top of page

(D.C.O)

Le Communisme-Ouvrier Hekmatiste et Nous.

 

Mansoor Hekmat, communiste iranien a, à la suite de l’implosion de l’URSS et de la crise du Toudeh iranien lié à son engagement au côté des Ayatollahs au moment de la révolution iranienne, procédé au sein du Parti Communiste d’Iran à une réévaluation de l’apport de la Gauche Communiste (historique) plus particulièrement de son aile conseilliste. Il a ainsi donné naissance en Iran mais aussi en Irak à des Partis Communistes Ouvriers, qui cherchent à développer le Communisme Ouvrier. Cette lecture très classique de la problématique Conseilliste attire de notre part les réflexions suivantes.

 

LA situation Internationale et l’état du Communisme

                            

Pour le Communisme - Ouvrier hekmatiste, l’U.R.S.S était une puissance impériale, participant du partage du monde, avec la chute de l’URSS s’est ouvert la crise du communisme bourgeois, comme s’était déjà ouverte avant la crise du socialisme bourgeois.

La mondialisation capitaliste a entrainé un processus objectif de création d’une classe ouvrière mondiale, si la classe ouvrière a diminué à l’ouest elle continue d’augmenter à l’est et au sud.

Pour Mansoor Hekmat, la crise du socialisme bourgeois sous toutes ses formes, s’effectue au profit d’un retour du socialisme prolétarien, ce qui explique et justifie la renaissance du Communisme Ouvrier comme tendance mondiale du mouvement révolutionnaire.

 

L’échec des modèles du capitalisme d’Etat

 

Comme dans les autres tendances du  communisme des Conseils (par exemple Paul Mattick  « Crises et théories des crises » Champ Libre éditeur ;   « Marx et Keynes : les limites de l’économie mixte » NRF Gallimard ) le camarade Hekmat  considère qu’il y a un échec des modèles fondés sur l’intervention massive de l’Etat dans l’économie capitaliste.

M.H. considère que Capitalisme d’Etat à l’Ouest comme à l’Est sont d’essence commune, même si le capitalisme d’Etat soviétique a pu contenir des « tendances » socialistes. Pour lui, l’Etat est considéré comme le principal acteur de la relance mais il y a conflit entre factions de la bourgeoisie,  entre celle favorable au capitalisme d’Etat et celle favorable au capitalisme privé. Dans les années d’après guerre les intelligencias progressistes ont aidé à la mise en place de marchés nationaux, par la planification et la substitution des importations, elles ont donc apporté leur soutien à la bourgeoisie favorable au capitalisme d’Etat.

 

« Dans les pays sous domination impérialiste, la stratégie de développement indépendant est venue à une impasse. La révolution technologique en Europe et aux Etats-Unis une fois de plus mis en lumière le vieux problème du développement économique des pays sous développés, à savoir le problème du transfert de technologie et de la pénurie de capitaux. Les idées nationalistes basées sur le développement économique par la substitution des importations et en s'appuyant sur la technologie à domicile efficace se sont révélées infructueuses ». M.H

 

Cela le conduit tout naturellement à penser, qu’il ne peut y avoir d’alliance entre mouvement ouvrier et bourgeoisie progressiste et donc que la stratégie de l’Internationale Communiste, sur les fronts progressistes, dans les pays en voie de développement était une erreur totale; le fruit de la pénétration des valeurs bourgeoises contenues dans le léninisme.

 

 

 

M..H. substitue (comme Trotski), au développement national planifié, l’internationalisation abstraite des forces productives. Si le développement technologie n’a pu connaître une véritable croissance c’est, pour lui, que les Etats protectionnistes n’ont pas accepté le libre mouvement des capitaux et des technologiques que le capitalisme transnational, le capital impérialiste, créerait et diffuserait spontanément. M.H ne suppose même pas que la résolution de ce type de contradictions puisse trouver en partie, une base de résolution interne, que les contradictions liées au développement inégal des forces productives à l’échelle internationale, puissent  être contrecarrées par une révolution des rapports de production nationaux liés à l’existence de la division du travail, au sein d'une formation sociale elle-même. Quant à la suraccumulation internationale, seule une lecture simpliste de l’internationalisation du capital peut en faire une cause naturelle d’investissement, il faut bien d’autres considérations qu’un marché international sans Etats le contrecarrant, pour favoriser la décision d’investissement de la part de la bourgeoisie mondiale.

 

« L'impasse de la perspective de l'État interventionniste est un coup fatal au socialisme bourgeois de notre époque dans toutes ses branches et ramifications. Réduire le socialisme à l'Etat - économie et la tentative de surmonter les contradictions du capitalisme à l'aide d' intervention de l'État sous diverses formes constituent le contenu commun de tous les socialismes non prolétariennes , du révisionnisme soviétique et de la social-démocratie , de l'eurocommunisme , au trotskisme , maoïsme et le populisme . Aujourd'hui, c'est précisément le contenu commun de ces tendances qui a été déclarée en faillite » M.H

 

La faillite ou la pleine vérification de l’Etat interventionniste

 

Si  H.M conclut à l’échec de l’Etat interventionniste, il oublie volontairement de dire que même la prétendue desintervention de l’Etat est encore une réalité organisée par l’Etat lui-même. C’est l’Etat qui vend à la découpe les secteurs qu’il veut reprivatiser, c’est l’Etat qui organise et contrôle la privatisation, aux profits de fractions de la bourgeoisie qu’il entend promouvoir, c’est avec la complicité des Etats qu’est donc mise en place une prétendue bourgeoisie "internationale" qui n’existe que parce que les Etats capitalistes la veulent « force obscure indépendante » et la reproduisent pour cela dans son autonomie. La prétendue bourgeoisie internationale qui échapperait aux Etats et se les soumettrait est une fiction organisée, pour justifiée la prétendue impuissance des Etats bourgeois afin de soumettre la classe ouvrière internationale à la pression du capital.

 

Il existait une solution à la crise des Etats « Socialistes » que nous ne confondons pas avec l’étatisation social-démocrate, comme le fait M.H qui s’inspire des écrits économiques de Paul Mattick, l’un des théoriciens du Conseillisme communiste, C’est celle d'une ouvriérisation conséquente du capitalisme d’Etat , c’est à dire d'un Capitalisme d’Etat sous hégémonie théorique communiste, ceci par une révolution culturelle ouvrière qui s’attaque au sein même de la formation sociale à la division du travail. La réintroduction des Etats « socialistes » dans le jeu mondial de la production de marchandises et d’échanges, ne tient que si ces Etats n’ont d’autres objectifs que de produire des marchandises « universalisables » et la contradiction insurmontable qu’un tel processus implique, ceci sans chercher un autre lien possible avec la satisfaction des besoins de leur population, mais aussi avec la capacité de ces mêmes populations, à produire un imaginaire de consommation « un désir d’objet », ou de satisfaction de besoin, autre que celui qu’engendre le capitalisme privé.

 

 

« A la fin des années 20, en raison de l'absence d'un point de vue économique dans les rangs communistes, et sous la pression des difficultés économiques et la pression du nationalisme russe, le capitalisme d'État a été imposé à la classe ouvrière soviétique. La cause de la propriété commune et l'abolition du travail salarié, ces composantes indissociables du socialisme révolutionnaire de Marx, ont été réduits à la nationalisation des capitaux et la planification étatique de la production capitaliste » M.H

 

Nous aussi nous considérons que la crise des années 20, a favorisé l’implantation du Capitalisme d’Etat en URSS , mais à la différence de M.H, nous ne considérons pas que c’est par nationalisme, c’est le simple résultat d’un sous développement  de la Russie qui a obligé le pouvoir avant que celui-ci ne s’attaque au socialisme d’Etat, à effectuer comme préalable les tâches du Capitalisme d’Etat. L’URSS devait se développer, elle ne pouvait éviter l’accumulation primitive, nécessaire à la production de moyens de production modernes. L'hypothèse d'une révolution mondiale, jouant le rôle de substitut à des décisions nationales d'investissements, n'ayant pas eu lieu, l'imaginaire révolutionnaire des trotskistes et celui de la gauche Communiste se sont retrouvés impuissants.

 

 Par quels chemins d’ailleurs, les tenants de l’universalisation capitaliste retournée en « Pouvoir Ouvrier » imaginent-ils que l’on puisse passer d’autre, quand le pays est un pays sous-développé ? Le reste du monde développé devrait spontanément investir dans ce pays? Même en cas de développement de sociétés anticapitalistes ailleurs, pourquoi le feraient-elles ? Au nom du pouvoir mondial de la classe ouvrière ? Qui représente mondialement ce « pouvoir » mondial ? Qui prend les décisions chez ces petits messieurs « je sais tout, car il suffit d’une révolution mondiale pour résoudre tous les problèmes » notamment celle d’investir à l’autre bout de la terre ?

 

Nous considérons nous que l’analyse de l’Opposition Ouvrière (Kollontaï) était bien mieux fondée et conséquente. Dans l’économie, les tâches de production auraient dû être remises plus systématiquement à la classe ouvrière et aux organisations qui restaient en lien avec elle, aux syndicats. La reconstruction d’une couche d’experts s’autonomisant, et d’une bourgeoisie de direction a contribué à reconstruire une bourgeoisie d’Etat, ceci bien plus qu’un quelconque nationalisme culturel.

 

 En quoi, l’internationalisation des forces productives telle que la conçoit M.H n’aurait pas abouti à la construction du même phénomène mais à l’échelle mondiale? M.H ne porte aucun regard critique sur la nature des forces productives. Il laisse, comme Trotski, dont il prétend pourtant  ne pas partager les présupposés théoriques, ces forces décontextualisées de leur liens structurels avec les rapports de production et donc avec les appareils d'Etats, s’étendre spontanément sur la surface de la terre pour résoudre l’homogénéisation de la classe ouvrière. Il est quand même tout à fait stupéfiant de constater que les « ultras » du transnational se plient totalement à la logique du capitalisme impérialiste pour construire un prétendu socialisme qui lui tournerait « absolument » le dos.

 

Ces tendances se font les soutiens les plus actifs de la spatialisation capitaliste, en confondant capitalisme d’Etat sous domination du capital privé et capitalisme d’Etat sous domination prolétarienne. En prétendant que la crise de la régulation capitaliste par l’Etat est de même essence que la crise de la régulation des systèmes mixtes (mi-bourgeois , mi-ouvrier) des Etats socialistes, sous domination prolétarienne, ceci sous prétexte que les 2 sont « d’Etat ». Comme nous l’avons analysé, la confusion entre classe ouvrière et prolétariat conduit à occulter le sens du combat à mener, sous un Etat prolétarien, pour ouvrir la voie du passage à la domination ouvrière et au déclin de l’Etat. Pour nous, la contradiction est d’abord interne, elle est propre, essentiellement, à la formation sociale où elle se déroule. L’international certes joue un rôle, mais chaque formation sociale constituée en Etat-Nation dispose pour avancer dans la voie du socialisme de plus de ressources que ne semble le supposer le point de vue utopique de la « Mondialisation Spontanément Libératrice ».

 

 

L’Internationalisme prolétarien et la fin des Etats

 

«  Les ouvriers n’ont pas de patrie. On ne peut leur ravir ce qu’ils n’ont pas. Comme le prolétariat de chaque pays doit en premier lieu conquérir le pouvoir politique, s’ériger en classe nationale, devenir lui-même la nation, il est encore par là national, quoi que nullement au sens bourgeois du mot. »  Karl Marx  - Le Manifeste du Parti Communiste -

 

Si un Prolétaire n’a pas de patrie, il a un pays. Comme Ouvrier son premier devoir est de se constituer en classe nationale, c'est-à-dire en classe capable d’assumer une hégémonie culturelle propre à entrainer toutes les autres catégories sociales. Ce rôle historique fédérateur, c’est après la noblesse, la bourgeoisie qui l’a assuré. Aujourd’hui, la crise des valeurs morales traduit la crise historique de la bourgeoisie à les incarner, c’est à la classe ouvrière de reprendre le flambeau et de porter à un nouveau sommet l’alliance de la culture nationale, et des valeurs ouvrières. Un prolétaire n’a pas de patrie, parce qu’un prolétaire est enchassé comme son nom l’indique, dans des valeurs juridiques étatiques et des Institutions pour incarner la forme progressiste et révolutionnaire du « génie » national. Or jamais ce qui constitue la propriété (ou l’absence de propriété : « le prolétaire ») ne pourra justifiée, l’universalisme singulier que contient chaque culture. De plus les Institutions comme leur mode d’organisation et de fonctionnement les y obligent, ont tendance à vouloir arbitrairement fixées ce qu’elles valident comme cultures « sérieuses » et à rejeter ce qu’elles considèrent comme « scories » populaires, autrement dit elles imposent « la distinction » pour reprendre un concept bourdieusien, en validant ce qu’il faut retenir.

 

Si la culture est essentiellement le résultat d’un échange, aujourd’hui, elle ne fait pas que se vendre, elle s’offre et se donne. Les penseurs modernes de la Révolution Informationnelle ont, nous semble- t’il, dit des  choses essentielles sur le sujet, alimentant le débat sur le droit de propriété intellectuelle et le réseau de diffusion massive de connaissances par l’internet. Mais surtout pour nous, Communiste de Gauche, la culture se crée et s’impose comme œuvre collective, elle est donc d’abord et essentiellement le fruit du travail, qu’il soit individuel ou collectif.

 

Sous chaque prolétaire perce en puissance le génie créateur, de la classe ouvrière. La reconnaissance de l’œuvre s’impose au-delà de l’artiste, par contre, et trop souvent est encore niée la dimension collective de l’œuvre réalisée, c’est pourquoi le travail ouvrier est aussi peu valorisé. La division du travail semble constituée un rempart dans la reconnaissance d’un bien ou service comme œuvre d’Art. Il n’y aurait de travail artistique que singulier, ou de « nom ». La mise en œuvre et en représentation du génie artistique bourgeois présuppose l’affichage et le droit à l’appropriation par une personnalité morale singulière (Courbet, Rodin, ou la Maison Cardin). Se pose donc la question de l’appropriation privée sans laquelle tout le marché de l’art bourgeois devient un vain mot, c'est pourquoi le marché de l'art a autant cherché à se séparer des productions d'ateliers, parce que reconnaître l'atelier "Rodin", c'est reconnaître que la division du travail est aussi à l'oeuvre dans ce qui est estampillé Rodin. Les "élèves" ne peuvent égaler le maître chez les bourgeois. Et ce qui particularise le maître c'est le singulier (biologique, juridique etc.), pas de théorie de la propriété sans cela., pas de théorie juridique bourgeoise sans "droit de l'hommisme".

 

Or ce qui caractérise le procès de prolétarisation ouvrière, c’est que précisément la valorisation ne provient pas de l’affichage mais d’une extorsion masquée. La création de valeur ne s’affiche pas, sur un marché, elle est d’abord le produit d’une dépossession, dans laquelle l'individualité s'estompe. L’objet de travail n’appartient pas à l’ouvrier exploité, pas plus que les moyens de travail, mais en plus, ces derniers transformés en machinisme semblent déposséder le travailleur lui-même de toute intervention créative. A partir de ce moment, certains peuvent penser qu’il devient inintéressant de se préoccuper de la qualité et de la dimension collective de l’objet de travail, tout comme des moyens de travail.

 

L’universalisation « moyenne », des moyens et des objets de travail suffit à satisfaire une production mondiale uniformisée. Si au contraire on s’intéresse au génie créatif de toutes les classes ouvrières mondiales, industrialisation et œuvre réalisées posent la question de la nature des biens produits et des biens nécessaires à cette production.

 

 Par exemple, les machines automatisées à fabriquer des tapis en occident, peuvent elles complètement satisfaire, l’apport propre des ouvriers et ouvrières persans à cet art, n’y a-t-il pas dans l’art du tapis iranien une dimension universelle, qui tient précisément à la singularité de sa fabrication, irréductible au fait que l’on peut fort bien par ailleurs, produire des tapis « moyens » universaux, au km, pour un prix moyen, sans tenir compte de la qualité et de la distinction du produit recherché. Les ouvriers iraniens ont-ils besoins essentiellement de ce qui se pense ailleurs pour réfléchir collectivement au perfectionnement de leur art, pour inventer les machines qui ne les dépossèdent pas, de leurs qualités propres, mais au contraire les valorisent.

 

C’est pourquoi nous n’avons pas à renier le sentiment patriotique ouvrier, ni les nations qu’ils entendent construire sur des valeurs qui leurs soient propres, ceci pour autant qu’elles apportent la certitude à tout le genre humain qu’à travers la singularité de leurs expressions, les cultures nationales s’offrent en partage à l’humanité et ne se barricadent pas derrière l’illusion juridique de la possession, de la distinction, ou de la ségrégation d’accès, au nom d’une prétendue supériorité de genre, races, âges, sexes, voire religieux, mis en œuvre par un pouvoir d’Etat. Ici aussi les Hekmatistes confondent le sentiment national qui s’exprime à travers une pratique de classe de la relation au monde, qui doit habiter la classe ouvrière, tout autant qu’elle a habité les féodaux ou les bourgeois dans leur volonté hégémonique, et la défense d' Etats qui entendent monopoliser ce sentiment, par le fait que la bourgeoisie d’Etat qui les sert, veut exporter de la marchandise « concurrentielle » pour dégager les profits nécessaire à sa reproduction.

 

Le travail industriel est tout autant art et producteur d’art, que l’art individuel classique bourgeois. L’œuvre y change de support naturel, de procès de fabrication, mais pas d’essence. La prise en compte de la question des genres pour introduire un renforcement symbolique de sens sur ce qui doit être reconnu comme œuvre valorisante, s’opposant aux autres œuvres, n’est qu’une façon de pratiquer la réintroduction de barrières et autres niveaux ( mis en avant par l’œuvre du théoricien Goblot) aux seins des catégories sociales. Si les classes ouvrières nationales n’arrivent pas à imposer leurs valeurs et leurs désirs, c’est outre le fait qu’elles les connaissent mal et que leurs institutions (partis, syndicats, etc.) ne les aident absolument pas à les révéler et les  affirmer, mais que les prétendues  bourgeoisies « nationales » le sont de moins en moins, elles sont de plus en plus compradores en se jetant dans les bras de la bourgeoisie étatsunienne pour fixer "leur " modèle de modernité, c'est-à-dire leur modèle d’aspiration et de désirs dans le cadre d’une reproduction mondiale qui se fait sous domination de l’Etat-Nation étatsunien.

 

L’aristocratie ouvrière perse et irakienne produit de part son activité, ce type de déviation que constitue l’Hekmatisme. Il est certain, que l’idéal de l’universalisation abstraite est sans doute plus facile à implanter chez les ouvriers du pétrole, qui produisent dans des usines standards des produits de base standards, mais que les travailleurs iraniens ou irakiens se réapproprient la chaine complète de la pétrochimie et de la chimie, alors l’originalité culturelle et le génie créatif de ces classes ouvrières, comme de toutes les classes ouvrières du monde, trouvera nous en sommes sûrs à s’incarner au sein même de la culture et des civilisations perses et mésopotamiennes en les tirant dans le sens de ce qu’elles ont de plus universelles et de plus progressistes. Non pas une science et une industrie « perse » comme certains ont voulu mettre en place une science prolétarienne face à une science bourgeoise. Mais un rapport ouvrier de culture (perse ou mésopotamienne) aux sciences et aux industries. Non pas un gauchisme culturaliste se substituant au gauchisme transnational  -a- culturel de la gauche Communiste (Historique), mais l’affirmation claire que les cultures sont universelles, qu’à ce titre elles se valent toutes, et qu’il est plus que temps que le modèle occidental source de la bourgeoisie capitaliste, et sa prétention hégémonique internationale, fasse place aux potentialités progressistes de chaque culture, portées par des classes ouvrières revendiquant leur rôle hégémonique de classe dominante.

 

Deux conceptions s’affrontent depuis les origines au sein du marxisme, ceux qui considèrent qu’il n’y a de contradictions qu’universelles et générales, et donc qui réclament un règlement de celles-ci, d’emblé universel, et ceux qui considèrent qu’il n’y a de contradictions qu’internes et singulières et qui pensent  que l’universel se tient dans le particulier. La Gauche Communiste (Historique) pour parvenir à une classe ouvrière universelle nie le fait que les Etats jouent un rôle « progressiste » dans l'histoire et dans la théorie marxiste, elle appelle à leur disparition immédiate, à l’opposé même de ce que dit Marx, qui appelle lui à leur extinction. Elle ne s’occupe pas du problème des mécanismes nécessaires à ce que la classe ouvrière devienne classe dominante, classe régnante. Il suffit que tout s’effondre, le plus rapidement possible, pour que le tour soit jouer. Pas de problèmes civilisationels, pas de problèmes d’Etat, pas de problèmes de division du travail, la classe ouvrière prend le « pouvoir » et tout devient clair. La bourgeoisie est totalement réactionnaire, même celle présente dans la fonction publique, elle est consciente et coupable des tâches qu’elle occupe même quand elle n’est pas capitaliste et exploiteuse, elle est donc totalement responsable. Voilà la pensée profonde de ce type de gauchisme.

 

Une question le camarade Hekmat était-il un ouvrier exploité, nous aimerions bien le savoir. Car sinon lui et ses camarades d’organisation comment expliquent-ils qu’en tant que petits- bourgeois, ils aient pu prendre conscience du type de révolution internationale à promouvoir, et même plus, une meilleure conscience en tant « qu’avant-garde » autoproclamée, d'un tel processus que les classes ouvrières d’Iran et d’Irak ?

A moins d’aboutir à la conclusion léniniste que c’est la bourgeoisie qui a produit le marxisme. Avant de critiquer les alliances tous ces messieurs feraient mieux d’interroger leur propre origine de classe, c’est le conseil que nous leur donnons comme membre de la Gauche Communiste léniniste.

bottom of page