top of page

A nouveau

sur la nature de l'URSS

article paru dans "Approches marxistes"

 

 Revue de la Gauche Communiste du PCF

 

 

 

Notre revue n'avait pas encore donné son sentiment sur l'ouvrage paru aux éditions Delga, "Le Socialisme trahi, les causes de la chute de l'URSS" ouvrage d'un historien et d'un économiste, tous deux communistes américains. Cet ouvrage, que nous recommandons chaudement à nos lecteurs, fut aussi le dernier travail théorique de traduction de notre camarade Gilberte Salem, femme d'Henri Alleg , et de Jean, son fils, notre camarade philosophe universitaire, qui anime depuis des années le remarquable séminaire à Paris I sur l'actualité du marxisme. Si nous rappelons tout cela, ce n'est pas simplement pour rendre hommage, c'est aussi pour indiquer l'importance de cet ouvrage, produit par des adhérents d'un Mouvement Communiste International qui ne s'était pas prononcé sur le sujet depuis fort longtemps.

 

L'ouvrage présente une analyse originale et il a le courage d'affirmer une finalité politique, celle de renouveler l'analyse orthodoxe de la nature socialiste de l'URSS, ce qui semble correspondre aux besoins actuels des tendances majoritaires du Mouvement Communiste International. Pour nos deux auteurs, il aurait bien existé une bourgeoisie et même dans la mesure où ils étaient propriétaires, une bourgeoisie-capitaliste durant la majeure partie de l'existence de l'URSS. Celle-ci serait le fruit d'une économie duale, qui aurait vu subsister à côté du secteur étatisé, un secteur privé qui, au fil du temps aurait pris de plus en plus d'importance, particulièrement dans les républiques caucasiennes. Cette thèse, thèse centrale de l'ouvrage, en constitue toute l'originalité informative, mais comme le soubassement théorique de cette analyse ne rompt pas avec l'analyse stalinienne, dont elle constitue une énième tentative de réhabilitation, elle ne prend pas en compte la question de l'analyse de classe de l'entreprise étatisée, pas plus qu'elle ne procède à celle de l'Etat, en phase de transition socialiste. Elle réduit donc la contradiction à deux lignes d'analyses qui se seraient affrontées, la ligne Lénine-Staline d'un côté, et de l'autre la ligne Boukharine-Khrouchtchev ; la gauche contre la droite. Avec Gorbatchev, on aurait donc assisté au dernier acte d'un combat entre ces deux lignes, le dernier secrétaire du parti communiste de l'URSS étant le dernier représentant de la ligne de droite dans le PCUS.

 

Eviter de présenter l'affrontement politique en URSS comme un affrontement non pas entre deux lignes mais entre trois lignes (une gauche, un centre, une droite) permet de soutenir la fiction d'un Staline représentant les intérêts de la gauche. Cette thèse, outre qu'elle occulte et fait disparaître du paysage l'histoire de la gauche réelle du MCI (Gauche Communiste, Opposition Ouvrière, voire certaines fractions du trotskisme, etc.), favorise surtout l'escamotage de la base sociale réelle du stalinisme. A savoir : un appareil d'Etat soviétique, que Staline va hypertrophier. (Trotski, par exemple, citant le chiffre de 3 millions environ de fonctionnaires au début de la révolution, passant à la fin des années 30 à plus de 7 millions). Autrement dit, si l'analyse de nos camarades développent bien l'histoire de la lutte des classes en URSS comme histoire d'un affrontement entre bourgeoisie et classe ouvrière, ils ne décèlent d'existence bourgeoise que sous la forme d'une bourgeoisie marchande de type privé présente dans la structure économique et pas du tout sous celle d'un fonctionnariat hypertrophié, assurant la reproduction d'ensemble d'un système et présent, lui, dans la superstructure étatique. Est escamotée également, l'existence d'une bourgeoisie d'Etat présente au sein des entreprises d'Etat sous la forme de la reconstitution d'une ligne hiérarchique constituant, avec la remise en place de la forme salariale au moment de la N.E.P, le cœur de la critique de la Gauche Communiste et de l'Opposition Ouvrière.

 

Idéologiquement cet ouvrage représente une intéressante tentative de clore la scission historique du MCI, entre Marxistes-Léninistes pro-soviétiques et Marxistes-Léninistes prochinois. La réconciliation se faisant sur la dénonciation du couple Boukharine -Khrouchtchev, comme purs agents droitiers. Ce que les pro-soviétiques n'avaient pas encore complètement franchi concernant Khrouchtchev. Pour notre part nous voudrions rappeler que s'il a existé une aile prochinoise qui encense Staline, il en a existé une autre (la mouvance althussérienne, y compris celle autonome organisationnellement : Linhart, Bettelheim) qui ne l'a jamais dédouané de sa responsabilité dans l'existence d'un capitalisme d'Etat en URSS, et la reconstruction d'une bourgeoisie "rouge". C'est en partant de cette analyse que nous avons rompu avec le Marxisme - Léninisme et que nous avons été conduits à relire l'histoire de la formation sociale soviétique, chute comprise, comme un tout conduit par des mécanismes de classes vers son échec programmé.

 

C'est pourquoi nous considérons que l'ouvrage de Charles Bettelheim "La Luttes des classes en URSS" constitue encore aujourd'hui la meilleure tentative d'analyse de la réalité soviétique entre 1917 et 1941, même si les tomes 3 et 4 de cette étude sont le produit d'un homme brisé ayant rompu avec le communisme. Il est vrai que nos deux camarades américains portent, eux, essentiellement leur regard sur la dernière période de l'existence de l'URSS, et qu'ils cherchent à montrer qu'il n'y avait aucun fatalisme à ce que l'URSS poursuive son chemin ou qu'elle bascule dans la restauration du capitalisme privé. Cependant, les deux auteurs considèrent qu'il a bien existé des facteurs objectifs et subjectifs de décompositions finales de la nature de l'URSS. Objectif est l'existence d'un marché privé qui occupe une place grandissante (en particulier sous sa forme mafieuse de détournement des ressources du marché public), objectifs sont également les intérêts de ceux qui en bénéficient. Comment dès lors peut-on continuer de concilier le mythe d'un Etat soviétique qui aurait par nature conservé sa dimension socialiste et comment peut-on imaginer que tout cela ait échappé au groupe de Staline, notamment au pire moment de la répression ?

 

Tout ceci n'est pas non plus sans effet sur l'apparition d'une aile droite, et sa "justification" historique. Les deux auteurs attirent fort justement notre attention sur le fait que c'est le sous-développement du secteur II, celui des biens de consommation, qui a favorisé un tel processus. A nos yeux, le choix stalinien de survalorisation du secteur I, celui du secteur des biens de production, s'il peut se justifier au regard du nécessaire développement de l'Etat agraire insuffisamment industrialisé russe, ne peut se justifier dans ses excès. L'absence de biens de consommation qui a continué à faire sentir ses effets jusqu'à la fin. [ J'ai visité un certain nombre de pays socialistes au milieu des années 70 (considéré comme la meilleure période) et je peux témoigner de l'existence d'une pénurie et d'un manque de diversité totale des biens proposés ].Accuser Khrouchtchev d'avoir voulu inconsidérément augmenter les salaires et chercher à augmenter le secteur II aux dépends du secteur I, c'est nier la frustration du peuple soviétique face aux manques de biens de consommation.

 

L'accuser également d'avoir soutenu un certain égalitarisme dans l'échelle des rémunérations est assez singulier pour des camarades qui prétendent être les représentants de la réhabilitation "d'une aile gauche stalinienne", ainsi Khrouchtchev n'aurait pas été aussi droitier qu'on le dit…De même en est-il du passage idéologique de Boukharine du communisme de gauche au soutien de la NEP et à son économie de marché. Quand on lit ses écrits, ses velléités de reconstitution d'un marché nous paraissent bien minces, face à ce qui nous conduit aujourd'hui encore à appeler "socialistes" des Etats qui dans la restauration du capitalisme privé sont allés infiniment plus loin (Chine, Vietnam, etc.). Tout cela justifie t'il son meurtre et peut-on oublier que c'est sous Khrouchtchev que sont revenus des centaines de milliers de prisonniers politiques, y compris les anciens prisonniers des camps d'extermination nazis, qui pour toute récompense s'étaient vus conduits par Staline et sa clique au goulag.

 

Comme nous n'oublions rien, nous continuerons de défendre avec la même fermeté la démocratie, y compris celle du droit de tendance, et la vérité historique sur qui fut véritablement Staline, assassin de milliers de communistes, déporteurs de millions de soviétiques et soutien objectif d'une bourgeoise "rouge" d'Etat restauratrice à terme du capitalisme privé. C'est essentiellement ce groupe social qui a bénéficié d'une économie duale (les boutiques réservées, les trafics de voitures, etc.) et c'est encore ce groupe par sa présence dans l'appareil d'Etat qui a découragé toute velléité ouvrière (malgré de nombreuses grèves) de s'opposer à un tel phénomène.

 

Pour finir, nos deux historiens s'en prennent à ceux qui jugent de l'histoire de l'URSS au regard d'une idéalité d'un point de vue idéologique. Ils procèdent pour cela à une curieuse réfutation dont se sont également servis les historiens français pour justifier leur prétendue supériorité intellectuelle à parler de l'histoire. Pour eux, seuls les historiens seraient habilités à traiter de l'histoire, seule l'histoire des historiens, serait recevable. Dans ce cas effectivement, le communisme, qui n'a jamais existé comme société, reste un idéal qu'il devient difficile d'opposer à la réalité de l'existence matérielle d'une société donnée. Si l'URSS se dit "socialiste" elle "l'est" par son existence même. Ce truisme est beaucoup utilisé par nos amis journalistes bourgeois qui n'hésitent pas à faire un même rapprochement pour justifier, eux, de l'échec du communisme. En affirmant que : les communistes étant au pouvoir, on aurait donc eu à faire à des Etats communistes et donc que leur échec serait l'échec du communisme comme Etat. Chez tous ces messieurs les "historiens", la chose et la désignation de la chose, le signifiant et le signifié, sont inséparables. Aucune critique ne devient donc possible sur l'écart entre les objectifs et les moyens. Nous comprenons bien l'objectif poursuivit par la bourgeoisie, si le socialisme voire le communisme étaient au pouvoir selon le dire même des dirigeants de ces Etats, leur échec serait l'échec de ces doctrines. En un mot, l'existence de Dieu se prouve par l'existence de locaux, personnes et personnels, qui lui sont consacrés. Mais que peuvent bien défendre des personnes qui, se disant communistes, considèrent que la matérialité de l'existence prouve la matérialité des valeurs, ceci sans distanciation aucune. L'URSS était socialiste, puisque les dirigeants le disaient, nous ne devrions avoir la dessus aucun doute, malheureusement, nous, communistes de gauche, nous en doutons beaucoup, et nous en doutons au regard d'une idéalité qui est aussi consistante comme bilan des systèmes de classes que l'existence d'une société concrète.

 

Premier truisme, un Etat comme structure matérielle chapeautant une société a toujours été analysé par le courant marxiste comme résultant de l'existence de classes sociales, tant dans cette société même, que dans la forme d'organisation de cet Etat. Il n'existe pas d'ouvrier (au sens productif et donc exploité de la conception marxiste) d'Etat, car le fonctionnement d'un Etat engendre non pas des ouvriers mais des bourgeois. Un fonctionnaire ne sera jamais un ouvrier, ceci est structurellement impossible. Il ne le sera jamais, ni dans son être ( il ne peut nullement être assimilé à un "prolétaire" il en est même la figure exactement inversé comme sujet de droit, puisque de tous les sujets sociaux, le fonctionnaire est celui qui est le plus enchâssé dans les rapports juridiques, il doit défendre la Loi, faire respecter le droit, il est obligé d'avoir la nationalité de son pays pour accéder à son statut professionnel), ni dans son statut (il fait partie des employés, cadres moyens, ou cadres supérieurs, et pas de la catégorie sociologique d'ouvrier où très rarement), ni dans le résultat économique de son activité (les fonctionnaires ne sont pas exploités, les services produits ne sont pas vendus sur un marché, et le résultat de ces services, ne dégagent pas de profit, pas plus qu'ils n'engendrent de plus-value).

 

Tout Etat est bourgeois, il n'existe donc pas d'Etat "Ouvrier". C'est pourquoi le communisme est une société sans Etat. C'est comme cela que Marx puis Lénine justifient que nous ayons les mêmes buts que les anarchistes.

 

Beaucoup de communistes et particulièrement ceux qui justifient l'existence de l'Etat en soi et pour soi, ont oublié le cœur de notre doctrine. La fameuse "extinction" que l'on oppose à la "disparition" anarchiste, y est souvent pensée comme une pure gestion administrative à caractère bureaucratique, mais nullement comme un transfert au peuple du pouvoir réel, sur la base du turn-over et du mandat impératif.

 

Ce que l'ancien trotskiste Burnham assimile à de la bureaucratie généralisable à tous les Etats, socialistes comme capitalistes, est parfaitement exact, mais ce que ce dernier oublie tout simplement de dire, c'est que si tout Etat produit de la bureaucratie ce n'est pas en fonction d'un caractère propre, qui contiendrait intrinsèquement un processus de socialisation objective, vecteur d'inefficacité, par disparition de la responsabilité individuelle. C'est, au contraire, en fonction de son caractère structurellement bourgeois. Burnham trahit, car son erreur est de considérer que le seul libéralisme antiétatique qui puisse exister, c'est le libéralisme bourgeois, qu'il réduit au libéralisme capitaliste privé et qui constituerait la seule voie pertinente de lutte pour faire décliner l'Etat. L'entreprise privée serait le meilleur rempart contre l'étatisation.

 

Or il existe une veine marxiste antiétatiste dont témoigne ce numéro d'Approches Marxistes consacré à Rosa Luxemburg. La grande révolutionnaire l'incarne au niveau politique, en continuant de défendre une autonomie de la classe ouvrière, vis-à-vis de son Etat comme vis-à-vis de son Parti. Ce que combat Rosa Luxemburg, c'est l'institutionnalisation et la délégation permanente de pouvoir, qui sont structurellement bourgeoises. On a appelé "spontanéisme" l'expression d'une telle opposition, mais on se rend compte que chez elle une telle défiance, vis-à-vis du social-démocratisme, n'a rien de spontanée, elle exige au contraire un haut niveau de conscience politique de la part des masses et de la classe ouvrière pour trouver le chemin du socialisme et surtout du communisme.

 

Le second truisme est d'ordre économique. La remise en place d'une direction unique d'entreprise, l'acceptation d'une ligne hiérarchique calquée sur le modèle fordiste que Lénine réintroduit au moment de la N.E.P de même que le poids du salariat justification de la loi de la valeur, pour sortir du "communisme" de guerre et sa distribution en nature, tout ce qui constitue le cœur du capitalisme d'Etat revendiqué comme tel par Lénine, n'est pas remis en cause par Staline. Ce dernier se contente de renforcer la base économique du "centrisme" en procédant à la liquidation de la propriété privée paysanne au moment des années 30. Le secteur II se trouve donc affaiblit, et sa base idéologique, le courant droitier, liquidée. Mais rien ne vient combler le gouffre viscéral laissé par l'absence de produits de première nécessité dans la reproduction de la force de travail. Les staliniens, agents du centrisme, nient la nécessité d'une production du secteur II, à la fois comme moteur bourgeois du désir, et donc d'une salarisation efficace (travailler plus pour gagner plus), mais également comme base indispensable pour renouveler les deux secteurs. D'où la mise en place des magasins spéciaux destinés aux hauts membres de l'appareil d'Etat et aux cadres d'un secteur I,secteur qui va finir en s'autonomisant par tourner en rond. Il s'agit de produire de l'acier pour de l'acier, de l'énergie pour de l'énergie, sans se fixer de buts dans la livraison de biens de consommation, qui constituent dans toute économie non aberrante le débouché naturel des produits du secteur I. Le seul secteur qui bénéficie de cette situation c'est le complexe militaro-industriel, et effectivement l'URSS va s'assurer les moyens de sa défense, mais pour tout ce qui est moyens de consommation, y compris de "consommation" culturelle, elle passera son existence à la remorque de l'occident, lui assurant, ce qui n'était nullement nécessaire et obligatoire, une supériorité historique qui a été l'un des facteurs décisifs de la restauration du capitalisme privé.

 

Le courant qui perçoit le plus clairement ce danger, c'est l'Opposition Ouvrière. En dénonçant la remise en place de l'ordre bourgeois dans les entreprises, en dénonçant surtout l'absence de réflexion sur ce qui constitue les "valeurs" ouvrières à substituer aux valeurs bourgeoises, ce qui constitue pour nous l'échec de Lénine. Ce dernier ne perçoit la classe ouvrière que comme référence idéologique à un moment politique qui doit conduire à la disparition des classes sociales. Il empêche, au nom de son anti-économisme, la construction d'une conception ouvrière de la reproduction de la force de travail. L'Etat devient un "Etat Ouvrier", Le parti un "parti Ouvrier", sans que soit mis en avant la contradiction explosive entre référence idéologique et mode de structuration organique.

 

Reconnaître la nature de classe de l'URSS comme Capitalisme d'Etat à tendance socialiste, ce n'est donc pas trahir l'histoire de l'URSS, c'est au contraire offrir au MCI une porte de sortie, non pas sur une fausse gauche, véritable soutien organique du Capitalisme d'Etat qu'a constitué le centrisme stalinien, c'est surtout permettre un retour critique et révolutionnaire sur les valeurs de la vraie gauche (Gauche Communiste, Opposition Ouvrière etc.). Si Lénine avait reconnu le caractère bourgeois de l'Etat soviétique (non dans ses missions, mais dans sa structuration) s'il avait de même reconnu le caractère bourgeois de toute construction productive issue du mode industriel capitaliste, il aurait vu clairement que ses seuls alliés réels étaient bien les représentants de sa gauche. Mais en niant que la classe ouvrière ait des valeurs propres à faire prévaloir et à mettre en place pour construire un Etat qui lui soit propre, tout en le conduisant à son déclin, il n'a pu que rester accroché à l'idée que seules les valeurs culturelles bourgeoises, méritaient d'être retenues. Staline, représentant de la bourgeoisie bureaucratique du capitalisme d'Etat, a bien perçu les dangers d'une telle situation, il y a fait face en ressuscitant le folklorisme régional paysan, au nom du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, ce qui a calmé en partie sa droite. D'autre part en suscitant de toute pièce un prétendu auto-mouvement de la classe ouvrière, le stakhanovisme, qui est une caricature de tayloro-fordisme, uniquement basé sur une accentuation productiviste de la division du travail, il a détourné dans un sens bourgeois la légitime exigence de la classe ouvrière à se réapproprier le geste de travail, tout comme les moyens de travail.

P.M 2014

(D.C.O)

bottom of page