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Unité- Critique- Unité 

 (Reprise d'un texte de début d'année) 

«L’A.N.C est-elle un regroupement néo-menchevik?»

 

 réponse au camarade Montville

 

A propos de la discussion née autour de la mise en place d’une Association Nationale des Communistes au sein de la mouvance des « Assises du Communisme ».

Une fraction des marxistes-léninistes ayant pris position contre la création de l'A.N.C au prétexte qu'elle n'est pas un parti, ce qui est vrai, et qu'elle se refuse à jouer un tel rôle ce qui est tout aussi vrai.

 

La première discussion oppose deux tenants du marxisme-léninisme :

 

Pour le premier, le camarade Montville le regroupement de militants communistes ne peut se faire que sous la forme centralisée d’un parti ou existe un centralisme démocratique, qui plus est stalinien ( i.e : se référent explicitement à Staline, comme théoricien ultime, alpha et oméga du projet d’instauration du socialisme, dans son déroulé comme dans son devenir, le stalinisme est le devenir naturel du léninisme, octobre est un bloc qui va de 1917 à 1953). 

 

Vouloir créer une association qui lie « librement » entre eux des militants se référents au communisme est un projet anti-léniniste parce qu’anti-stalinien. Cette association pense appliquer une discussion sans centralisme de mise en œuvre, impliquant la soumission de la minorité, l’obligation de s’engager y compris dans des actions ou des représentations dont elle ne partagerait pas les finalités.

 

Pour le second camarade Gilles Questiaux, c’est précisément ce qui fait problème, lui aussi se réfère au marxisme-léninisme, lui aussi fait allégeance à la pensée et à l’œuvre de Staline. Mais à la différence de Montville, il part de l’existant, la multiplicité des organisations existantes, y compris chez les marxistes-léninistes, pour inverser la problématique, ce n’est qu’en partant d’un consensus idéologique qu’on arrivera à reconstruire une organisation suffisamment puissante pour échapper à la pratique groupusculaire (voire sa lecture des activités des assises et de l’importance des rassemblements mis en œuvre).

 

 Dans un premier temps, les camarades du PRCF ont reproduit la lettre de Montville semblant ainsi lui accorder un blanc-seing et avaliser un point de vue, qui nous paraît à tout le moins en opposition avec les déclarations programmatiques du « Pôle ». Pôle de Renaissance suppose que la théorie doit guider l’action. C’est parce que la théorie est en crise que le « pôle » qui n’est pas le parti, s’accorde du temps pour faire renaître le point de vue léniniste et le rassemblement de tous les communistes dans une organisation révolutionnaire. Pourtant par un certain nombre de ses attitudes, la direction du Pôle démontre qu’elle est tiraillée par cette contradiction. Surtout elle met en avant les contradictions qui la minent entre une tendance qui souhaiterait la fusion « idéologique » avec l’URCF-Communistes avant qu’elle ne devienne programmatique et organisationnelle, Savoir : refonder le parti stalinien de stricte observance, et au moins une tendance qui souhaite construire un marxisme et un léninisme qui ne fasse pas l’économie de l’analyse du stalinisme pratique comme théorique.

 

La lettre « sommation » adressée à Jean-Levy est caractéristique de cette contradiction là,.Il est symptomatique de voir aux moins deux camarades sur les trois (Manessis, dont j’ai eu à apprécier l’excellent texte dans « Etincelle » n°16, sur la question stalinienne, et Bernard Parquet, comme vieux camarade, animateur du PRCF du val de Marne, dont je puis témoigner du non-sectarisme et du non dogmatisme) monter au créneau, pour tancer un vieux camarade, qui est à mille lieu de l’univers idéologique « menchévik »). Est-ce parce que dans notre longue histoire de la pratique « de la déconsidération » il était d’usage de faire intervenir ceux dont on doutait qu’ils incarnassent le plus fidèlement une ligne, ou encore, pour montrer à ceux qui en interne font des reproches « marxistes-léninistes » à une partie de la direction du PRCF, qu’au contraire, toute la direction est unanime à appliquer le plus strictement la ligne orthodoxe. En tout cas le malaise est là.

 

 

Les camarades de « faire vivre et renforcer le P.C.F » issus des sections (pour pasticher feu le P.C.R (ml) appelons les, « les lyonnais »), ont eux aussi produit leur grille de lecture d’un tel rassemblement. Ils estiment qu’il n’y a pas grand-chose à en attendre, que le paysage idéologique n’en sera pas foncièrement modifié par rapport à ce qu’organisaient déjà les « Assises du Communisme », de toute façon l’avenir appartient au PCF où tout le monde devra se retrouver un jour.

Là aussi l’amicale polémique des rois du « sauce » et des « œufs au beurre » fleure bon son non- dit et ses sous-entendus, si nos amis du PRCF sont dans un face à face non-exprimé avec l’URCF, « F.V.R -PCF » l’est, elle, avec nos amis de « Vive le PCF ».

 

« Quelle sera la meilleure organisation, qui tiendra le coup le plus longtemps possible ? »

 

L’ « URCF-Communistes » tout comme « Vive le PCF », Stalinien pur jus ou Thorezo-marchaisien inconditionnels ont déjà la réponse, « nous avons l’organisation donc nous avons la ligne ».

 

Le regroupement des Assises a toujours affirmé au contraire que sans reconstruction idéologique, il ne pouvait exister d’imposition de ligne unique et que c’est parce que la reconstruction idéologique était un travail long et fastidieux, que les assises, les pôles, les associations internes ou externes pouvaient être porteuses de lignes divers et divergentes tant que celles-ci ne devenaient pas antagonistes.

 

 

Parlons maintenant de l’A.N.C, toutes les sensibilités des Assises étaient présentes à la réunion de fondation de l’ANC. Le « Pôle » via les camarades Levy et Beaulieu (aile souverainiste du PRCF), le camarade Montville qui ne s’est pas gêné pour intervenir tout en tenant la librairie, dans une approche à mon avis plus proche de l’URCF que du PRCF, la plate-forme  F.V.R via le camarade représentant  la fédération du Pas de Calais (Hervé Poly aurait même du être là) ,moi-même pour la Gauche Communiste , Gilles et notre réalisatrice préférée pour le site « Réveil- Communiste », un camarade des R.C.C du nord, mais aussi nos camarades de Rouge-Midi (eux-mêmes membres des R.C.C), nos internationalistes intransigeants de la Polex  ( Qui pour un certains nombres ont fait retour au P.C.F). Enfin une « foule » de provinciaux ou de parisiens, tous très rouges et très vifs.

 

« Que peut-on nous reprocher ? »

 

Le seul reproche réel acceptable, mais non formulé, est que nous avons s’en doute plus travaillé à redonner vie à la sensibilité « rouge-vif » (qui depuis ces anciens beaux-jours vivait éclatée mais sans projet de recentralisation, car portée effectivement par une idéologie qui fait du militant engagé dans les luttes, l’alpha et l’oméga de la reconscientisation) que travaillé à résoudre la question de l’organisation une et indivisible.

 

Et alors ? Même si cet objectif est le seul concrètement obtenu, celui d’avoir porté sur les fonds baptismaux, un beau bébé « rouge et vif », nous pourrons désormais déclamer :

 

 « A les voir si joyeux marcher droit vers l’autel, nul ne pourra plus dire qu’ils furent simples orphelins sans orga, que de beau linge au baptême, toute la sainte famille réunie était-là ! »

[prose de mon cru, pour resté poli sans « y »]

 

 

 

qui avions-nous aux Assises : 

 

Un rassemblement extrêmement cohérent de camarades représentant l’état du salariat en France, qui ont l’honnêteté de mettre carte sur table, autrement dit , qui ne sautillent pas sur place en criant : « Le parti, le parti, le parti ! », de fait ils sont des courants, autrement dit même si ils ont en leurs seins des tendances qui se pensent «  fractions », ils ne jouent pas la fraction comme expression du parti en miniature.

 

Voilà comment je vois la chose , je pense en althussérien, je tords donc le bâton pour faire sortir la tendance profonde du positionnement, je la structure donc en fractions du salariat, tel qu’elles existent aujourd’hui dans la formation sociale française. Un salariat éclaté miné par des contradictions objectives, il ne suffit pas de le savoir exploité pour l’unifié, il faut voir quelle fraction domine, quelles sont ses intérêts objectifs et en quoi avoir les yeux rivés sur les contradictions bourgeoises, ne fournit aucune réponse pertinente à cette situation à moins de considérer, comme la direction du PCF actuel, que le statut de petit-bourgeois est le devenir obligé de l’aristocratie ouvrière.

 

Posons d’abord les deux courants majoritaires, les plus clairs politiquement, car les plus transparents.

 

Il y a d’un côté le PRCF : Vecteur de la continuité historique du PCF, dans sa structuration centre-gauche (i.e : Marcel Cachin/ Paul Vaillant Couturier) subsumé dans la figure du grand Thorez, celui du Front-Populaire. Le Front-Populaire du PRCF, c’est le Front-Populaire franco-français, c’est déjà différent du Front-Populaire de l’International-Communiste, même s’ils y font allégeance. Il y a dans tous ces non-dits là, plus que des nuances, car cela va jouer un rôle central dans l’opposition non exprimée avec les R.C.C ( Le Front Populaire  des masses coloniales, Celui qu’a cherché à incarner les expériences algérienne ou vietnamienne) et le non -dit de l’U.R.C.F ( Le Front- Populaire du « centre », celui de l’I.C, autrement dit de Staline et des intérêts russes) auquel finit par s'opposer celui des pays "sous-développés" (Chinois et albanais) du PCOF.

 

 

Autrement dit, (allons- y franco, soyons caricatural, mais dans un but pédagogique)

 

Le PRCF, c’est « vive l’URSS », car l’URSS c’est l’expérience aboutie, celle qui venge les révolutions françaises (Lénine est le Robespierre russe, Lénine est le Blanqui du moment insurrectionnel auquel se joint la Commune de Paris exprimée sous la forme de Soviets), la révolution russe est donc l’expression la plus concentrée et la seule aboutie de l’esprit révolutionnaire français.

 

C’est pourquoi le PRCF va du : « Lénine est un scientifique et un  épistémologue, dans sa théorie comme dans sa pratique, conforme au rationalisme français » d’un Georges Gastaud, à l’URSS  « c’est l’ expression la plus réussie de l’idéal républicain national français » de nos amis souverainistes Levy et Baulieu (incarné par exemple dans tout le débat de la fin des année trente, sur la constitution de l’URSS, la plus démocratique socialement et étatiquement (droit des peuples), autrement dit la plus française qui soit dans et par l’esprit.

 

Le PRCF fait le lien entre l’aristocratie ouvrière et la petite bourgeoisie progressiste, sous les valeurs partagées, de défense de l’espace national et de défense de l’esprit français comme valeurs culturelles progressistes, il fait confiance aux sciences et aux techniques pour apporter une solution à la crise du capitalisme (proposition d’alliance avec les grands intellectuels). En ce sens, il est un moment de l’histoire du PCF (Georges Politzer : "La philosophie et les mythes" , et c’est pourquoi, qu’il s’en défende ou non, il reste très lié à ses problématiques. Mais c’est pourquoi aussi, il ne s’est jamais opposé, à la différence de l’URCF, à la double appartenance organisationnelle PCF-PRCF.

 

Le PRCF est le PCF « canal historique » en gros jusqu’à une partie de la gouvernance marchais, après (1976- 22ième Congrès), la rupture est consommée.

 

Le PRCF, c’est le pôle « révolutionnaire » de l’esprit de l’aristocratie ouvrière (le travailleur qualifié) dans l’alliance, aristocratie ouvrière - petite bourgeoisie salariée ou artisanale.

 

A l’opposé, le PCF actuel est devenu après sa mue, le pôle de la petite bourgeoisie, vis-à-vis d’une classe ouvrière qu’il estime en déclin et à qui il propose le compromis de se penser uniquement « salarié ».

 

Les R.C.C c’est autre chose, on peut mieux saisir leurs problématiques sous-jacente en les comparant à leur alter-égo le PCOF, ils sont liés à une même histoire (scission chinoise et albanaise), ils partagent des valeurs communes (l’anti-impérialisme, tiers-mondiste), mais pour mettre en œuvre deux stratégies différentes et c’est pourquoi, ils se regardent en chiens de faïence. Pour les « chinois », la contradiction est interne, ils combattent pour l’unification du salariat en France. Pour les « albanais », la contradiction est externe, ils combattent contre la France pour la libération des peuples du tiers-monde.

 

Les deux organisations représentent les intérêts « idéologiques » du salariat déqualifié, avec des emplois aujourd’hui massivement occupés par des travailleurs d’origine émigrée, mais le devenir qu’ils fixent à ces travailleurs n’est pas le même. Le PCOF tend à les considérer comme des expatriés surexploités, à qui on ne permet pas d’accéder au même droit que les français. Les R.C.C considèrent que ce sont des « français » en devenir à qui on refuse l’accès aux droits, droits au travail, mais surtout  droit à une différence d’expression culturelle, sociétale et sociale, on leur empêche la possibilité de mettre en œuvre une mixité de genre (notamment religieuse) qui représente aujourd’hui la réalité de la France.

 

D’où deux positionnements théoriques.

 

Les R.C.C considèrent que le Front Populaire est le fruit naturel de la bolchévisation (retour à l’entreprise, lutte contre le crétinisme (électoraliste) qui n’incorpore pas les fractions exclues du salariat) et du Classe contre Classe (triomphe du syndicalisme ouvrier qu’incarne la figure de Pierre Sémard et d'André Marty). ils privilégient la classe sur la nation ( le référentiel reste celui du PCR(ml)).

 

Le PCOF considère que le Front Populaire est le projet porté par l’alliance progressiste des forces nationales issues dans chaque formation sociale de la rupture de la chaine impérialiste, des maillons faibles, fruit du socialisme dans un seul pays. De ce point de vue il se rapproche de l’URCF par sa référence à un point de vue « méta », le point de vue du « centre », mais pour eux le centre n’est plus Moscou, cela a été la Chine puis l’Albanie. Il privilégie, la nation sur la classe. Si sur le sol français, il s’intéresse aux travailleurs émigrés, c’est en tant que fraction du salariat étranger, salariat surexploité, car la France est, en tant que telle, un centre impérialiste qui pille les nations en développement, leurs ressources naturelles et leurs salariés. Le projet « français » n’est donc pas un projet à imiter et à idéaliser, mais au mieux l’expression des intérêts de l’aristocratie ouvrière en tant qu’elle participe du pillage inter-impérialiste (référentiel P.C.M-L.F).

 

On comprend mieux pourquoi le PCOF ne rejoint pas les Assises, son positionnement national est déjà occupé par le PRCF, son positionnement de classe est déjà porté par les R.C.C, mais PRCF et R.C.C ne considèrent pas que la classe ouvrière de France est à mettre dans le même sac que la bourgeoisie impérialiste, même si elle bénéficie des miettes de l’impérialisme. Les deux fractions de classes sont exploitées, en tant que telles elles doivent se libérer. Le PRCF comme le PCF considère que le travail déqualifié sera absorbé par une révolution scientifique et technique, aboutissant à la victoire absolue du travail qualifié. Les R.C.C considèrent que c’est par une recomposition du procès de travail, qui nécessite un esprit communiste (extraterritorial) à l’entreprise, que peut être mis fin à la division sociale et aux différences de genres, dans le processus de production.

 

Dans un jeu de miroir les R.C.C répondent au P.R.C.F et pour mieux saisir toute cette histoire là , revoyons (à la hache) le débat des années 30-40 : PCF-PCA (Parti Communiste Algérien).

 

L’indigène est-il oui ou non de la république ?

- Si c’est non, accordez- nous l’indépendance, si c’est oui cessez de nous traiter comme une sous-catégorie, vivant dans un régime d’apartheid culturel, politique et social. La citoyenneté française (Liberté, égalité, fraternité) est pour tous et applicable à tous, sinon l’empire n’est pas la France. L’égalité est dans le statut, dans le respect des langues, des emplois et du développement, le niveau des droits et de vie doit -être le même à Paris ou à Alger.

 

Le modèle type des R.C.C, c’est moins Mao que Hô-Chi Minh, le plus « français » des révolutionnaires du tiers-monde. La France doit être combattue parce qu’elle ne respecte pas ses valeurs, elle trahie ses principes. Cependant l’avenir du Vietnam c’est de rattraper le niveau et la qualité de vie de la France, ce n’est pas d’être anti-français ou anti-européen, c’est d’en appliquer pleinement « les lumières ».   

 

 

Que penser de « Faire Vivre » et des « Rouges Vifs » :

 

« Faire vivre » est le résultat de la deuxième phase du marchaisisme qui après 76 va de façon chaotique aboutir au huisme. Pour « F.V.R » le grand tournant ce sont les années 90. L’horreur absolue c’est la « mutation », elle se traduit par l’abandon les uns derrière les autres de tous les fondements de l’imaginaire collectif communiste. La cellule, le comité central, l’Huma son organe, le socialisme, le marxisme-léninisme, le centralisme démocratique etc. etc.

 

Mais le marxisme-léninisme (plus exactement, le marxisme et le léninisme) de FVR n’est pas celui de Thorez, ni celui des actuels ou ex- tiers-mondistes (prochinois ou pro-albanais), il veut le bilan du socialisme ayant réellement existé, pour refonder un développement autocentré pour la France qui pour ce courant à encore de l’avenir (planification, nationalisation, rupture avec l'U.E).  

 

Les Rouges-Vifs sont aussi, le fruit de la mutation, mais ils sont le produit d’un autre abandon, basé sur un mensonge profond, lié à une confusion sémantique « L’autonomie », qui les a transformés au sens plein du terme (et avec toute l’affection que je leur porte) en réels « cocus » de l’histoire.

 

Expliquons-nous, en explicitant.

 

Il s’agit de l’abandon de la fraction de classe d’obédience communiste investie dans les syndicats, abandon dont ils ont été les victimes consentantes (à l’insu de leurs pleins grés),

Rappelons- nous le déroulé. Le parti d’après guerre a réussi à construire autour de lui un lien organique avec le tissus associatif comme syndical. Ce tissu constitue une nébuleuse sous influence directe du parti (dans certains cas cela va très loin puisque les deux appareils s’interpénètrent, ex : la C.G.T et le PCF au niveau des directions). Il se trouve que dans la stratégie de Front (Front-Unique comme Front-Populaire) l’alliance pour dégager une majorité d’idée dans la société civile comme dans une possible conquête de l’Etat passe par l’existence de courants alliés (républicains, mais aussi essentiellement sociaux-démocrates) or en France, ces courants comme formes organisées sont faibles et peu visibles, ou si ils sont plus forts, ils sont anticommunistes. Cela se traduit dans les organisations « courroie de transmission » par un besoin croissant d’adhérents qui ne soient pas membres du parti, mais ceux-ci se « plaignent »  de la trop grande présence du parti, de sa « ligne » politique. Ils se trouvent qu’un certains nombre de camarades éprouvent eux-aussi ce sentiment, mais pas pour les mêmes raisons. La ligne du parti mis en œuvre à l’entreprise ne leur convient plus, ils sont donc critique à l’intérieur du syndicat.

 

Le courant droitier à l’intérieur du parti qui veut rompre avec ce qu’il appelle une ligne trop ouvriériste va donc mettre en œuvre une stratégie qui s’apparente à une partie de billard à trois bandes. Il s’adresse aux tendances de droite dans le courant syndicale en rompant officiellement tout lien entre le PCF et la C.G.T (les autres syndicats aussi sont impactés, la F.E.N etc.), il aide aussi au nom de la prise en compte de l’alliance PC-PS a assuré au P.S une surreprésentation par rapport à ses effectifs dans la C.G.T. Les militants communistes critiques de sa ligne politique, pensent que cette rupture va assurer à la base contestataire du syndicat, les moyens de rééquilibrer les courants, en réalité les deux directions réformistes (PCF et CGT) en profitent pour éliminer toute contestation. Il ne reste plus aux contestataires, qu’à se tourner contre ceux qu’ils estiment responsables d’un tel état de fait, les instances du PCF, mais comme ils refusent toute « hégémonie » au point de vue politique de parti, ils ne peuvent rejoindre une tendance communiste déjà constituée. Pour eux ce n’est pas en faisant retour à tel ou tel moment privilégié de l’histoire du parti que l’on pourra reprendre un chemin plus juste. C’est au contraire en partant du sujet, syndicaliste, associationniste etc. par un « Communisme » de lutte, son implication réelle dans le combat de classe actuel , qui constitue aujourd’hui la réponse au besoin des masses laborieuses.

 

La Gauche Communiste courant plus « mort » que vif n’a jamais vraiment trouvé sa place idéologique dans cette marmite, en perpétuelle recomposition, parce qu’elle est elle-même une marmite en perpétuelle recomposition. Marxiste-Révolutionnaire par anti-stalinisme, elle a cherché à associer des militants sous-influence plus ou moins affirmée du trotskisme, du syndicalisme communiste, du marxisme-léninisme antistalinien, de l’eurocommunisme de gauche etc. Son seul avantage historique est d’avoir compris et affirmé, que dans l’état actuel du mouvement communiste en France, seule l’acceptation du droit de tendance pouvait permettre de maintenir le dialogue, l’échange et la décantation. La forme parti ne peut renaître que sous la forme d’un accord idéologique avant d’être programmatique.

 

L’A.N.C correspond à un besoin de la phase actuelle, où des militants qui veulent rester communistes doutent que le P.C.F puisse redevenir l’organisation associant de façon révolutionnaire toutes les tendances présentes chez les communistes, mais qui ne trouvent pas dans les organisations déjà constituées, la réponse « parfaite » à ce qu’ils cherchent, dans ce moment historique, précis ( et la question du stalinisme n'est pas une question anecdotique, elle est la question centrale).

 

 Est-ce mon vieux fonds mao-althussérien, mais l’attitude la plus honnête à adopter me semble être celle des R.C.C qui considèrent cette situation comme un Front, une nouvelle étape, dans l’avancée vers la recomposition, et qui nécessite l’application du principe marxiste-léniniste : unité-critique-unité. Et la stratégie un pied dedans, un pied dehors (marcher sur ses deux jambes).

 

 

Crise de l' Appareil d'Etat capitaliste,

crise des collectivités territoriales

et crise du PCF

L'analyse du système capitaliste à travers ces Appareils d’Etat régionaux, départementaux et communaux constituent un bon exemple de ce que produit une ligne progressiste réformiste quand elle s’ampute de son apport communiste. On ne peut, en effet, certainement pas parler de gestion « communiste » pour rendre compte de la gestion républicaine et social-démocrate, portée par 90 ans de présence « communiste » au sein de ces institutions en France.

 

 Prenons pour exemple la crise de la gestion de la force de travail capitaliste dans l'administration (capitalisme d’Etat) des personnels.

 

La mise en œuvre de la division capitaliste du travail dans les catégories des agents de la fonction publique territoriale a entrainé une définition des postes sur une ligne tayloro-fordiste qui n’a rien à envier à celle de la hiérarchie des catégories productives au sein d’une entreprise classique. L’importance des postes est liée aux contenus qui les définissent et les assujettissent à des missions mais aussi une ligne d’ancienneté et de concours. Chaque catégorie : cadres, employés, techniciens, ouvriers se voit rattachée à des lettres A, B, C, D et à des marges hautes : hors-cadres, ou basses : vacataires ou non-titulaires, qui constituent un véritable maquis et en même temps une véritable ligne de fracture entre ces catégories.

 

L’apport de la gestion républicaine et social-démocrate du PCF, aura été notamment via la réforme « Le Pors » de stabiliser ces personnels en essayant de les rapprocher des catégories des agents de la fonction publique nationale, en s’inspirant des principes de sa division technique et sociale du travail. La grande faiblesse de cette réforme est, à l'opposé, d’avoir dépolitisé cette même question et donc la question du procès de production, dans le seul lieu où une contre-culture pouvait intervenir par présence d'une autre politique de gestion, un  "communisme" de  gestion communale, ceci pour en faire un archétype applicable à toutes les collectivités territoriales et donc d’avoir fait disparaître l’apport communiste, pour lui substituer le consensus de la gestion républicaine et social-démocrate des droits, une simple politique de « gauche » fruit d'un compromis technico-administratif.

 

En réalité dès sa création cette réforme a été contournée et détournée par tous ceux (élus) qui souhaitaient garder la haute main sur la gestion « politique » de cette main d’œuvre. Dans toutes les communes, les passe-droits ont été mis en œuvre à travers le recours à l’utilisation d’une ligne de travail hors-statut y compris dans les mairies « communistes ». Le groupe des élus a eu recours au recrutement d’une première ligne de commandement hors-cadre (chef de cabinet, secrétaire général (DGS), ingénieur, Directeur des Services Techniques etc.), ce micro-marché du travail ayant été jugé très politique il justifirait, dans le cadre de la division capitaliste du travail, des rémunérations sans commune mesure avec ce que perçoit le reste du personnel, mais reconnaissons que ce sont des postes « politiques » tenus par le secret de gestion. De façon non paradoxale, parce que ces Appareils d’Etats capitalistes n’échappent pas à la mise en « valeur » du secteur public, une gestion managériale d'inspiration nord- américaine de ce segment de force de travail, s’est imposée. Aujourd’hui quand suite à une défaite électorale l’équipe politique change, ce type de personnel change avec elle.

 

En dessous nous avons la catégorie « A », et celle qui lui est liée par concours, la catégorie « B ». Ce sont ces deux catégories qui ont le plus gagné à la réforme « Le Pors », elles ont pu s’identifier à celles de la fonction publique nationale. Politiquement le petit-bourgeois du A et B veut l’indépendance « idéologique » vis-à-vis de la collectivité où il travaille, car il veut la « neutralité » qui favorise la carrière. Il cherche donc à s’émanciper de tout engagement qui clive, de tout risque de confrontation au profit ou au dépend d’une partie des habitants qu'il administre. Aujourd’hui le fonctionnaire de la territoriale veut pouvoir faire carrière, quelque soit la ligne politique appliquée, par choix électoral. Donc, l’immense majorité de ces deux catégories, choisit la ligne gestionnaire du politiquement correct, c'est à dire l’alliance objective du social-libéralisme et de la droite, qui fait que des choix similaires de gestion et de rapports aux administrés sont faits quelque soit la couleur politique affichée de la commune. En ce domaine très rares sont les mairies « communistes » qui compte-tenu des possibilités de choix de gestion vont à contre-courant, aucune ne se distingue par une remise en cause frontale de cette réalité. Il n’y a donc aucune surprise à ce que les personnels concernés, préfèrent un marché du travail inter-collectivités le plus homogène possible qui favorise ainsi le passage d’un lieu à un autre, plutôt que de choisir une stratégie de défense et de contestation. Aujourd’hui pour cette fraction « protégée » du salariat, le mécontentement se traduit par la solution unique du changement d’affectation, mais certainement plus par un désir de bouleversement politique y compris dans le procès de travail.

 

les catégories les plus impactées par la non transformation des modes de gestion de la force de travail, réduit à une pure gestion social-démocrate et social-libérale, commencent avec les catégories C jusqu’aux non-titulaires « bouches-trous » des budgets peaux de chagrin et des politiques de relances « pièges à cons » gouvernementales, qui créent des cohortes de précaires, qui font le pendant aux catégories « stagiaires » et "C.D.D" des entreprises capitalistes du privé.

 

Avec les « C » on est au cœur de la résistance et de la conflictualité vis-à-vis des politiques municipales et de la lutte des classes qui traversent ces différentes catégories entre - elles.

 

Cependant dans toutes les mairies, quelque soit la couleur politique, le petit jeux du procès de surqualification-déqualification capitaliste se traduit par la mise en place d'un système qui élève la pyramide hyérarchique tout en réduisant et coupant le nombre de cadres intermédiaires, les "C" font le boulot des "B" et les "B" celui des "A" , tout en n' ayant pas les mêmes traitements, les mêmes reconnaissances statutaires et les mêmes pouvoirs de délégations, d'où la mise en danger de ces personnels sur la responsabilité de gestion et de mise en oeuvre. Cette politique discriminante de réduction de postes, se traduisant par des primes de rentabilité à la "gueule" du client, mais surtout des surrémunérations pour les hors-cadres, qui se voient récompensés pour leurs politiques managériales de réduction des coûts et des personnels.  

 

Qui veut savoir quel est l’état d’esprit du personnel vis-à-vis d'une  équipe municipale en place « interroge » les catégories les moins bénéficiaires de ce mode de gestion. Qui veut comprendre comment une mairie communiste se perd, regarde ce qui se passe dans sa gestion de la force de travail et son plus ou moins grand respect vis-à-vis de ces catégories. Plus que le choix d’alliance politique, c’est le choix de gestion et le choix de mise en œuvre d’une politique différente qui traduit aujourd'hui la rupture dans les lignes consensuelles de gestion. La perte du soutien idéologique des personnels des collectivités est un excellent thermomètre du degré de confiance de la population locale sur les discours politiques prétendant mettre en œuvre une autre politique des ressources humaines au niveau national. Et la question de la division sociale et la division technique est au cœur de cette contradiction.

 

Or, mettre en œuvre une autre politique, c’est aujourd’hui clairement s’affronter aux institutions et à leur mode de gestion et de gouvernance. S’il y a un quelconque intérêt à se dire encore aujourd’hui « communiste » c’est précisément parce que nous avions mis historiquement cette question au centre de notre problématique, voir qu’elle ne nous vient même plus à l’esprit indique le haut degré de dérive réformiste à laquelle nous sommes aujourd’hui parvenus.

 

 

Cette approche est la meilleure réponse à ceux qui après les avoir abandonnés, prétendent faire retour auprès des salariés des entreprises. Pourquoi le PCF n'est pas ou n'est plus présent dans un grand nombre d'entreprises privées?

 

- Tout simplement parce qu'il ne l'est déjà plus au sein des salariés des collectivités qu'il gère.

 

Si les salariés du privé ne sont pas en "manque" de PCF, c'est que là où les communistes gèrent de la main d'oeuvre, ils ne voient plus de différences significativent avec une gestion capitaliste.

 

 

Des cellules d'entreprises pourquoi faire?

 

Si c'est pour informer les salariés des choix nationaux du PCF, une distribution de tracts devant l'entreprise suffit, si c'est pour représenter les salariés,  ils le sont déjà par le syndicat, et il faut encore que le PCF ait une politique à proposer à cette unité de production, or en dehors de la nationalisation à laquelle le PCF ne croit plus, (dans les collectivités publiques ce n'est pas la question centrale, pour les personnels, "nationalisés" ils le sont déjà, encore que quand on voit la politique mise en oeuvre notamment de délégation de service publique, par ces mêmes mairies communistes, comment un salarié peut-il croire que les communistes ont l'intention de rompre avec la forme privée du capitalisme?) quelle autre type de gestion voulons nous imposer ?

 

La cogestion , la gestion partagée avec les patrons comme en Allemagne? C'est ce que nous ne cessions de dénoncer dans les années 70, face à la droite et aux sociaux-démocrates, et c'est encore ce type de représentation qui court derrière le projet "sécurité- emploi -formation", nous allons négocier avec les patrons, la question du marché du travail, alors que nous devrions exiger la suppression de ce marché. Que le syndicat veuille la négociation, c'est sa fonction, mais qu'un parti communiste ne pose même plus la question du communisme et donc la fin du marché du travail, indique l'état réel où il se trouve. ( une "disparition" du marché  non pas par la disparition des trusts, mais au contraire par l'intégration de toute la main d'oeuvre dans les trusts (nationalisés puis collectivisés) et la disparition des unités de production indépendantes qui justifient l'existence de ce marché. Le marché du travail existe parce que les petites unités indépendantes de production existent et elles n'existent que pour faire baisser le coût du travail.Ou un poste de production existe ou il n'existe pas, ou il se justifie ou il est inutile. Produire en nom "propre" sous prétexte que la qualité, la souplesse, l'autonomie y sont supérieures etc. etc.. a déjà une solution, cela s'appelle la "franchise", elle est déjà proposée par les groupes, on n'a pas besoin d'unités indépendantes, on n'a pas besoin de marché du travail, il faut au contraire réserver tous les fonds à la formation au sein d'une économie planifiée publique avec un groupe de trusts qui par la diversité de leurs secteurs et branches permettra au salarié de se redéployer dans sa carrière professionnelle, si le poste existe il doit être proposé (formation comprise) s'il n'existe pas c'est maintenir les gens dans l'illusion et la perte de temps, que de les laisser végéter sur un prétendu marché du travail. Si l'ingénieur, le salarié etc. ont un projet à proposer, des modalités doivent être mises en place pour qu'il puisse le réaliser ( "franchises" , avec un contrat "risques, coûts, avantages" négociés) qu'est-ce qui justifie aujourd'hui la propriété privée ? Plus rien, sinon le manque de courage d'un parti politique qui veut tout faire pour éviter la question du communisme. )

 

Quant à la division capitaliste du travail, comme nous n'avons aucune analyse de cette question, ceci depuis les années 30, que nous laissons à l'action des syndicats, là aussi les salariés ne voient aucun intérêt à la présence proprement dite de cellules communistes.

 

Encore une fois, tant que nous resterons englués dans la gestion et la répartition républicano-social-démocrate aucune politique de rupture communiste ne naîtra d'une telle politique, et si nous voulons réimplanter une politique communiste à l'entreprise, il va falloir accepter qu'elle clive en faisant des choix et en réintroduisant une lutte de classes au profit des plus exploités. La question de la division technique et de la division sociale est bien la question centrale du communisme. Qui dirige et quel type de division peut remettre en cause la division bourgeoise actuelle du procès de production et donc de son procès de travail, source de la division capitaliste, voilà ce qu'une cellule communiste devrait règler dans une entreprise, pour le moment on en est très loin.

 

Le salariat attend des communistes des politiques de lutte des classes qui confrontent et non qui réalisent des consensus mous au nom d'une unité qui se tourne toujours au profit des plus protègés et des plus nantis. 

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