ouvriers. Ils font entrer eux-mêmes leur usine dans la forme communiste de l'économie en calculant leur production d'après le temps de travail moyen social. Ainsi c'est la société toute entière qui passe dans le circuit de la production communiste ".

Suite de : - Les Conseils ouvriers et L'organisation communiste de l'économie, avril 1935 in I.C.C
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Notre commentaire : 

 

Il n'est pas question pour nous de construire un modèle utopique, d'abolition immédiate du salariat, substituant une comptabilité en temps de travail à l'existence du salaire, de même que de faire disparaître la marchandise. Tout ceci est une façon archaïque (l'économie en nature) et bureaucratique de vouloir résoudre les contradictions d'une société qui l'est déjà passablement. De même que la mort de la propriété privée réside dans la propriété publique, la mort du salaire productif marxiste réside d'abord, au stade prolétarien, dans sa généralisation. Ce qui caractérise le concept de salariat moderne, c'est qu'il tient aujourd'hui beaucoup plus de la répartition que de la production et donc que, non seulement il existe une partie essentielle du salariat qui n'est pas productive (qui ne fait donc pas partie de la classe ouvrière au sens marxiste du terme) mais qu'au sein même du procès de production, il devient de plus en plus difficile pour des catégories grandissantes de fixer avec certitude si elles sont elles mêmes employées de façon productive ( i.e : de façon exploitée) ou non. Des agents de production, d'un même métier, peuvent se retrouver ainsi inscrits soit dans la rubrique du salariat exploité, soit dans la rubrique des faux frais du capital, cela sans même que ces agents en aient conscience.

De plus, La déviation de gauche, de la Gauche Communiste (Historique), en mettant en relation directe le travailleur et son produit, en vient à  affirmer que la production est en rapport directe avec la consommation, derrière une unité commune : la comptabilité en temps de travail social. La déviation gauchiste " imagine " une société utopique ou tout ce qui est produit est consommé directement, ou indirectement (investissements dans les moyens de production) par le travailleur. Nous considérons nous, que si la production est aussi un phénomène objectif, c'est qu'elle doit également satisfaire des agents économiques qui ne sont pas en liens directs avec les conditions de production (ex : les enfants, leur scolarité, leur santé etc. mais aussi les retraités, les malades), le point de vue des communistes conseillistes reprend la vieille projection archaïque du communisme " primitif " où dans les sociétés qui ont précédé les sociétés de classes, tout ce qui était produit était essentiellement consommé. Or, le progrès de civilisation des sociétés de classes, c'est qu'elles font du dégagement du surproduit et de son accroissement, leur tâche principale, ceci pour élargir la sphère de la production et la sphère de la consommation au-delà du rapport direct à la force de travail ( Une piscine d'entreprise du point de vue du salariat exploité, est-elle un investissement productif, si elle accueille des retraités, si viennent y nager des fils d'ouvriers, contribue t'elle à la reproduction de la force de travail du père, ou se disperse t'elle dans des faux frais ?)

 

Nous l'avons montré dans d’autres articles, la prétendue neutralité des sciences et des techniques et le masque sous lequel, la bourgeoisie " rouge " du stade du capitalisme d'Etat, tente de sauver son existence en cherchant à échapper au procès d'ouvriérisation généralisé ( Le procès de prolétarisation ayant déjà eu lieu sous le capitalisme) ou plus exactement comme nous l'appelons au procès de " travailleurisation ", car il est clair que s'il n'est plus question pour nous de nous soumettre à la division du travail, pour approfondir la recherche scientifique et technique, cette même recherche doit être développée, non pas comme phénomène objectif extérieur au collectif de base du travail, mais comme son phénomène moteur.

C'est à ce prix, que le niveau général des connaissances pourra s'élever pour tous, c'est à ce prix qu'une certaine forme de pédagogie de la découverte, pourra subvertir la pédagogie de la transmission, qui aujourd'hui est l'arme idéologique de la petite bourgeoisie, pour justifier sa reproduction dans une sphère autonome " L'Etat laïc et républicain, ses Appareils Idéologiques : l'Ecole, la Recherche Scientifique etc. etc. ". La crise de l'institution scolaire, n'a qu'une porte de sortie, l'Education Populaire Révolutionnaire, qui est tout le contraire de ce que les directions  du P.C.F et de la C.G.T en ont fait, une pure activité de loisir, dépendant du hors temps scolaire, alors qu'elle devrait être le lieu effectif de réappropriation du procès de production, sur un mode subversif. Un lieu plein et entier de l'application conséquente de l'hégémonie culturelle ouvrière, même quand la phase de transition nécessite le passage obligé par l'Etat prolétarien, par la Dictature du Prolétariat.

 

Camarades de la Gauche Communiste (Historique),  ce qui est réactionnaire dans les sociétés de classes, ce n'est pas la production d'un surproduit, c'est son accaparement, par une minorité, qui le détourne de ses tâches de protections des improductifs naturels (femmes, enfants, vieillards etc. ) de ses tâches progressistes d'investissements, renouvelant et plus fondamentalement élargissant, les capacités productives dans des zones ou des secteurs économiques, que les unités éclatées de production " autocentrée " que sont les entreprises, n'imaginent même pas, ou ne veulent pas réaliser. C'est pourquoi, la planification, l'aménagement du territoire, sont des instruments indispensables pour construire un " 'Etat' 'Socialiste' " mais aussi plus tard, un " Monde communiste ".

L'abolition du salariat, tel que l'envisage l'aile conséquente de la Gauche Communiste du P.C.F, ne passe pas par une démonétarisation de l'économie, et la distribution en " nature " des biens nécessaires à la reproduction de la force de travail, pas plus que la mise en place de tickets ou de colliers de perles, correspondant à une comptabilité en temps de travail. Elle passe par l'extension généralisée de La forme " tous " salariés et du Fond " tous " productifs, de toute révolution communiste authentique.

Parce que nous ne fuyons pas de façon " gauchiste " nos responsabilités historiques, comme les partisans d'Urbahns, nous considérons que le Capitalisme d'Etat est une phase obligée, nous combattons donc consciemment pour son instauration, nous combattons pour les nationalisations, pour l'aménagement du territoire, pour la planification. La production de catégories hiérarchiques, intellectuelles et techniques, dont celles des fonctionnaires, doivent certes dépendre et être rattachées aux conseils ouvriers, mais l'histoire du développement industriel, montre combien l'apparition de nouveaux produits dépend de la socialisation objective d'une multitudes de forces productives, liées ni mécaniquement, ni a priori, entre elles. On ne peut donc pas faire de l'existence de ces catégories (Les intellectuels, les fonctionnaires etc.), le résultat mécanique de l'action de l'Etat, ils jouent un rôle, ils remplissent une fonction sociale autre que d'être mécaniquement les agents de la domination étatique du capitalisme, ce ne sont pas comme dans le modèle développé par Trotski pour analyser la bureaucratie, les produits d'une couche parasitaire comparable à une église. La disparition de L'Etat, ne conduira pas à un pur transfert immédiat de leurs fonctions, ceci sans contradictions, aux unités de production décentralisées que sont les entreprises. Ceci explique pourquoi, le marxisme affirme que l'Etat doit s'éteindre et non disparaître immédiatement après la révolution.

 Nous avons entrepris, à travers différents articles consacrés à la question du socialisme et du capitalisme d'Etat, un essai conceptuel de clarification, de ces 4 définitions essentielles du marxisme que sont  : -  Capitaliste -, - Bourgeoisie -, - Prolétaire -, - Ouvrier -.
Ceux - ci utilisés en opposition de couples, connaissent chez nombre d'auteurs marxistes un phénomène de dérive par substitution (métaphorique ou métonymique) d'un terme à un autre (bourgeoisie pour capitaliste, prolétaire pour ouvrier, ou inversement) la confusion au sein de leur rapport dialectique, a débouché sur une incapacité conceptuelle, à définir les contradictions qui conduisent et minent tout Etat en situation de transition :

Bourgeoisie/ Capitaliste - Ouvrier/ Prolétaire.


Le concept antinomique de Capitaliste est Prolétaire, ce qui les oppose relève du droit, droit de propriété ou absence de ce droit. Ces 2 formes d'institutionnalisation renvoient à l'existence d'une topique, une superstructure où domine l'Etat. C'est l'Etat qui codifie le juridictionnel en instituant le sujet de droit, premier moment de la mise en place d'une représentation de la propriété (même dans le cas ou c'est un Appareil Idéologique périphérique à qui ce pouvoir est dévolu, comme l'appareil clérical, durant une période historique- celle du féodalisme et monarchisme).
- Prolétaire signifie : privé de " droits ". Prolétaire a souvent été utilisé par extension, pour désigner au sein de la classe ouvrière, ceux qui ne possédaient rien, non seulement ceux qui ne possédaient pas les moyens de production, mais également tous ceux qui n'étaient même pas propriétaires de moyens de consommation susceptibles de se transformer à un moment ou à un autre en capital productif. (Par exemple : leur habitation, en bénéficiant, d'une des formes de rémunération de la bourgeoisie, la rente foncière). Dès lors ce concept a essentiellement désigné les fractions les plus pauvres et les moins qualifiées de la classe ouvrière. Mais il y a là un abus de langage, car il s'agit bien plus d'un procès tendanciel, que d'un état que tous les salariés auraient atteint. Etre un prolétaire, à savoir un exclus de toute forme de propriété, ne se rencontre qu'à l'état de paupérisme absolu, souvent dans la main d'œuvre des pays en voie de développement, cependant dans les Etats capitalistes modernes même les chômeurs ont des droits.
Marx dit bien que ce qui caractérise un membre de la classe ouvrière c'est qu'il vend sa force de travail contre un salaire. Il est donc propriétaire de sa force de travail. Il n'y a donc pas et ceci par essence, sous le capitalisme, absence de propriété pour le salarié exploité.

Ceci explique l'une des causes de la déviation de gauche qui atteint nombre des organisations, de la Gauche Communiste (historique), quand ce n'est pas de l'ultra gauche ; elles transforment le marxisme en ricardisme (David Ricardo). Partant d'une incompréhension du passage de la définition du salaire comme rémunération du travail à celle comme rémunération de la force de travail. Les revenus y deviennent dès lors le résultat d'une " allocation " des facteurs de production, pour ne pas dire d'une location (servage : le serf se loue au seigneur) et non d'une vente. La dimension de citoyenneté du travailleur salarié est niée, la lutte pour les droits sous-estimés. Les théoriciens de ces mouvements veulent tellement démontrer que la situation de " prolétaires " est une situation d'exclusion, qu'ils la rapprochent de celle du servage voire de l'esclavage (Il est souvent fait mention dans leurs textes de " l'esclavage " salarié que subirait le travailleur) Ils en viennent à nier l'essence même de la révolution bourgeoise, qui est d'avoir transformé chaque individu en sujet de droit. Ils finissent par rater ce qui constitue l'essence de la révolution bourgeoise, l'accès à l'égalité " formelle " pour tous, par la mise en place généralisée de la figure du citoyen - propriétaire. C'est sur cette figure que se construit l'Etat Capitaliste, l'institutionnalisation de la Nation moderne. Dès lors, comme nous allons voir dans un paragraphe suivant, le pas est aisément franchi de confondre Etat et Nation.
A l'opposé, le stade monopoliste, en généralisant la propriété par actions, réussit à donner l'illusion que la propriété, devient inessentielle pour caractériser la forme exacte de L'Etat de droit sous le capitalisme. Le capitaliste peut ainsi se dissimuler en bourgeois, en " technicien " du capital, en " manager ". C'est pourquoi, la théorie de l'allocation de facteurs que l'économie politique libérale classique " le marginalisme "  a récupéré du ricardisme, constitue un masque essentiel des rapports capitalistes de production, nourrissant les 2 tendances dénoncées ci-dessus le volontarisme gauchiste ( l'école ricardienne en France : Cartelier et Benetti - P.U.G) et le technicisme bourgeois.

L'autre antinomie est, Bourgeoisie/ Ouvriers : elle porte sur la création de la richesse et sa répartition. Qui produit, qui profite, qui est exploité, qui ne l'est pas. Il ne faut pas confondre les lois de population. Celui qui n'est pas exploité, n'est pas forcement un exploiteur. Un bourgeois n'est pas forcement un capitaliste, l'immense majorité même. Par contre, la fonction d'exploitation liée au statut de capitaliste, elle, a pour finalité de pérenniser le statut de bourgeois (on met en mouvement un capital, pour dégager un revenu : le profit, qui est une des formes de revenus qui produit la bourgeoisie. Il n'est pas le seul, la rente, le "traitement " du fonctionnaire,  en sont d'autres (l'expression "salaire " comme l'expression "ouvrier ", n'ont pas le même sens dans le marxisme que dans la sociologie spontanée bourgeoise, en fait il ne s'agit pas pour un marxiste de " salaire ", seul peut -être appelé salaire la part du surproduit créé par un membre de la classe ouvrière, qui lui est attribué, et donc qui ne se traduit pas en plus-value avant qu'elle n'apparaisse sous la forme d'un taux de profit).

 La Gauche Communiste (Historique) et ses continuateurs actuels ne sont donc pas exempts non plus de critiques. Ce qui caractérise selon nous, la Gauche Communiste (Historique), c'est qu'elle souffre de la déviation inverse des partis communistes de la 3ième Internationale. Cette déviation est le résultat du combat mené dès le début contre les insuffisances et les contradictions de la nouvelle société, en cherchant à défendre de façon " pure " et idéaliste les concepts et pratiques de la doctrine communiste.

Les P.C traditionnels ont tendance à rabattre la classe ouvrière à un sous produit du prolétariat, c'est à dire l'immense armée des non - propriétaires des moyens de production capitalistes. A considérer, que si le premier moment de la révolution est réussi, s'il y a révolution prolétarienne, par disparition de la propriété des moyens de production (dépendant du capital), par exemple, par nationalisations (rendre à la nation ses moyens de production), le deuxième moment de cette révolution qui pose la question de l'antagonisme entre classe bourgeoise et classe ouvrière, se résoudra de surcroît. Comment ? Tout simplement, parce que la dictature du prolétariat qui a pour objectif de mettre en place un autre " Etat " " socialiste ", est bien le fait de l'immense majorité au profit de l'immense majorité (les non propriétaires des moyens de productions capitalistes). Cet Etat nouveau ayant résolu la question du capitalisme classique (i.e. : privé) deviendra progressiste et " socialiste " par sa dimension sociale redistributive, le surproduit n'étant plus réservé à une minorité, il devrait " naturellement " atteindre l'ensemble de la population.
La question de l'existence de l'Etat comme contradiction dans l'évolution vers le communisme, devient dès lors inessentielle, elle se résout par son extinction lente, non pas par disparition de ses fonctions, mais par extension à tous, c'est la mise en place de l'Etat de droits, qui doit étendre sur tous ses biens faits. Si l'Etat est partout, il est nulle part.


A l'opposé La Gauche Communiste ne veut entendre parler que de confrontation entre ouvriers et bourgeoisie. Elle nie la dimension révolutionnaire, parfois même plus révolutionnaire que la classe ouvrière elle même, du prolétariat non ouvrier (paysans pauvres sans terres, petite bourgeoisie réduit à la misère etc..), dans sa lutte contre le capitalisme, particulièrement dans les pays du tiers - monde. Elle développe un rapport idéaliste aux expériences européennes, devenant victime d'un véritable ethnocentriste, réduisant la révolution prolétarienne à sa simple expression ouvrière. (D'où son incompréhension de la révolution Chinoise ou vietnamienne, tout comme de la révolution cubaine, sa méconnaissance de l'expérience titiste yougoslave etc. etc.). Elle réduit pour cela le statut de prolétaire, au statut de sous fraction de la classe ouvrière, à savoir les ouvriers les plus démunis, ceux qui ne peuvent même pas vivre du rapport capitaliste de la vente de leur force de travail, qui leur assure un statut de fait dans le droit capitaliste, de propriétaire d'un des moyens de production. Elle a donc tendance à faire des travailleurs peu qualifiés et sans droits, des chômeurs, des exclus, le noyau dur du projet révolutionnaire, en opposition aux partis " communistes " classiques qui eux emportés par leur dérive droitière ont tendance à considérer que c'est l'unité de la petite bourgeoisie (non propriétaire du capital) et de la fraction de la classe ouvrière qui lui est le plus proche (l'aristocratie ouvrière) qui assure, de fait, un rapport majoritaire dans le processus de changement.

Pour les partis communistes classiques, appeler  " dictature " un rassemblement " sociologique " de fait majoritaire, n'a pas grand sens, on peut sans regret abandonner un terme qui effraie (22ième congrès) et choisir, la voie électorale, plus " démocratique ".Pour cela il ne s'agit plus que de convaincre, d' " annoncer " à un peuple sous informé qu'il est déjà potentiellement majoritaire. C'est le socialisme de la " communication ", où il ne s'agit que de gagner les consciences de bienheureux attendant la révélation. Voilà à quoi se réduit aujourd'hui, l'activité d'un militant communiste, dans un P.C traditionnel, il doit devenir le Séguéla du changement. Si les travailleurs " savaient " ils " feraient ", malheureusement pour la direction actuelle du P.C. cela ne fonctionne pas du tout comme cela. Nous l'avons déjà démontré dans nos précédents articles, les rapports sociaux, ne se résolvent pas dans les relations sociales. L'instauration du socialisme ne dépend pas d'une bonne politique de " com. ", même quand celle-ci véhicule des messages " vrais ". Ou encore, version trotskiste, le socialisme ne résulte pas prioritairement, d'une classe ouvrière se conformant à son " être " par prise de conscience. Le psychologisme produit des ravages dans le mouvement ouvrier, la désaliénation même progressiste est loin de pouvoir résoudre à elle seule la question de l'exploitation comme phénomène objectif. Ne serait- ce que parce que toute société a besoin de dégager un surproduit. La question que pose la classe ouvrière au mouvement socialiste historique est beaucoup plus fondamentalement celle-ci :

 - " montrez nous par quels mécanismes vous entendez - mettre fin sous le socialisme, à la domination de la bourgeoisie ? "

La Gauche Communiste " historique " fait donc jouer au concept de " dictature du prolétariat ", son principe plein et entier. Il s'agit bien ici d'une " dictature " puisqu'il s'agit d'imposer le point de vue d'une ultra minorité à la majorité. Point de vue d'autant plus ultra minoritaire que la révolution a lieu dans un pays en voie de développement. La possibilité qu'une telle situation puisse avoir la chance d'exister dans ces formations sociales étant nulle, il devient essentiel que la révolution ait un caractère d'amblé mondial. Ceci rétabli l'équilibre, la classe ouvrière étant plus importante dans les pays développés, elle seule peut aider à contre - balancer, le poids du non - ouvrier dans les P.V.D. Ceci reste cependant insuffisant, il est impératif que la révolution soit aussi immédiatement communiste, c'est à dire, que l'on ne cherche pas à faire perdurer la phase de transition, le " socialisme ", sur une très longue période. Pour cela, il devient objectivement contre-révolutionnaire de vouloir construire des " Etats " socialistes. Pour empêcher cela, le combat essentiel devient le combat objectif contre tout ce qui peut maintenir des liens entre classe ouvrière et bourgeoisie, par exemple, de se représenter la population d'une formation sociale donnée en terme de " Peuple ", d'accepter qu'il y est des valeurs communes partagées, la culture, la défense de la civilisation, voir l'antifascisme.

Ceci les a conduits pendant la seconde guerre mondiale à avoir une attitude plus qu'ambiguë, refusant de participer à la résistance au nom de la défense d'une pureté imaginaire de la classe ouvrière. Refusant la lutte antifasciste, car elle nécessite une défense de la démocratie qui implique des intérêts communs avec une fraction de la bourgeoisie (essentiellement la petite bourgeoisie). Leur point de vue est bien rendu dans la lettre de Bartha à la 4ième Internationale. Trotskiste, et père spirituel de Lutte Ouvrière, sa représentation du monde est proche de la Gauche Communiste. Il dénonce l'appel à la résistance de la 4ième internationale au nom du refus de toute collaboration avec la bourgeoisie. il montre ainsi qu'il n'a rien compris au fascisme, qu'il réduit à une pure expression " autoritaire " de la dictature de la bourgeoisie et à un cas classique d'affrontement avec la classe ouvrière. L'immense majorité de la G.C et une bonne partie des trotskistes confondent ainsi 1914 avec 1939. Ils veulent que les communistes conservent l'attitude qu'ils avaient en 14 en mettant toute la bourgeoisie dans le même sac. Ils ne comprennent pas que l'exterminisme nazi ne s'attaque pas seulement à la lutte des classes, il s'attaque au genre humain en détruisant toute civilisation. Les communistes résistants leurs colleront l'épithète infamante " d'hitléro-trotskiste " cela n'est pas juste, une partie des trotskistes a participé à la résistance, et ce n'est qu'une toute petite partie en se ralliant à l'erreur historique de jugement de la Gauche Communiste (historique) qui développera une lecture sectaire du " classe contre classe " mettant les U.S.A de l'époque dans le même sac que l'Allemagne nazie. C'est pourquoi aujourd'hui encore, il est fondamental de comprendre comment la déviation du communisme de gauche se nourrit de la déviation social-démocrate qui resurgit sans cesse au sein des P.C officiels.


Pour la gauche Communiste (historique), il s'agit donc de lutter sous toutes ses formes contre l'exploitation, cependant là aussi, la simplification peut conduire à l'abus. Dire des gens qui cherchent à exploiter uniquement pour profiter si cela est conceptuellement juste, dans la réalité peut se heurter à des contradictions. Les petits artisans, petits paysans, les petits propriétaires personnels individuels, s'auto - exploitent ; souvent de façon importante, ils ne comptent pas leur temps, peut-on dès lors considérer que ce sont des bourgeois, qui ne cherchent qu'à 'profiter', cela est abusif.

Ce petit raisonnement basique, pose déjà un problème d'importance à nos amis, c'est que l'on voit bien qu'il n'est pas simple d'être simplement antibourgeois ou anticapitaliste, on ne peut pas traiter de la même manière un gros rentier (un boursicoteur de la finance) et un petit fonctionnaire, ceci même si tous les 2 sont des bourgeois. De même, un maître des forges et un artisan plombier, bien que tous les 2 soient des capitalistes. C'est pourquoi le mouvement ouvrier révolutionnaire de tradition léniniste a accepté de reprendre à son compte le concept de " peuple ", la révolution socialiste concerne aussi le peuple et pas seulement la classe ouvrière. Simplement, il s'agit de s'entendre sur ce que l'on appelle, le " peuple ". Dans la tradition de la Gauche Communiste (historique) une telle filiation est inacceptable, il n'est pas question de se revendiquer du peuple. Dans la tradition de la Gauche Communiste (Léniniste), celle que nous essayons de construire, il s'agit au contraire de mieux saisir comment se construit un groupe social dominant, une classe, qui ne peut prétendre assumer son rôle dirigeant que dans son unification et par là même mettre en situation de subordination, les catégories sociales les plus proches (Pour la classe ouvrière le procès de prolétarisation des couches et fractions de la petite paysannerie et bourgeoisie en voie de prolétarisation. D'où la situation d'échec objectif de l'histoire du mouvement communiste jusqu'à aujourd'hui : l'unification de la classe ouvrière).

bottom of page