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(D.C.O)

Actualité Communiste de l'oeuvre d'Alexandra Kollontaï

Au sein des auteurs marxistes et communistes qui occupent une place centrale dans le référentiel politique de notre sensibilité, Alexandra Kollontaï tient, au côté de Rosa Luxemburg, le premier rang. Elle l’occupe par son action et sa réflexion sur l’émancipation et l’autonomie des peuples (Finlande, Norvège etc.), de la classe ouvrière (par rapport à l’Etat socialiste et au parti) et bien entendu des femmes (vis-à-vis de la famille, la division sexuelle du travail, la liberté sentimentale), où elle a conservé la plus grande notoriété pour son activité et ses écrits. L’objet central de la pensée de Kollontaï tourne autour de la question de la division du travail. Quelle soit territoriale, économique, ou sexuelle, penser le monde en communiste, c’est penser à la mise en œuvre d’une société qui remette en cause la division du travail.

Né le 19 mars 1872, décédée le 9 mars 1952, la « Walkyrie » du communisme, égérie de l’émancipation féminine, Choura, comme l’appelait affectueusement sa famille, s’identifie totalement avec ce mois de renaissance de la nature et de la vie, qui porte le nom du dieu de la guerre : Mars. Guerre à l’injustice, guerre au capitalisme, guerre au sexisme et pour finir guerre à la guerre. Mars est aussi Eros ailé (1), conquête de l’être désiré et dans cette petite guerre des sentiments, Alexandra défend le point de vue de la femme, son autonomie et son droit à l’égalité. C’est pourquoi chaque fois que l’auteur de ces lignes fête son anniversaire, il fête également aujourd’hui, celui de la moitié de l’humanité, car c’est encore en mars, le 8, que la camarade Kollontaï et son alter égo en lutte pour l’émancipation des travailleuses, la camarade Zetkin, décidèrent d’instituer la fête internationale des femmes. 
Comme le rappelait fort justement Le philosophe Louis Althusser, Les fondateurs modernes du communisme marxiste ont dû d’abord penser leur rapport à l’univers capitaliste dans les catégories politiques issues du démocratisme et du socialisme. Ensuite, du fait de l’affadissement de ces dernières, sous l’effet du développement du réformisme et du révisionnisme dans le mouvement ouvrier, il leur a fallu accentuer la rupture avec l’ancienne représentation, et chercher les concepts et représentations correspondant à la mise en place du jeune Etat Prolétarien, l’URSS.
Alexandra Kollontaï, ouvre la voie à l’étude de la place et du rôle de la femme et de l’ouvrier dans l’Etat de transition, le socialisme, et ce qui nous parait essentiel, elle s’efforce de le faire au regard des fins que nous entendons promouvoir ; la société sans classes, sans discrimination de genres, la société sans Etat : le communisme. En ce sens, tout son combat est marqué par la recherche désespérée d’un idéal de « libération », dans une période où, avec l’avènement du stalinisme, la société soviétique connaît un profond recul démocratique.
L’apport de Kollontaï peut être regardé de ce point de vue, comment essentiel aujourd’hui dans 6 Domaines : -L’Economie Politique - Le Féminisme - La Famille et l’Education - Les Sciences Sociales et Humaines (la psychologie etc.)- La Politique (le rôle de la classe ouvrière) – La Guerre.  (1) titre de l’un de ses célèbres écrits.
              
         
 
        Rosa                       Clara                       Inessa                   Nadezhda

  Avec Alexandra, elles forment le quintette féministe du Minitel Rouge Communiste
Alexandra et l’analyse économique
Œuvres essentielles : La Vie des Ouvriers finlandais -1903. La Finlande et le socialisme -1906
Un temps attirée par la littérature et le journalisme, Kollontaï d’abord populiste se tourne vers le marxisme et l’étude de l’économie politique. Comme beaucoup de révolutionnaires russes de l’époque elle se rend en Suisse en 1898 où, pendant que son professeur d’économie, sous l’effet des écrits révisionnistes de Bernstein, tend de plus en plus au réformisme,  elle prend fait et cause pour Karl Kautsky, mais aussi Rosa Luxemburg qui vient de publier Réforme ou Révolution. Elle se rend alors en Angleterre sur recommandation de ce même enseignant, afin d’étudier le mouvement ouvrier anglais, la force du mouvement réformiste, le trade-unionisme, le culturalisme ouvriériste (les clubs culturels ouvriers- settlements- coopératives etc.) et rencontrer les grands théoriciens du réformisme anglais, que sont les Webb. Loin de se rapprocher de leurs points de vue, elle en sort renforcée dans ses choix  révolutionnaires. Rentrée en Russie, elle participe aux discussions et cercles clandestins. Par filiation, sa mère étant d’origine finlandaise, et parce qu’elle connaît bien ce pays où elle a passé de nombreuses vacances, elle choisit d’appliquer la méthode d’Engels sur la situation des classes laborieuses en Angleterre au cas finlandais. Elle rassemble les matériaux statistiques sur le développement économique et le bouleversement sociologique de la population active de cette  région. La Finlande fait partie de la Suède jusqu’en 1809, où elle devient totalement russe sous la forme d’un grand duché autonome, ceci suite aux guerres napoléoniennes. Kollontaï décrit dans ses brochures er ses œuvres les conditions de vie des ouvriers. Elle soutient les premières grèves, et aide à la défense la cause nationale finlandaise vis-à-vis de cette « prison des peuples », que constitue l’empire tzariste.
La Finlande est avant tout agricole, elle est couverte de forêts qui représentent l’essentiel de ses ressources et favorisent peu la production alimentaire vivrière. Cette situation contribue à l’accroissement des pauvres et des ouvriers agricoles forestiers aux conditions misérables (Lois sur les pauvres en 1852). Elle connaît une grande famine vers 1860, 250 000 personnes décèdent par manque de nourriture du fait du coût des importations des produits alimentaires (surtout les céréales), malgré tout elle double sa population au 19ème  siècle : 1800 : 837 000 - 1900 : 2.600 000 habitants. L’essentiel de la classe ouvrière, concentrée dans le milieu agricole, travaille dans l’exploitation du bois, dans les industries annexes et les produits liés (pâte à papier) ce qui représente environ 90% des exportations en 1920, avant tout tournées vers la Russie (Le grand – père maternelle d’Alexandra était exportateur de bois). Le développement du « nationalisme » et le souverainisme vont favoriser la mise en place du principe de  filière inversée, qui, en partant de la technologie du sciage, lui permet de se mettre à produire les machines pour traiter le bois, puis de tourner sa métallurgie alimentée par ses mines et son énergie à base de charbon de bois, vers la production de bateaux pour son transport. 
VENTILATION SOCIO-PROFESSIONNELLE 1900
■ Agriculture et sylviculture 73 %          ■ Industrie, artisanat et construction 11 %
■ Commerce, transport et services 8 %   ■ Autres professions 8 %
En 1894, les Jeunes Finnois, mouvement nationaliste moderniste, appellent à reconnaître le suffrage universel, rejoints par le mouvement socialiste en 1896 qui en généralise l’expression. En 1903 se crée le Parti Social - Démocrate. La révolution russe de 1905 s’étend au duché en octobre-novembre, elle exprime des exigences de démocratie et de liberté. Le débat sur le droit de vote des femmes est conduit par les féministes et le PSD, il est obtenu en 1907.
Le mouvement ouvrier finlandais, comme le mouvement russe, produit de nombreuses feuilles volantes de propagande et de vulgarisation, Alexandra y participe, dans son ouvrage « La Finlande et le socialisme » elle considère que, comme la Russie, la Finlande est mûre pour la révolution. La concentration ouvrière dans de grandes et moyennes entreprises y est devenue dominante. Elle appelle à l’insurrection, ce qui lui vaut d’être inquiétée. C’est le gouvernement soviétique qui accorde au pays son indépendance en 1917 avec l’accord des sociaux démocrates et des premiers communistes qui sont entrés en insurrection, puis les forces conservatrices et les forces blanches détournent le droit à l’indépendance, en lutte contre le jeune pouvoir des soviets, et écrase la révolution.

 






 
 
 
Alexandra Kollontaï et la guerre                                              
Œuvres essentielles : Le prolétariat international et la guerre -1912.
La guerre et nos tâches immédiates- 1914. A qui profite la guerre- 1916

« Nous ne voulons pas de la guerre ! Nous exigeons la paix ! A bas la guerre ! Vive la révolution sociale ! ». Voilà par quoi se termine l’appel : « Le prolétariat international et la guerre ». Le premier mai sert de porte- voix à la contestation du caractère belliciste de la montée des nationalismes, partout les appels nationalistes aux mobilisations se font jour, des Suédois contre la menace russe, des Français contre les Allemands. Or, nous explique Alexandra Kollontaï, le mouvement révolutionnaire ne doit reconnaître fondamentalement que deux « nations », celle des prolétaires et celle des capitalistes. Si ces derniers veulent la guerre, ils doivent s’attendre à ce que le prolétariat retourne ses armes contre ses oppresseurs qui sont d’abord et avant tout les membres de sa bourgeoisie nationale. L’aile droite de la social-démocratie se joint au concert des mobilisations au nom de la défense de la patrie, elle dénonce chez les autres, les monarchies et les empires, mais soutien sa propre bourgeoisie. Les révolutionnaires ne peuvent se contenter de refuser les conflits, ils doivent prendre fait et cause pour la transformation des guerres impérialistes et du partage du monde, en révolution socialiste.
Si elle est pacifiste, elle ne l’est donc nullement, au sens jaurésien, ou encore de la 2ème Internationale ½,  scission de la 2ème internationale, pour son collaborationnisme avec les bourgeoisies impérialistes bellicistes. Cette Internationale sans avenir, née pendant la guerre, ne cessera de se battre pour une paix universelle au nom de l’humanisme, pour le retour au statu quo de l’avant guerre, ce qui conduit, de fait, à refuser de lier guerre mondiale et impérialisme, guerre mondiale et nécessité de la révolution socialiste. C’est ici que le basculement de Kollontaï s’opère, du menchevisme « révolutionnaire » qu’elle défendait au bolchévisme ; les travailleurs ne peuvent pardonner à la bourgeoisie et à son aile gauche de les avoir conduits à la boucherie, ils doivent les chasser.






 
 
Alexandra Kollontaï, L’Etat Prolétarien et l’hégémonie ouvrière
Œuvres essentielles : La Nouvelle Morale et la classe ouvrière -1919. L’Opposition Ouvrière- 1921
Alexandra Kollontaï n’a jamais refusé la gestion des charges incombant à un Etat Prolétarien, elle fut déléguée dans l’appareil d’Etat à de nombreuses reprises. Au gouvernement, elle prit de nombreuses mesures démocratiques, mais en cherchant à rester fidèle aux grands principes de libération qu’elle entendait promouvoir, celle du travailleur et celle de la femme. C’est pourquoi, si elle s’inscrivit largement dans le mouvement de la promulgation de lois et de décrets progressistes, elle chercha tout autant à encourager, les projets et activités autonomes émanent de la société civile, pour lutter contre la bureaucratisation de l’Etat Soviétique. Elle n’ira cependant jamais jusqu’à s’opposer frontalement au pouvoir en place, comme le firent  les marins de Kronstadt. Lors du 10ème congrès des délégués favorables à la motion de l’Opposition Ouvrière se joignirent aux militaires et autres fractions présentes au congrès, pour donner l’assaut aux insurgés.
Commissaire du peuple à l’assistance publique en 1918, elle veut séparer « la cuisine du mariage », elle cherche donc à développer la restauration collective, les entreprises ménagères, blanchisseries etc. ; mais aussi les crèches, et les centres de loisirs, ou de « vacances » pour enfants. Elle permet à ses consœurs d'obtenir le droit de vote et d'être élues, elle promeut les lois sur le droit au divorce par consentement mutuel, l'accès à l'éducation, un salaire égal à celui des hommes, des congés de maternité et l'égalité de reconnaissance entre enfants légitimes et naturels. Le droit à l'avortement est obtenu en 1920, il sera supprimé en 1936 par Staline, puis à nouveau autorisé après la mort de ce dernier. Dans sa biographie elle cite les décrets qu’elle a pris : décrets pour améliorer la situation des invalides de guerre, pour abolir l’instruction religieuse dans les écoles de jeunes filles qui dépendaient du ministère (ceci se passait encore avant la séparation générale de l’église et de l’Etat), décrets pour faire passer les prêtres au service civil, pour faire adopter le droit à l’auto-administration des élèves dans les écoles de filles, pour réorganiser les orphelinats les plus anciens en des maisons d’enfants du gouvernement. Décrets pour créer les premiers foyers pour nécessiteux et gamins des rues, décrets pour réunir un comité composé de docteurs qu’on allait charger de mettre sur pied un système de santé public et gratuit pour le pays tout entier. A son avis, la réalisation la plus importante du ministère du peuple fut la fondation légale d’un office central pour l’aide à la maternité et à l’enfance, en janvier 1918. Un second décret suivit par lequel on transformait toutes les maternités en maisons gratuites pour dispenser des soins aux mères et aux nourrissons. Elle souhaitait jeter les bases pour la création d’un vaste complexe gouvernemental pour la protection des mères. Elle projeta aussi l’idée d’un « Palais pour la protection des Mères », maison modèle qui devait comprendre une salle d’exposition dans laquelle des directives devraient être données aux mères qui voudraient être aidées, était prévue aussi, une nurserie modèle.
Suite à son positionnement contre la bureaucratie lors des 9ème et 10ème congrès, elle est mise à l’écart,  puis elle est envoyée à l’étranger en 1923, pour une carrière d’ambassadrice qu’elle poursuivra jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale, cela lui permet d’échapper aux purges. Elle est une des rares à avoir sauvé sa vie, elle doit souvent invoquer sa fidélité à Staline en lui écrivant, face aux campagnes de calomnies qui sont développées dans la presse soviétique contre elle. Norvège, Mexique, et Suède, Kollontaï devient la fidèle représentante de l’Etat soviétique et cherche à lutter contre les accords entre Etats qui mettent en danger la patrie du socialisme, particulièrement pendant la seconde guerre mondiale. Elle cherche les accords commerciaux qui favorisent l’échange et rompent l’isolement du jeune Etat prolétarien.
L’Opposition Ouvrière :
« L’opposition Ouvrière n’a jamais nié qu’il faille utiliser les « spécialistes » de la technique et de la science. Mais les utiliser est une chose, leur donner le pouvoir en est une autre. »Alexandra Kollontaï
C’est dans le débat d’idées sur la place et le rôle de la classe ouvrière, qu’elle fut et reste encore une grande figure de la démocratie ouvrière et du chemin qui conduit au communisme.
Longtemps escamotée, sa pensée originale retrouve toute sa place aujourd’hui après la chute du « socialisme ayant réellement existé » et la restauration du capitalisme privé en Europe de l’Est. Fin 1920, au 10ème congrès du PCR(b), elle anime avec Chliapnikov la plate forme dite de « L’Opposition Ouvrière », qui exige que les effets désastreux de la remise en place des formes bourgeoises de gestion des entreprises soient stoppés. Salaires aux pièces, accentuation de la division du travail, retour au dirigeant unique d’entreprise et réintroduction des spécialistes. Tout ce que Lénine reconnaît devoir lui-même imposer pour faire face à la crise du jeune Etat socialiste, tout ce qu’il prend dans le capitalisme d’Etat bismarckien et qu’il réintroduit, annonce, pour Kollontaï les futures difficultés de la révolution soviétique à trouver la voie du communisme.
Si Kollontaï a aussi longtemps disparu du référentiel idéologique des communistes, c’est que dans l’opposition de gauche à la bureaucratisation de l’Etat stalinien, sa position est apparue trop proche du courant anti-étatiste libertaire, notamment par le rôle politique qu’elle entend faire jouer aux syndicats. Elle a eu le malheur de dénoncer, avant les autres, la bureaucratisation, produit de la mise en place du Capitalisme d’Etat, y compris par Trotsky.
Trotsky appelait, dans le cadre des difficultés de l’époque, à une militarisation de la vie des entreprises et au recours au travail obligatoire. 3 ans plus tard dans « Cours Nouveau » il changera complètement son fusil d’épaule et dénoncera lui aussi la bureaucratisation de l’Etat soviétique, mais sans jamais admettre que, ce qui a produit cette bureaucratie est bien le résultat de la restauration d’un capitalisme d’Etat, dans laquelle il est partie prenante avec Lénine. Il profitera du « ralliement » de Kollontaï à Staline pour tenter de la discréditer. Elle refusera toujours de se rallier aux plates- formes des diverses oppositions antistaliniennes de Trotski, Boukharine, Zinoviev et Kamenev, leur reprochant leurs jeux de pouvoir et leurs refus de les soutenir, elle et l’Opposition Ouvrière, quand il était encore temps. 
Lénine a reproché à l’Opposition Ouvrière de vouloir « syndicaliser » le mouvement ouvrier pour l’unifier, alors que lui-même survalorisait l’action du parti et de l’Etat dans cette mission. L’Etat pouvait être « ouvrier » pour Lénine et Trotski parce que la conscience du parti et de l’administration l’étaient idéologiquement. L’histoire a prouvé les limites d’une telle conception, pour faire face aux contradictions d’une représentation du monde qui veut abolir les classes sociales. Il est fondamental pour le mouvement ouvrier de travailler en situation de transition du capitalisme au communisme, aux mesures concrètes de transfert du pouvoir : de l’administration aux unités économiques, mais aussi à la société civile, aux soviets ou conseils ouvriers, aux associations, comités, coopératives, mutuelles etc. Toute la brochure de l’Opposition Ouvrière tourne autour de cette question. Pour bouleverser la gestion de l’entreprise, seuls les producteurs directs collectivement organisés ont les capacités et la créativité nécessaires pour le faire, et à l’époque pour cette mission, se sont les syndicats qui structurent le mieux la classe ouvrière.
Ils sont la forme la plus massive d’organisation spontanée de la classe ouvrière, ils sont en liens directs avec l’acte productif, la division du travail, la ligne hiérarchique, ce que ne sont pas les soviets, qui jouent, eux, un rôle de substitution au pouvoir politique (double pouvoir),  et ce que n’est pas non plus le parti communiste, qui lui a un rôle de guide idéologique. Mais là aussi, la position de Kollontaï est une position de lutte contre le substitutisme, ce n’est pas au parti de faire la révolution et de transformer la société, c’est le rôle de la classe ouvrière. L’Opposition Ouvrière s’inscrit donc totalement dans l’esprit libertaire du communisme qui affirme : « Le parti ne peut pas et ne doit pas se faire ‘Etat’ », (Louis Althusser). Le parti en tant que contre- pouvoir, est là pour guider le peuple, d’une société de classes où domine l’Etat, à une société sans classes où a disparu l’Etat. C’est pourquoi le parti doit tendre autant que possible à être une structure de contre-pouvoir, une structure de remise en cause de la division du travail. Le lieu d’élaboration conceptuelle et pratique de ce qui peut permettre l’extinction de l’Etat et de ses appareils idéologiques et répressifs.




Alexandra, le féminisme de lutte de classes et la Famille
Œuvres essentielles : Les Bases sociales de la question féminine, 1909 - Société et Maternité, 1915 - La Nouvelle Morale et la classe ouvrière, 1919 - La prostitution et les moyens de la combattre, 1921 - Le travail des femmes dans l’évolution économique, 1923.

« D'aucuns croient que la femme, en ces temps reculés où l'humanité plongeait encore dans la barbarie, était dans une situation encore pire que celle d'aujourd'hui, qu'elle menait quasiment une vie d'esclave. Ce qui est faux.
Il serait erroné de croire que la libération de la femme dépendrait du développement de la culture et de la science, que la liberté des femmes serait fonction de la civilisation d'un peuple. Seuls des représentants de la science bourgeoise peuvent affirmer de telles choses.
Cependant, nous savons que ce ne sont ni la culture ni la science qui peuvent affranchir les femmes, mais un système économique où la femme peut réaliser un travail utile et productif pour la société. Le communisme est un système économique de ce type. ».
Extrait de : La femme dans la société primitive, d’A. Kollontaï.


La situation de la femme a donc connu, selon Kollontaï et les fondateurs du marxisme même, une régression de statut et de rôle en passant de la société primitive, du communisme primitif, au capitalisme contemporain. La science, si elle influe sur la puissance des forces productives, ne joue qu’un rôle secondaire dans la transformation des rapports de production. L’histoire de la place des femmes dans la société est là pour en témoigner. Par contre l’accentuation de la division du travail et la spécification des rôles pèsent d’un poids incontestable dans la hiérarchie des statuts. De ce point de vue nous dit Kollontaï, les sociétés pastorales semblent, dans leur confrontation avec les sociétés agraires, avoir joué un rôle régressif par la perte d’autonomie et de pouvoir du sexe dit - faible, qu’elles auraient induits. L’apparition du patriarcat est aussi liée à l’apparition de la propriété privée, dont celle des êtres humains en situation de faiblesse ou d’affaiblissement (prisonniers, femmes, enfants). La famille monogamique est donc le résultat de la spécialisation des rôles et des fonctions, de la mise en place de la propriété privée, de la perte d’autonomie des femmes. Le mariage, acte juridique, sacralisé par le pouvoir des prêtres, n’est que le reflet de tout cela. Dans la nouvelle société communiste, on peut attendre de l’indépendance économique des femmes, de la socialisation des activités domestiques, et de la scolarisation massive des enfants, un effet de dissolution de cette réalité, au profit d’une société qui tend à l’union libre. Comme unité de production, la famille, exceptée dans le monde paysan et la boutique, pèse de moins en moins ; comme unité de consommation elle a tendance, là aussi, à recourir aux activités de services extérieurs.
Dans un premier temps, la révolution d’Octobre va porter totalement cette aspiration à la libération des individus et des genres. Mais, face à une réalité économique et sociale dégradée par les guerres militaires et civiles, par le chaos produit du bouleversement révolutionnaire, le grand nombre d’orphelins et l’abandon d’enfants, la dissolution des familles, les difficultés de logement et la résistance d’une société paysanne dominante, pour qui l’église et la propriété privée jouent un rôle central, le gouvernement soviétique va faire marche arrière et revenir à une vision extrêmement conservatrice du rôle de la famille. Il s’agit de remettre cette dernière, au cœur du projet de la nouvelle société mais dans un rôle de soutien et de pilier du nouveau régime. La famille soviétique, première cellule sociale, est exaltée par le stalinisme, le droit des femmes vis-à-vis de cette unité économique régresse : interdiction de l’avortement, le divorce devient plus difficile etc. Par contre jamais la place des femmes dans l’économie et le droit au travail ne seront remis en cause, ce qui fait que l’émancipation féminine pourra regagner de l’influence, comme en occident, mais sur un rythme nettement moins important que durant les premières années de la révolution.
Au début, l’utopie de libération se manifeste dans tous les secteurs de la nouvelle société, on voit surgir sur la base d’une crise du logement, l’idéal d’appartements collectifs où la seule pièce commune est la cuisine qui est moins considérée que dans les appartements bourgeois. Ce n’est pas une pièce futuriste à vivre, un espace matérialiste « français »  pour un art culinaire partagé, mais au contraire un espace exigu à « fuir », puisque la restauration doit se faire ailleurs. Pendant longtemps, l’équipement ménager est donc délaissé par le pouvoir soviétique, ce qui réjouira les statisticiens occidentaux et les tenants d’une supériorité du capitalisme à produire des biens d’équipement individuels ; de même dans le secteur des transports. Les forces productives de la cellule familiale, dans la mesure où elles ne modifient pas substantiellement les rapports de production, puisqu’ elles maintiennent la femme dans son rôle exclusif et archidominant de ménagère, intéressent peu le pouvoir soviétique. Il concentre son action sur les services extérieurs fournis à la famille.
Aujourd’ hui, à l’échelle mondiale, la moderne analyse des temps consacrés aux activités extérieures au travail, appelés : « Budgets temps », montre que le temps consacré au travail domestique n’a pas diminué et que la part assumée par les femmes y est toujours  massivement prépondérante.
Le bouleversement des forces productives (la cuisinière à charbon versus le four électrique ou le micro onde, le lavoir ou le lavabo versus la machine à laver etc.) ont allégé le degré de pénibilité des activités, mais outre le fait qu’elles n’ont pas contribué à diminuer la variété et la quantité des activités déployées (celle-ci auraient au contraire tendance à augmenter) elles n’ont pas remis en cause fondamentalement la division du travail et la division sexuelle qui y règnent. Le bouleversement des forces productives n’induit nullement mécaniquement le bouleversement des rapports de production. Ce que la crise du scientisme et la crise écologique du productivisme ont dû  mettre des dizaines d’années à démontrer, l’analyse marxiste de l’économie domestique l’avait déjà analysé.

La ménagère est-elle la prolétaire du prolétaire ?   
« L’homme le plus opprimé peut opprimer un être, qui est sa femme ; [la femme] est la prolétaire du prolétaire même » Flora Tristan 
                            
Reprenant ce positionnement pré-marxiste de Flora Tristan, la grande figure historique du socialisme, initiatrice de la tradition féministe et ouvrière, les tenants de la question des  genres ont contribué au développement d’un certain révisionnisme antimarxiste du féminisme moderne, cherchant à actualiser cette thèse et affirmant que les rapports de sexe sont des rapports sociaux de domination identiques, voire supérieurs, à ceux de la luttes des classes. Partant d’une analyse des contradictions qui seraient contenues dans le concept de force de travail, ce courant du féminisme, affirme que la ménagère joue un rôle fondamental dans la reproduction de la force de travail de son mari, comme elle ne touche aucune rémunération pour ce travail, elle se retrouve en situation de servage, voire, si elle ne travaille pas, d’esclavage par rapport à son époux. Nous considérons, avec l’aile marxiste conséquente, que le salaire est bien la forme historique de reproduction de la forme familiale, son temps social moyen, mais le paupérisme est un phénomène réel et il joue un rôle considérable pour expliquer pour quoi le salaire réel tend à être inférieur au salaire nominal. Le statut de la femme ménagère est lié au rôle de contre-tendance qu’elle occupe historiquement pour s’opposer à un tel phénomène. En développant le non marchand dans la cellule familiale comme toutes les activités de l’économie domestique, elle tend à rapprocher historiquement le salaire nominal de ce que devrait être le salaire réel (temps historique social moyen consacré à la reproduction de la force de travail de la famille).

Le salaire peut-il se transformer en capital ?
Les féministes bourgeoises demandent que l’on évalue la valeur monétaire des biens produits, pour connaître la valeur sous évaluée de ce qu’apporte le travail domestique. Pour les marxistes conséquents, la monétisation n’induit aucune marchandisation de l’économie domestique, elle ne renseigne pas sur l’origine des revenus qui y sont à l’œuvre, salaire, ou profit. Pour que la ménagère soit exploitée il faudrait que son travail soit productif, autrement dit que son mari vende les produits ou services qu’elle rend, pour les transformer en marchandises et qu’il en tire un profit, ceci est nullement le cas, pas plus du reste que le travailleur ne revend à sa femme, après se l’être appropriée, la production domestique, comme le fait tout entrepreneur capitaliste ; d’autre part si la femme au foyer d’une famille ouvrière qui bénéficie d’une partie du revenu de son mari pour se reproduire, ne transformait pas elle-même ses produits, elle devrait les acheter sur un marché sous forme de produits finis bien plus chers. Enfin, comment les féministes bourgeoises considèrent-elles, les activités de bricolages gratuites effectuées essentiellement par les hommes dans l’espace domestique, au profit de toute la famille. Dans ce cas de figure deviennent-ils les prolétaires de la prolétaire ?
Nous considérons que certaines partisanes de la ménagère exploitée en viennent à rejoindre le camp réactionnaire et conservateur des partisans de la femme au foyer, en réclamant un « salaire » ménagé. Elles ne font en fait que légaliser le statut de domesticité qui dans les milieux bourgeois existe déjà, mais dont Marx a brillamment démontré que leurs émoluments ne sont pas des salaires au sens marxiste du terme. Enfin, C’est dans l’œuvre des féministes marxistes soviétiques et donc dans l’œuvre de Kollontaï, que réside la solution, outre une action consciente sur le partage des rôles, la société doit prendre en charge, pour la socialiser, la reproduction de la force de travail et tendre à la porter hors du foyer, en une consommation collective pour en réduire les coûts, et libérer le temps féminin d’un travail aliénant mais non exploité, pour que la femme puisse accéder à un emploi professionnel (exploité du point de vue productif, mais désaliénant du point de vue familial). Kollontaï qui n’a pas traité des questions du statut de l’économie domestique au regard de la théorie de l’exploitation, constitue malgré tout une référence dans les voies de sa résolution.

Alexandra -  le Roman Familial et le Drame Sentimental          
Œuvres essentielles : L’amour libre-1924. L’amour des abeilles laborieuses- 1924. Le Grand Amour- 1927
Alexandra Kollontaï a aussi beaucoup apporté en matière de connaissance psychologique, voire psychanalytique de la personnalité humaine, en particulier celle des femmes. A travers des monographies sur la division sexuelle du travail, mais aussi des romans sentimentaux, elle dresse un portrait des ambiguïtés et dualités des sentiments amoureux. Elle anticipe et approuve la dissolution de la famille conservatrice et patriarcale, celles des institutions comme le mariage, au profit de la liberté amoureuse que ses détracteurs ont réduit à « L’amour Libre » et à la fameuse « théorie du verre d’eau », que Lénine lui prête, « faire l’amour est » dit-il, « pour vous aussi simple que boire un verre d’eau ». En réalité, Alexandra Kollontaï a parfaitement compris les besoins physiologiques du corps humain, elle pense, qu’ici aussi, une vision hygiéniste du rapport à ce besoin ne doit pas être négligée et que dans des conditions de grande détresse sexuelle, l’autorisation sociétale aussi bien que familiale à la jouissance, contribueraient largement à soulager la misère psychologique. Si elle combat la prostitution, elle n’incrimine ni les femmes réduites à s’y livrer, ni la misère sexuelle des hommes en demande. Elle en dénonce le rapport bourgeois et l’hypocrisie machisme qui permet à l’homme le cocufiage tarifé, mais le refuse totalement au nom de la morale conservatrice aux femmes. On peut considérer qu’elle est une anticipatrice de la moderne théorie de la psychologie du drame individuel de Politzer et Wallon, mais aussi du freudo-marxisme de Wilhelm Reich, chantre de l’exultation des corps face à la pression sociale et sociétale. Alexandra devient membre en1922 de la « British Society for Sex Psychology ».
L’amour est, pour elle, d’abord facteur d’altérité et de fraternité humaine, Le Moi se construit dans le regard de l’autre. L’amour connaît tous les stades du développement de la personnalité, du jeu à la camaraderie etc., seuls les sentiments et leur ambivalence comme les passions se révèlent sources de satisfactions mais surtout de souffrances, car l’ambiguïté comme la dualité, en constituent l’ossature. C’est pourquoi tout être humain peut être conduit vers des amours qui ne lui sont pas destinés, mais dans lesquels l’intensité et la déraison lui donnent le sentiment d‘exister.
Un tel positionnement heurte profondément les convenances sociales. Kollontaï apparaît comme le sujet par qui le scandale arrive. Elle heurte surtout ses camarades du mouvement socialiste et communiste pour qui l’engagement ne peut être que l’œuvre de la raison. La passion surtout déraisonnée ne peut être justifiée, ni acceptée. Les révolutionnaires, particulièrement les bolchéviks, se méfient des exaltés et des idéalistes ; plus que tout, nul ne doit se tromper de partenaire social dans ses relations affectives ; c’est de la trahison. La légende de la Walkyrie du sexe commence, on lui prête une multitude d’amants, ce qui n’est pas vrai. Surtout on la soupçonne d’être d’abord attirée par la légèreté féminine, d’aimer le luxe et donc d’être une femme entretenue. Choura a été avant tout une femme amoureuse. Une fois son divorce prononcé avec celui qui lui laissera son nom, sa relation avec Chliapnikov rencontré à Paris, plus tard avec Dybenko, le marin de l’insurrection, marqueront profondément son existence et tous les hommes rencontrés le seront d’abord pour des motifs affectifs. Nul plus que la Kollontaïnette, comme l’avaient surnommé ses détracteurs, ne s’est donnée autant par passion, loin de l’amour hygiéniste et « libre » : « amour-jeu » ou « amour-érotique », que pourtant elle professait. 









 

 
 


 

 

Alexandra Kollontaï La Famille et l’Education
Œuvres essentielles : La Famille et l’Etat Communiste -1919


Kollontaï a toujours été passionnée par les questions éducatives et familiales. En1890, elle participe à : « un musée itinérant d’assistance scolaire au matériel didactique », qui apporte aide et soutien aux prisonniers, notamment politiques, et aux ouvriers. C’est là qu’elle découvre la condition des travailleurs et passe, grâce à la lecture, du populisme au marxisme. En 1896 elle rédige une étude de psychologie de l’éducation «  base de l’éducation selon Dobrolioubov » pour la revue Obrazovanie.
C’est surtout dans son texte, l’Opposition Ouvrière, que l’on perçoit mieux ses valeurs éducatives. Elle ne veut pas d’une stratégie d’assistanat ni d’encadrement militaire pour la classe ouvrière. Elle remet en cause la position de Lénine du syndicalisme comme « école » du communisme. Sa représentation de l’Education Populaire, lui fait adopter celle du pôle révolutionnaire. Comme Makarenko, elle se méfie des assistantes sociales qui se « penchent sur »… que se soit l’enfance ou la classe ouvrière. L’expérience s’acquiert par la mise en œuvre plus que par l’imitation, surtout quand il s’agit de produire du neuf, or, le communisme est précisément une société neuve. 
« C’est précisément là que commence le désaccord entre l’Opposition Ouvrière et les sommets dirigeants de notre Parti. Manque de confiance dans la classe ouvrière (naturellement pas en politique, mais en ce qui concerne les facultés de création économique du prolétariat)… Il leur semble à tous, à Lénine comme à Trotsky, à Boukharine comme à Zinoviev, que la production est chose si délicate qu’il est impossible avec elle de se passer de « guides ». Il faut faire avant tout l’éducation des ouvriers, les mettre à l’école, et plus tard, quand ils seront grands, nous retirerons les professeurs du conseil supérieur d’économie nationale et nous permettrons aux syndicats de prendre en main la direction de l’économie. »
Puis, plus loin, constatant la déviation pédagogique qui est en train d’envahir le parti, «  Nous voyons se développer un très curieux débat, non plus sur le système de direction  de l’économie, mais sur la façon d’éduquer les masses... Chaque fabriquant de thèses a son système à lui, le plus parfait de tous, pour faire l’éducation des masses ouvrières. Mais tous ces systèmes partent de ce postulat unique qu’il ne faut laisser aucun champ libre à l’élève pour essayer, perfectionner et manifester ses facultés créatrices. ».
A Trotsky qui veut la militarisation des syndicats (il s’agit d’appliquer une production hiérarchisée et les syndicats doivent donc « encadrer »), Lénine oppose le pédagogisme qui « montre », car l’élaboration de la production se fait hors de la classe ouvrière, dans la sphère des spécialistes et des dirigeants. Le travailleur doit donc essentiellement reproduire les gestes et la pensée du spécialiste.
Pour Kollontaï, au contraire, l’expérience a prouvé que dans une période de bouleversement économique et social on doit se méfier des « spécialistes », qui sont le produit historique d’ une façon de produire obsolète  et ne peuvent envisager de faire surgir le neuf, dans le cadre d’une société qui doit remettre en cause la division du travail.
Elle écrit : « Posons nous la question : si à l’époque de transition entre le système féodal fondé sur le servage et le fouet, et le système capitaliste, avec sa soit- disant liberté du travail et son salariat industriel, la classe bourgeoise, manquant encore d’expérience pour l’organisation de son économie capitaliste, avait invité, comme principaux organisateurs de ses fabriques, les plus remarquables et les plus talentueux intendants et employés des grands domaines nobles, habitués à avoir recours au travail servile, aux serfs, que serait-il arrivé ? Ces hommes expérimentés, ces « spécialistes » en leur genre, élevés dans le respect du fouet, auraient-ils su obtenir un grand rendement du travail « libre » d’un prolétariat … ? » .
La bourgeoisie a donc du créer et produire les hommes aptes à faire fonctionner les nouvelles normes de rapports sociaux de production. Des hommes neufs dans des conditions neuves. C’est pourquoi :
« Chercher, trouver, mettre en œuvre de nouvelles formes économiques plus parfaites, essayer de nouveaux stimulants pour augmenter le rendement du travail, tout cela n’est loisible qu’à des associations indissolublement liées, par toute leur expérience quotidienne, à la forme naissante de la production. ».
  Et comme elle le rappelle magistralement, c’est dans l’hégémonie ouvrière, dans l’éducation populaire révolutionnaire que gît la solution :
« Trouver un stimulant, un motif de travail, voilà le plus grand problème de la classe ouvrière au seuil du communisme. Nulle autre que la classe ouvrière au seuil du communisme, nulle autre que la classe ouvrière, elle-même, en la personne de ses associations, n’est en état de résoudre ce problème ».
                                                           

 

 

 

 

 

                                                            

 

 

 

Ouvrages et sites consultés :

Principaux :
Alexandra Kollontaï : L’Opposition Ouvrière - Seuil - 1974
Alexandra Kollontaï : une biographie, Arkadi Vaksberg- Fayard - 1996
Alexandra Kollontaï : Marxisme et Révolution    sexuelle (extraits) – Maspéro -  1973
Alexandra Kollontaï : textes et pamphlets, site : marxism.org
Mais aussi nombre d’articles sur le net.
Budgets temps, féminisme bourgeois et féminisme de lutte de classes,
Mémoire de DEA : «  l’Homme, le temps et ses activités » P. M. – 1981.

Alexandra et ses amours, Dybenko et Chliapnikov, tous les 2 membres de l’Opposition Ouvrière (exécutés en 1937 et 1938) 

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