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La Gauche Communiste (historique) et le capitalisme d'Etat

( partie 2 )

L'imprécision conceptuelle, peut aller jusqu'au confusionnisme absolu, quand elle est reprise par une organisation politique. Prenons comme exemple, un cours extrait d'une brochure éditée par l'une des organisations actuelles de la Gauche Communiste (historique).
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" En effet l'internationalisme constitue, de façon indiscutable, une des pierres angulaires du communisme. Depuis 1848, il a été bien établi dans le mouvement ouvrier que " les prolétaires n'ont pas de patrie " et les derniers mots de ce même manifeste " prolétaires de tous les pays unissez-vous " ont constitué un véritable cri de guerre repris par les différentes générations ouvrières dans leurs combats successifs. Quant à elle, la nation constitue par excellence le cadre dans lequel se développe la société capitaliste, à tel point que la lutte révolutionnaire de la bourgeoisie contre la féodalité s'est souvent confondue avec la lutte nationale. Mais si le capitalisme a trouvé dans la nation le cadre le plus approprié à son développement, le communisme ne peut s'instaurer qu'à l'échelle mondiale : la révolution prolétarienne détruira les nations. C'est pourquoi tout soutien du prolétariat à une lutte nationale, apparaît d'emblée comme une sorte d'anomalie et n'a eu de sens que dans des circonstances très particulières du mouvement ouvrier, lorsqu'il y avait encore des révolutions bourgeoises et que la révolution communiste n'était pas encore à l'ordre du jour. "
Courant Communiste International " Nation ou Classe " brochure 2- 1972.
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Notre commentaire:

On passe ici de l'expression d'un point de vue sociologique géo-historique à un autre. Ainsi est-il affirmé, le mouvement socialiste a fort justement démontré que  " les prolétaires n'ont pas de patrie " mais aussi que les ouvriers ont un cri de guerre " prolétaires de tous les pays unissez-vous ! ". L'imprécision conceptuelle aboutit ainsi à une contradiction antinomique : Si les prolétaires n'ont pas de patrie, ils ont qu'en même un pays !

Problème ? Qu'on ne vienne pas nous dire, que par " pays " il s'agit uniquement d'indiquer une origine géographique, car alors pourquoi avoir maintenu ce terme, où est l'intérêt ? il aurait été beaucoup plus simple pour Marx de dire " prolétaires, unissez-vous " ou encore " prolétaires du monde entier, unissez-vous ".

Dans la même veine, " En effet l'internationalisme constitue, de façon indiscutable, une des pierres angulaires du communisme " puis plus loin " La révolution prolétarienne détruira les Nations ". Question, qu'est-ce que cet internationalisme (qui signifie littéralement " entente entre les Nations ") peut bien à voir à faire avec des prolétaires qui rêvent de détruire les Nations ?


Cette petite contradiction simple consiste déjà à remarquer que cette fraction de nos amis de la G.C (historique) ne sont pas des internationalistes, mais des " transnationalistes ", pour être plus exact encore, des " a-nationalistes " ce qui est déjà un peu plus juste pour comprendre leur point de vue. Pour eux la Nation est inessentielle. Cependant, le simple fait de nier la Nation les met dans une situation inextricable, car la logique voudrait pour être cohérents avec eux-mêmes, qu'ils n'attachent aucune valeur  à ce qui la constitue: langue, coutume, culture. Pourtant ils s'expriment en français, et dans le cadre de la polémique qui les opposera entre eux, au cours de l'histoire, ils iront jusqu'à s'appeler Gauche Communiste de France, par rapport aux autres sections de leur petite " transnationale ". S'ils avaient été conséquents avec eux mêmes, outre le fait que le mot France ne devrait jamais apparaître dans leur texte, ils auraient du écrire leur texte dans une autre langue, pourquoi pas d'ailleurs, une langue universelle, inventée, qui ne corresponde à aucune base nationale, une langue sans saveur, sans odeur, sans particularité, c'est à dire sans Histoire, (au hasard Balthazar : l'Espéranto ! ?).

En réalité, nos amis les confusionnistes révèlent eux-mêmes l'origine de leurs confusions " La révolution prolétarienne détruira les nations " est une pseudo- antinomie, ce n'est pas les nations que l'on détruit avec le prolétariat, ce sont les Etats. Chaque fois que nos amis disent " Nations " ils pensent " Etats ". " La révolution prolétarienne détruira les Etats " est conceptuellement juste, car ce qui codifie le sujet de droit en sujet propriétaire ou non, c'est l'Etat. C'est pourquoi le communisme est une société sans classes ni Etats. Cependant si elle est une société sans classes, elle n'en reste pas moins une société avec des Nations (cultures, langues, coutumes) et nous le verrons plus loin avec un système économique qui ne dépend pas du concept de Nation, mais plus justement de celui de Formation Sociale. Nous, nous souhaitons que les Nations restent les plus nombreuses et les plus divers possibles, car le communisme est internationaliste. C'est aujourd'hui un terrain de lutte important en cette période d'uniformisation culturelle à la sauce anglo-saxonne.

Autre type de confusion dans la brochure produite par cette mouvance : " la Nation constitue par excellence le cadre dans lequel se développe la société capitaliste, à tel point que la lutte révolutionnaire de la bourgeoisie contre la féodalité s'est souvent confondue avec la lutte nationale ".
N'en déplaise à nos amis, mais la Nation est tout autant " le cadre " par excellence où se développe l'absolutisme, le pouvoir central royal, qui est le véritable premier concepteur du fait national. Cela évite, comme dans ce raisonnement, de sauter des étapes et de mettre directement en rapport féodalisme et capitalisme, en passant par dessus le monarchisme. Car durant toute une période, la période féodale justement, la bourgeoisie est essentiellement marchande, c'est parce qu'elle souhaite devenir majoritairement industrielle qu'elle a besoin de changer l'Etat, mais pas forcément de Nation, la France n'a pas bougée, ou peu, entre la fin du XIV siècle et le XXI siècle, mais l'Etat français oui, la nature du système économique, oui. C'est le monarchisme qui a permis de mettre en place la fraction de bourgeoisie qui va sortir victorieuse de sa confrontation avec le féodalisme agonisant, la bourgeoisie- industrielle.
Car la bourgeoise a toujours existé, elle existe depuis Athènes, depuis Rome, et comme nous nous efforçons dans chacun de nos articles de le démontrer elle existe sous le socialisme. Elle perdure donc au travers de plusieurs modes de production, mais aussi durant cette phase de transition qu'est le socialisme. Si on osait un raisonnement abrupte, nous affirmerions que ce qui caractérise les modes de production d'exploitation, qu'elle y soit dominante (capitalisme et socialisme) ou non (esclavagisme, servage) c'est la bourgeoisie. Que ce qui caractérise l'existence des Etats, c'est la bourgeoisie. Il ne peut y avoir de construction de société sans classes ni Etat, tant que perdure la bourgeoisie.

En fait nos amis de la Gauche Communiste confondent 2 choses, le concept de " Nation " et le concept de " Formation Sociale ". Mais cette confusion provient aussi de ce que nous avons déjà dénoncé, dans la tradition marxiste courante, qui est de glisser d'un concept à un autre pour pratiquer une approche théorique dialectique qui balaie le champ conceptuel, recouvrant le réel concret d'une Formation Sociale.

En faisant de la " Nation " un concept ou se mêle la culture, la langue, les mœurs etc, en même temps que l'économie, alors que par ailleurs, il avait lui même initié un concept performatif ; celui de " Formation Sociale ", Marx a contribué à embrouiller, chez nombre de marxistes la question " nationale ", et à produire des déviations, allant de " à mort la Nation " ! à " vive ma Nation ! ". Il a d'autre part contribué à économiser des champs qui relevaient soit de la linguistique " la langue ", soit de l'histoire ou de la sociologie " le peuple ", " la nation ", " la culture ".

Cette déviation sert aujourd'hui encore le courant néo- libéral bourgeois qui dans ces champs d'études, pratique lui volontairement pour des raisons idéologiques " l'économisme ". C'est particulièrement le cas pour la culture, ou aujourd'hui domine dans les études économiques le point de vue néo- libéral bourgeois marginaliste (économie de l'art).

Marx à travers le concept de " Formation Sociale " : comme tout relevant de l'application réelle et concrète des catégories relevant du champ économique (Modes de production, classes sociales, système économique et social, institutions, droits etc..) avait pourtant à sa disposition le concept adéquat. Car L'Etat comme produit d'une société de classe est le résultat de la nature d'une Formation Sociale, bien plus que d'une Nation.

L'Etat existe quelque soit le mode de production excepté celui de mode primitif et celui de mode terminal (mode de production primitif appelé "communisme" primitif et mode de production terminal appelé "communisme" développé. Ce qui rapproche ces deux modes de production c'est qu'ils sont sans Etat. L'Etat est une topique qui organise au sein d'un mode de production, les instances que sont les forces productives et les rapports de production, il est surtout déterminant pour les rapports de production. C'est pourquoi l'appel de Marx dans le Manifeste du parti communiste  à ce que la classe ouvrière devienne classe nationale bien que nullement au sens bourgeois du terme, signifie qu'il l'appelle à devenir classe régnante, classe dominante, au sein de sa nation en ne mettant pas en place sur longue période un Etat-Nation, mais au contraire en récupérant l'Etat-Nation capitaliste-bourgeois et en faisant s'éteindre l'Etat, car ce qui est bourgeois et donc ce qui pousse au renouvellement du capitalisme, c'est l'Etat. En ce que le fonctionnariat et la direction des entreprises nationalisées est encore une forme bourgeoise d'expression, celle qui résulte du capitalisme d'Etat, stade incontournable et donc nécessaire, obtenu par nationalisations de toute les entreprises.

Il a existé à travers l'histoire nombre de Nations sans Etats, il en existe encore des traces, de moins en moins, chez les peuples du grand Nord, chez les indiens d'Amérique du Sud etc. ce qui était primitif chez eux ce n'était pas leur Nation comme l'ont brillamment démontré les anthropologues et Ethnologues progressistes, ce n'était pas leur culture, ni leur langue, mais leur mode de production, c'est pourquoi ils se sont fait absorber par des Formations Sociales plus puissantes, le Canada, Le Brésil etc. La Nation aujourd'hui se retrouve le plus souvent victime d'un mode de production, bien plus qu'elle en est l'initiatrice.

 

Résumons : les communistes, qui ne sont pas des communistes de la phrase, aiment les Nations parce qu' ils aiment les cultures, les langues et même les coutumes (pas sans critiques, pas sans limites, " mais dans la joie sereine du matérialisme " pour pasticher, notre ancien camarade de parti, le philosophe, André Comte- Sponville). Autrement dit, dans l'expression moderne que prend une Formation Sociale, aujourd'hui dans le capitalisme, sous la forme d' " Etat  - Nation ", les communistes ne rabattent pas l'un des termes sur l'autre, ni ne les confondent.

C'est pourquoi, s'ils aiment la Nation, à l'opposé ils détestent les " nationalistes " parce que ceux-ci aiment d'abord leur Etat, c'est à dire tous ses moyens d'action, tout ce qui définit un " cadre " qui " institutionnalisent ", " codifient ", etc. assure une domination effective de classe. Par exemple, ceux qui transforment les formes culturelles naturelles en formes symboliques absolues, ceci afin de leurs faire jouer un rôle de distinction et d'opposition, vis à vis des autres cultures. Pour un communiste, une culture nationale, vaut une autre, ce qui ne veut pas dire qu'ils ont une vision abstraite, voir " trans " ou même " a - culturelle ", de ce qu'est une culture nationale. Or beaucoup des gauchistes d'hier et d'aujourd'hui, en s'accrochant à cette vision " trans " voir " -a- " finissent par haïr leur propre culture, leur propre peuple et se retrouvent sur des positions politiques intenables.

 

Cependant bien qu'il soit d'abord conçu comme des slogans politiques ;
" Les prolétaires n'ont pas de Patrie ", " Prolétaires de tous les pays unissez-vous ", sont des mots d'ordre beaucoup plus pensés et construits qu'il n'y paraît.

" La patrie " constitue un concept opératoire qui se situe dans un rapport fonctionnaliste entre les deux topiques que représentent L'Etat et la Nation. Mon " patriotisme " consiste à imaginer une expression étatique à la nation dans laquelle je vis ou à laquelle j'aspire. Dès lors, il devient évident qu'il est contradictoire voire antinomique pour un courant qui désire construire une société sans classes et sans Etat, de donner une forme institutionnelle et donc de droit, à un espace géographique culturel et social. Etre patriote oblige à la mise en place d'un sujet légal (je suis Français, Allemand, etc.), ayant des droits (de propriétés, de personnalité " ma subjectivité " comme appropriation ( " je suis ma pipe etc.. " tout ce que je possède et qui fait trace dans l'histoire (dixie Jean-Paul Sartre), c'est  à dire à définir la citoyenneté comme une forme de propriété symbolique générant toutes les autres formes possibles.
Tout ceci doit poser question à un communiste, alors que lui- même, aspire à la domination des non propriétaires  " les prolétaires " et à l'avènement d'une société sans classes et sans Etat, ou dominera le statut universel d'ouvrier productif. A moins de considérer que le patriotisme auquel j'aspire c'est à dire que " le bloc hégémonique dominant " que je veux construire à un caractère temporaire, appelé naturellement à disparaître au fur et à mesure que le communisme se construira.

Lénine a conscience de ce que représentent l'Etat et toutes les sociétés de classes qui ont existé depuis le début de l'humanité. Même celles qui se sont construites sur une antinomie conceptuelle, l'égalitarisme de propriété, notamment la Grande Révolution française et son aspiration à une société basée sur une tentative de mise en œuvre du " tous " Citoyens- propriétaires (Ce que les sans culottes les plus radicaux tenterons de subvertir en imaginant une propriété idéale indivise où tous pourraient vivre ensemble : Babeuf).
C'est ce qui justifie, selon lui, qu'on puisse leur rendre hommage, en restant des patriotes, des jacobins, c'est à dire en aspirant à construire un Etat. Quel Etat ? Un Etat de non- propriétaires : Un Etat Prolétarien. Mais ce n'est pas possible, puisque Etat veut dire : Constitution, Citoyenneté, Espace historico- géographique et donc, par la mise en place d'un sujet de droit : propriété !
Oui, tout à fait, on va donc envisager un Etat ou la propriété puise être une non - propriété personnelle- tout en étant une forme d'appropriation personnelle- C'est la mise en place de la propriété publique : les nationalisations. L'entreprise nationale est à la fois à tout le monde (et donc à personne) et à moi (dans la mesure où je suis une partie de ce " tout le monde ")
Sauf que, sauf que maintenir un Etat, un Etat de droit, c'est maintenir un rapport à la propriété (même si celle-ci se définit ici, essentiellement pas sa négation : la propriété " publique ", voir la propriété " collective " comme on disait à l 'époque). C'est donc qu'on le veuille ou non, maintenir les classes sociales. " L'Etat apparaît " dit très clairement le marxisme " avec les classes sociales et disparaît avec elles. "
Mais où est l'antagonisme, si l'opposition Capitalistes / Prolétaires n'est plus le mode opératoire explicatif de l'opposition qui existe dans ces sociétés « socialistes » ? L'opposition devient, selon nous : classe bourgeoise/ classe ouvrière.
Il faut continuer de créer un surproduit pour permettre à la Nation d'exister (ses jeunes, ses vieux, ses inactifs, ses besoins d'investissements) et il existe un risque que ceux qui sont aux postes de commande s'ils ne sont pas productifs, cherchent à s'approprier ce surproduit, tout au moins une fraction importante, à leur profit. En se servant du simple fait que la division du travail technique (dont la division : intellectuelle/manuelle est une des parties, mais pas la seule), et la division sociale nourrissent un tel phénomène.
C'est pourquoi, il est illusoire, parce qu'impossible, contrairement à ce que pense Lénine, de pouvoir construire " un Etat bourgeois sans bourgeoisie " comme il souhaite vouloir lui-même le bâtir dans son célèbre ouvrage " L'Etat et la Révolution ".
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" De là, ce phénomène intéressant qu'est le maintien de l' "horizon borné du droit bourgeois" en régime communiste, dans la première phase de celui-ci. Certes, le droit bourgeois, en ce qui concerne la répartition des objets de consommation, suppose nécessairement un Etat bourgeois car le droit n'est rien sans un appareil capable de contrainte à l'observation de ses normes.
Il s'en suit qu'en régime communiste subsistent pendant un certain temps, non seulement le droit bourgeois, mais aussi l'Etat bourgeois- sans bourgeoisie !
Cela peut sembler un paradoxe ou simplement un jeu dialectique de l'esprit, ce que reprochent souvent au marxisme ceux qui n'ont jamais pris la peine d'en étudier, si peu que cela soit, la substance éminemment profonde."
Lénine - L'Etat et la Révolution - 1972 p146 éditions du Progrès
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Notre commentaire :

Lénine comme Trotski et Staline considèrent qu'une classe par essence renvoie à un droit et donc sous une forme ou sous une autre à la question de la propriété, ce qui est parfaitement exacte. Dès lors la " bourgeoisie " ou exprimé sous forme fonctionnaliste  " l'appropriation " ne peut exister qu'accompagner de son suffixe historique. " Bourgeoisie- commerciale ", " bourgeoisie- industrielle ",  " bourgeoisie- financière ". Mais où est celui-ci quand la propriété est une non- propriété, une propriété publique ? L'histoire nous montre qu'elle est dans l'utilisation de cette dernière.
De même qu'un bourgeois qui ne met pas en mouvement son capital (d'abord commercial, puis industriel, enfin au stade l'impérialisme : financier) n'est pas un capitaliste, un bourgeois qui le met en mouvement sous sa forme de capital " public " et voit la possibilité de ses revenus augmenter, son poste se renouveler, ses avantages se maintenir, utilise les moyens mis à disposition par l'Etat, comme capital, à son profit. On est donc habilité à parler de capitalisme d'Etat. Ceci non comme simple parasitisme comme le pense Trotski (La bureaucratie, serait comparable à l'église, une couche parasitaire, mais pas une classe) mais bien par fonctionnalisme, par maintien de la division du travail. C'est pourquoi nous tenons pour essentielle la question de la résolution : Productif/improductif, qui pose la question du travail simple et du travail complexe, du travail abstrait et du travail concret, ce qui va bien au delà de la question exploitée/ inexploité, que véhicule le recours au seul terme de " prolétaire " tel que l'entendent les Gauches - Communistes Historiques. Car elle attaque frontalement la question irrésolue de la division technique et de la division sociale du travail, seule capable d'en finir, avec le fonctionnalisme organisationnel qu'elle engendre, " l'institutionnalisme " qu'elle produit et son corollaire, le droit.
Comme nous l'avons montré dans notre article " Syndicalisme et Communisme ",
le sujet de droit est bourgeois. la Liberté, l'Egalité, la Fraternité sont bourgeoises (Pas capitalistes, mais bourgeoises). Or maintenir la bourgeoisie, c'est maintenir la possibilité de renaissance du capitalisme. L'histoire nous a montré que le capitalisme est né de la bourgeoisie (la bourgeoisie gréco-romaine marchande) maintenir la bourgeoisie en maintenant " l'Etat ", fut-il " Etat de droit ", c'est maintenir la possibilité de restauration du capitalisme privé. C'est ce que ne voit pas les bordigistes qui rêvent d'une disparition du droit, une disparition de tous les propriétaires (et donc du prolétaire qui vend sa force de travail) tout en maintenant, l'institutionnalisation produit de la division du travail, au premier rang duquel le parti, dont ils font un absolu.
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" La plupart du temps, au sein du communisme, des idées toutes faites héritées de l'idéologie dominante entachent la pleine et entière compréhension du programme révolutionnaire. Sur de nombreuses questions essentielles, ce qui est retenu n'est pas la tradition communiste confirmée par de multiples expériences ouvrières, mais la tradition social-démocrate, lasalienne (radicalisée ou non sous le vocable léniniste), la compréhension qu'à la bourgeoisie elle même du mouvement révolutionnaire. Ainsi, sur la question fondamentale de la démocratie les grands mythes de la révolution française, l'archétype de la révolution bourgeoise -Liberté-Egalité-Fraternité- se retrouve intégralement repris par de pseudos marxistes : considérant que la bourgeoisie aurait trahi ses propres idéaux, ils donnent pour tâches au prolétariat de les réaliser et de voir nos gauchistes se battre pour la complète réalisation des droits démocratiques, pour la " parfaite " démocratie. Pour tous ces messieurs la démocratie ne serait qu'une forme de gouvernement qu'il faudrait enfin appliquer pour retrouver l'âge d'or. Reste à ces sycophantes à démocratiser l'enseignement, à démocratiser la police, à démocratiser tous les appareils d'Etat, bref, à démocratiser la démocratie. La démocratie y est présentée comme l'idéal à atteindre et tous nos malheurs, toute l'oppression capitaliste se résumerait à une non intégrale application de cette sacro-sainte démocratie. Mêmes pour les pseudo - marxistes (les trotskistes jusqu'au conseillistes) la démocratie est la pure forme mythe dite de la démocratie ouvrière. Et d'opposer donc à la démocratie bourgeoise (limitée et trahissant l'idéal) l'idéal réalisé la démocratie ouvrière (version trotskistes, conseilliste), la démocratie populaire (version stalinienne) ou encore, la démocratie directe (version libertaire) ! Voilà encore une fois en action les éternels réformateurs du monde qui après avoir défini préalablement l'idéal à atteindre, le pôle positif du capital- Liberté- Egalité- Fraternité ne voient dans la réalité d'aujourd'hui qu'un manque d'application de cet idéal dû au méchant capital, son pôle négatif. Tous ces gens ne comprennent pas qu'il n'existe pas d'" idéal démocratique " ou plus exactement que l'idéal démocratique n'est que l'image idéelle de la réalité de la dictature capitaliste. De la même manière que la solution de la famille céleste se trouve dans la réalité terrestre de son application, c'est  à dire dans la réalité terrestre de la dictature mondiale du capital.

Contrairement à tous les apologistes du système (même et surtout dans sa forme réformée), le marxisme s'attaque à la démocratie non pas en tant que forme de gouvernement plus ou moins bien appliquée, mais en tant que contenu, en tant qu'activité de gestion- La politique du mode de production capitaliste. La démocratie n'est donc, quelle que soit sa forme- parlementaire, bonapartisme, … que la gestion du capitalisme. Comme l'a défini depuis toujours Marx, la bourgeoisie a définitivement réalisé la liberté (de vendre sa force de travail ou de crever), la Fraternité (entre citoyens atomisés) et l'Egalité (entre acheteurs et vendeurs de marchandises) c'est la démocratie pure qui se trouve réalisée. Courir, comme le font tous les démocrates (mêmes " ouvriers ") derrière le mythe de la " bonne " démocratie, c'est en fait renforcer dans l'idée et donc dans sa réalisation, la bonne gestion " possible " du capital, que cela soit sous sa forme parlementaire ouvrière fasciste, monarchiste…. C'est renforcer le fondement du système : l'esclavage salarié; en effet, comme nous le développons dans ce texte, la démocratie n'est pas l'une " la meilleure " des formes de gestions du capital, mais est le fondement la substance, de toute gestion capitaliste et ce du fait du contenu commun entre la substance du mode de production capitaliste- le double caractère de la marchandise force de travail- et la substance de la démocratie- présenter l'homme individuel et donc sa force de travail comme marchandise- le mode de production capitaliste est donc le premier mais aussi le dernier mode de production à devoir présenter l'homme individuel, le citoyen totalement isolé, atomisé, extraénisé face à la société civile- la communauté de hommes atomisés c'est à dire une communauté déshumanisée, non générique - car le mode de production capitaliste a besoin, pour se développer, du prolétaire (libre de toute attache à la glèbe) n'ayant comme seul propriété que sa force de travail et étant donc toujours prêt à sa vendre en échange d'un salaire (dont la valeur est déterminée comme n'importe qu'elle autre marchandise par le temps moyen socialement nécessaire à sa reconstitution). C'est l'ensemble de ce processus d'atomisation et subsomption de l'homme qui produit l'un des symptômes les plus puants du capitalisme : l'individualisme.
Le contenu de tout Etat bourgeois (quelque soit sa forme) est donc la démocratie car la démocratie est l'organisation capitaliste des prolétaires atomisés afin de leur faire cracher toujours plus de valeur. Marx déjà avait pressenti ce contenu fondamental qu'est la démocratie lorsqu'il critiquait les conceptions d' Hegel sur l'Etat… "

 

" COMMUNISTE CONTRE DEMOCRATIE " Extrait d'un texte Bordigiste publié sur le site : Le Communiste.19
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Notre commentaire :
 

La réduction des rapports de production, aux rapports de propriété, permet dans ce texte au camarade bordigiste, d'exiger l'abolition immédiate du statut de salarié productif, de salarié exploité. Là aussi la déviation gauchiste conduit à considérer que les rapports de production sont complètement extérieurs à la structuration et au développement des forces productives (Ce que nous avons déjà dénoncé chez Trotski) Dès lors pour les bordigistes, la bourgeoisie (la répartition par division du travail) comme catégorie sociale se trouve complètement contenue dans la catégorie de capitaliste (la possession par existence d'un droit privé), de même que le statut d'ouvrier au sens marxiste du terme (qui n'a rien à voir avec la catégorie sociologique " Ouvriers " type I.N.S.E.E ou autre) c'est à dire en tant que classe productive cesse à partir du moment ou disparaît totalement le statut de prolétaire. On comprend mieux dès lors, comment s'impose cette vision ultra - politique du sujet économique. Si le statut d'ouvrier productif au sens marxiste du terme est entièrement contenu dans le statut de prolétaire de même que le statut de bourgeois est contenu dans celui de capitaliste, alors la résolution des sociétés de classes passent entièrement par la disparition des Etats et du droit qui sont à l'origine de la mise en œuvres de ces statuts ( " Capitaliste " et " prolétaire "). La question étant purement politique et donc essentiellement non économique, le levier de résolution des contradictions, de toute contradiction, c'est le " Parti ". Le " prédicat " institutionnel devient un absolu, ici, le " Parti ". Mais ce peut-être de façon tout aussi idéaliste le " Syndicat " chez les communistes libertaires, ou " les Conseils " chez les conseillistes.

Comme chez les conseillistes, l'erreur consiste à confondre sociétés de classes et sociétés engendrant un surplus économique. Il est exact que les sociétés primitives, société où l'existence d'un surplus économique était aléatoire voir inexistant, ont été appelées sociétés " communistes " primitives par Marx et Engels. Mais cette appellation a été beaucoup plus le fait d'une volonté d'explication par analogie à caractère pédagogique, que la volonté d'affirmer que ces sociétés constituaient un modèle à imiter, voire un âge d'or à retrouver. Or, c'est pourtant consciemment ou inconsciemment à ce type de sociétés que les " Gauchistes ", pour reprendre l'expression de Lénine, font références. L'humanité ne reviendra pas en arrière, l'humanité a besoin aujourd'hui, et elle en à les moyens, de dégager en permanence un surplus économique, un surproduit. Imaginer une société, où le travailleur, ne devrait pas plus produire qu'il ne consomme, c'est vouloir revenir à l'âge des cavernes. La " civilisation " consiste à créer une société où l'on puisse protéger, les êtres en situation de faiblesses ou en incapacités de rejoindre ceux qui travaillent (Les inactifs par nécessité), mais elle ne se cantonne pas à cela.
Elle dégage un surproduit dont la nature doit - être d'emblée socialisée, toute société, toute Nation, à besoin d'aménager son territoire, de planifier son devenir, de construire des routes et des écoles, toute production à besoin de réaliser des investissements, qui dépassent, et de beaucoup, le simple raisonnement basique d'un individu en lien direct avec ses moyens de production. En quoi la société imaginée par les communistes du " Parti ", des " Conseils ", du " syndicat " est-elle moins bureaucratique, si ces trois sujets deviennent le lieu de concentration de toutes les missions (prédicats) qui sont dévolues par nécessité fonctionnaliste à la bourgeoisie ?

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" Pour nous, comme pour Marx, au contraire, la période de transition est et ne peut-être autre que la dictature du prolétariat pour l'abolition du travail salarié, c'est à dire un processus d'ensemble détruisant les bases fondamentales du système capitaliste (la valeur, l'argent, le capital, le salariat, …) pour immédiatement, dans et par ce même processus, affirmer de plus en plus massivement et consciemment, la communauté humaine, l'être humain collectif. La période de transition ne peut être comprise que comme procès unitaire, un mouvement totalitaire, de destruction/ affirmation positive, destruction - négation- en ce qu'elle sape dictatorialement les fondements du capitalisme- extraction de la survaleur basée sur la différence entre travail nécessaire et surtravail - et affirmation - négation de la négation au plus le processus de destruction se généralisera et cessera d'exister, au plus apparaîtra pleinement un nouveau mode de vie communautaire communiste "

" COMMUNISTE CONTRE DEMOCRATIE " suite de l'extrait.
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Notre commentaire :
Il faut avoir beaucoup de courage pour appeler ouvertement, à la mise en œuvre d'une société totalitaire. Ce camarade l'a, rendons lui hommage. Il dit tout haut ce à quoi est obligé d'aboutir une société idéalisée, qui ne veut pas s'inscrire dans une stratégie de dépassement révolutionnaire du capitalisme. Ce camarade peut-il nous expliquer comment il entend dégager un surproduit civilisationnelle, si tout le travail nécessaire absorbe le surtravail. Enfin dans la société totalitaire que ce camarade appelle de ses vœux, par quel mécanisme espère -t'il pouvoir se protéger du parti devenu " Dieu ", si par malheur celui-ci faisait fausse route ?

La Question que tous les communistes doivent se poser est donc la suivante : comment parvenir au communisme, c'est à dire à la société universelle sans classes et sans Etats ?
D'abord en dépassant le capitalisme, mais attention, il y a des dépassements qui, parce qu'ils sont conduits sur des bases fausses, laissent en place les mécanismes qui conduiront à une stagnation puis à un retour en arrière. Ce fut le cas de la première vague révolutionnaire communiste. Ce dépassement là , nous a conduit à l'avoir dans le dos.
Comment peut-on dépasser le capitalisme : En détruisant la bourgeoisie.

La nationalisation généralisée de l'ensemble des rapports de propriétés soumet le capital et le travail au mécanisme unique de l'Etat propriétaire (du capital et de la force de travail), les communistes travaillent ouvertement à l'instauration du capitalisme d'Etat, ce ne sont pas des gauchistes. Et c'est parce qu'ils savent clairement ce qu'ils instaurent, qu'ils ne se cachent pas derrière de pseudo -concepts droitiers type " démocratie avancée " ou autre. Les Etats vont continuer d'exister tant que l'ensemble des Nations (i.e : des Formations Sociales) ne seront pas passées au socialisme, et parce que les Etats existent les classes vont être maintenues. Cela veut dire que sous le " socialisme ", c'est à dire sous la phase de transition, ou dominent à l'échelle des Nations le capitalisme d'Etat, il y a, il y aura, classes et lutte des classes.
Il est fondamental, non pas de détruire le salaire productif et le marché, comme le préconise les textes ci-dessus, mais au contraire de le généraliser. Tous productifs, voilà la seule façon de ne pas aboutir à l'élucubration gauchiste que nous proposent les conseillistes, ou pour éliminer le marché et le salaire ils en viennent à imaginer une comptabilité en temps de travail moyen, dont on ne voit pas en quoi elle porterait atteinte, à l'institutionnalisation bourgeoise, puisqu'elle justifie la mise en place d'un centre de surveillance capable de la tenir. Ceci revient à préconiser la mise en place d'un autre bureaucratisme en remplacement de celui mis en œuvre de façon traditionnelle par la marchandisation de la force de travail sous économie de marché. La tâche des communistes est d'abord de s'en prendre à l'exploitation et ils ne peuvent le faire quand la généralisant, c'est pourquoi, le mot d'ordre n'est pas " tous à l'Elysée ! ", le mot d'ordre est " Sarkozy à la chaîne ! "

La seule solution réside dans la généralisation à tous les actifs, du double statut de salarié - productif. C'est la seule solution non utopique, qui n'a pas besoin d'imaginer la disparition de la monnaie, ni la disparition de la marchandise, dont on voit mal aujourd'hui par quoi, sinon une économie de science-fiction et de rationnement, on pourrait les remplacer. Demain, chacun veut pouvoir choisir ce qu'il consommera, si un bien ne me convient pas, les camarades de la Gauche Communiste (historique) veulent-ils m'en imposer la consommation ? Ce système à existé en U.R.S.S et cela n'a pas marché, un producteur ne peut donc décider seul de ce qu'il va produire. La réalisation de la valeur, par le marché, au moyen de la monnaie lui est donc indispensable pour savoir si ce qu'il propose est socialement validé.
Aujourd'hui 80 % de la population de la formation sociale française est payée, le problème n'est pas dans la disparition du salariat (i.e : des payés) , le problème est dans le fait que la majorité des « salariés » ne sont pas productifs. Autrement dit, il faut généraliser l'exploitation. L'Etat " capital " à chaque sortie d'argent, doit voir revenir dans ses caisses plus de valeur qu'il n'en a avancée, il en a besoin pour ses non - actifs naturels, pour ses investissements. Mais ceci est largement insuffisant, car le capital avancé, l'est par rapport à un secteur, une branche, une entreprise économique, souvent on ne sait pas en leur sein ou passe exactement la frontière entre productifs et improductifs. C'est pourquoi il est vital de s'attaquer le plus tôt possible à la division du travail, quelle soit sociale ou technique, quelle soit manuelle ou intellectuelle. C'est à cette condition essentielle, que pourra être institué le turn -over des postes et des fonctions. Turn - over qui seul garantit que nul ne pourra échapper à l'exploitation, qu'aucune niche d'appropriation du surproduit, ne pourra survivre de façon permanente engendrant une bourgeoisie par fonctionnalisme.
Car camarades, il faut en finir avec cette caricature type du 19ième siècle (Daumier) consistant à assimiler les capitalistes et les bourgeois à de gros fainéants, le rôle qu'ils jouent résulte de la division du travail, ils bossent, ils bossent même beaucoup. C'est dur d'exploiter les autres. Ce qui est scandaleux ce n'est pas qu'ils se 'reposent' (le rentier cher au 19ième siècle), c'est qu'au nom du poste qu'ils occupent, au nom de la division du travail, ils s'approprient une fraction énorme du surproduit que la société engendre. Supprimons la fonction, supprimons les postes, supprimons les rôles, voilà la tâche des communistes. Mais supprimer fonctions, postes et rôles ne nous dispense pas d'avoir à engendrer un surproduit. Comment le créer, le mesurer, en reconnaître la dimension objective socialisée, si la monnaie n'existe plus, si la fonction sociale du capital est niée.
Dans la réalisation de ces tâches, a -t'on besoin d'attendre que les autres pays soient passés au socialisme ? Non, pas du tout, puisqu'il s'agit uniquement de développer pleinement et entièrement la socialisation objective contenue dans le capitalisme d'Etat. En ce sens le dépassement du capitalisme est contenu dans son extension et sa généralisation, puisse qu'il s'agit de le pousser à sa forme ultime qui est de liquider la bourgeoisie. Liquider la bourgeoisie, c'est à dire devenir tous productifs, liquider la bourgeoisie, c'est à dire devenir tous polyvalents. Des lors le capitalisme d'Etat étant de plus en plus socialiste, si tout ce qui concourt à la reproduction de la bourgeoisie disparaît, le droit et son corollaire le contrat, et l'institution qui en surveille la réalisation  " l'Etat " , qui ne sert qu'à reproduire les classes, commenceront à dépérir.

La bourgeoisie d'abord historiquement marchande, s'est transformée pour survivre en bourgeoisie - industrielle, elle est aujourd'hui, au stade de la mondialisation impérialiste devenue, pour sa fraction dominante, bourgeoisie financière. Il faut lui couper les ponts, il faut lui interdire toute possibilité de se reproduire sous une autre forme, il faut interdire au stade du capitalisme d'Etat, que la mise en œuvre du capital social, soit l'œuvre par division du travail d'une minorité par spécialisation, qui s'assure une " rente ", qu'elle devienne ainsi bourgeoisie d'Etat, bourgeoisie  " Rouge ". Mais est-ce à dire que je n'ai plus besoin du marché, du capital pour investir dans toute la société et y dégager un surproduit, que je n'ai plus besoin de la monnaie ? Nullement.

Durant la période d'existence des Etats, les fonctions improductives qui lui sont liées pourront être occupées sur le modèle de la Commune de Paris, par Turn-Over. Mais ceci ne peut avoir lieu qu'à 2 conditions : tous productifs, et tous capables d'assumer les tâches. Autrement dit : liquidation de la bourgeoisie et liquidation de la division du travail. L'un ne va pas sans l'autre, l'un est lié à l'autre.

Tout comme le capitalisme disparaît dans le prolétariat (les non- propriétaires), la bourgeoisie est soluble dans la classe ouvrière (les productifs). Le premier moment généralise le capitalisme d'Etat, le second universalise la classe ouvrière. Dépossédés de la propriété privée, les anciens capitalistes, ne trouverons plus dans le statut de bourgeois, la situation d'éternelle refuge, qui leur a permis à travers toute l'histoire des société de classes de se reproduire et de se transformer. En s'attaquant à la dernière justification fonctionnaliste de son existence, la division du travail, le salarié " ouvriérisé " détruira le dernier rempart de l'Etat en même temps qu'il fera disparaître la bourgeoisie.
Nous préférons le terme de " travailleurisation " car il est évident que s'il n'est plus question que l'homme soit soumis aux sciences et aux techniques, " neutralisées " sous le pseudo concept " laïquard - républicain- bourgeois " de " progrès " des forces productives, l'existence de celles-ci (à travers toutes les découvertes réalisées)  a bouleversé totalement le statut du travailleur moderne (et que dire de celui que nous souhaitons voir produit par fin de la division du travail !). il n'a plus rien à voir avec le travailleur productif du 19ième siècle. Une seule chose lui manque : contrôler les processus de fabrication et les processus d'affectation. Pour cela il devra se faire " bourgeois " lui-même, à un moment de son cycle de vie, ou bien par intermittence. Mais l'objectivisme de la production moderne, ne peut aujourd'hui se contenter de la simple appréciation subjective de la relation de l'homme en prise directe avec les processus de production et de répartition, que cet homme soit seul, membre d'un comité d'usine (ou de bureau), ou d'un Conseil Ouvrier. Les besoins des sociétés modernes vont au-delà de la spatialisation et de l'urbanisation "usinières " du siècle dernier. Ne pas tenir compte de la modernité serait rendre un bien mauvais service au communisme.

P. M

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