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Rosa Luxemburg  et l'humanisme des droits

Le Droit à la " liberté" et à " l'égalité "

" Bien sûr, si les socialistes proclamaient une amnistie générale et mondiale de la liberté pour tous les peuples opprimés, cela sonnerait comme bien plus généreux flatterait bien d'avantage la vive imagination des jeunes "intelligency .,..
 
Mais la tendance à doter tous les peuples, tous les pays, tous les groupes et toutes les créatures humaines d'un seul trait de plume du droit à la liberté, à l'égalité et autres bienfaits caractérise précisément l'âge juvénile  du mouvement socialiste en particulier les fanfaronnades de l'anarchisme. "
"La social-démocratie ne se distingue nullement par la 'magnanimité' de ses mots d'ordre programmatiques et de ce point de vue, elle est toujours dépassée par des partis socialistes qui ne dépendent pas de "doctrines" scientifiques et peuvent ainsi distribuer à loisir les plus beaux cadeaux à tout le monde"

"Le droit " d'une nation à la liberté comme le "droit" d'un ouvrier à l'indépendance économique ont dans les conditions actuelles autant de valeur que le "droit" de chaque être "Humain" de manger dans des assiettes en or dont Nikolaj Cernysevskij nous disait déjà qu'il était prêt à tout instant à l'échanger contre des roubles."

"Dans les années 40 la proclamation du "droit au travail" était un postulat en vogue parmi les socialistes utopiques de France, elle servait à résoudre la question sociale de manière rapide et radicale."
" Aujourd'hui la social-démocratie sait que ce "droit au travail" ne cessera d'être une formule creuse que lorsque sera supprimé le système capitaliste où le manque de travail chronique pour une certaine partie du prolétariat industriel est une condition indispensable de la production.
Par conséquent, la social-démocratie ne proclame pas ce "droit" imaginaire, ne l'exige pas non plus, dans le système actuel mais cherche à supprimer ce système par la lutte des classes et se contente de préconiser les syndicats, l'assurance chômage, etc. comme mesures transitoires."

Rosa Luxemburg : "La Question Nationale et l'Autonomie" p 34 et 35.

La dernière phrase étant la meilleure réponse à tous les producteurs d'une "sécurité- emploi- formation" comme droit. Le seul droit qui puisse nous protéger, c'est une vraie révolution socialiste qui supprime le capitalisme, c'est ce que disent Luxemburg et Lénine.

(D.C.O)

Rosa Luxemburg et la Dictature du Prolétariat

(20 novembre 1918): une assemblée nationale prolétarienne

 

C'est au cri de : "Démocratie ou Dictature" que se livre la bataille autour de l'Assemblée Nationale, et les dirigeants socialistes

dociles reprennent à leur compte ce slogan de la démagogie contre-révolutionnaire, sans s'apercevoir que cette alternative n'est qu'une falsification démagogique.

Il ne s'agit pas aujourd'hui d'un choix entre démocratie et dictature. La question qui est mise par l'histoire à l'ordre du jour, c'est démocratie bourgeoise ou démocratie socialiste. Car la Dictature Du Prolétariat, c'est la démocratie au sens socialiste du terme. La D.D.P. cela ne signifie pas les bombes, les putschs, l'émeute, l'anarchie, ainsi que les agents du profit osent le prétendre, mais bien l'emploi de tous les moyens du pouvoir  politique pour l'édification du socialisme, pour l'expropriation de la classe capitaliste- conformément au sentiment et par la volonté de la majorité révolutionnaire, donc dans l'esprit de la démocratie socialiste. Sans volonté consciente et l'action consciente de la majorité du prolétariat, pas de socialisme. Pour aiguiser cette conscience, pour tremper cette volonté, pour organiser cette action, il faut un organe de classe : le parlement des prolétaires des Villes et des campagnes. 

La Révolution Russe :

L'erreur fondamentale de la théorie Lénine-Trotsky est précisément qu' ils opposent la démocratie à la dictature. "Dictature ou Démocratie" est aussi le choix de Kautsky. Ce dernier se prononce bien entendu pour la démocratie, et même pour la démocratie bourgeoise, puisqu'il l'oppose à la transformation socialiste. Lénine et Trotsky se prononcent au contraire pour la dictature d'une poignée de personnes, c'est à dire pour la dictature selon le modèle bourgeois. Ce sont là deux pôles opposés, tout aussi éloignés l'un et l'autre de la véritable politique socialiste. Le prolétariat au pouvoir ne peut, suivant le conseil de Kautsky, renoncer à la transformation socialiste sous prétexte que "le pays n'est pas mûr" et se vouer à la seule démocratie, sans se trahir et trahir en même temps l'Internationale et la révolution.

Il a le devoir et l'obligation, justement de se mettre immédiatement, de la façon la plus énergique, la plus inexorable, la plus brutale, à l'application des mesures socialistes, et par conséquent d'exercer la dictature, mais une dictature de classe, non celle d'un parti ou d'une clique, dictature de classe, c'est à dire avec la publicité la plus large, la participation la plus active, la plus illimitée, des masses populaires, dans une démocratie complète.

             Rosa, pour la Dictature du Prolétariat

             au nom de la démocratie et de la liberté

 Dans ce texte, Rosa Luxemburg réaffirme que tout vrai marxiste ne peut-être que pour la Dictature Du Prolétariat. Parce que la D.D.P c'est le seul moyen effectif pour la classe ouvrière et pour la masse populaire d'exercer son véritable pouvoir. 

 Les non- propriétaires sont majoritaires,si ils veulent le pouvoir, ils doivent renverser le pouvoir bourgeois et ses formes d'exercices par quoi passe toute réalité d'expression de la Dictature de la Bourgeoisie, ce sous quoi nous vivons aujourd'hui même.

Elle a le soucis affirmé que ce soit bien la classe qui exerce ce pouvoir et non le parti au nom de la classe. C'est tout l'intérêt de son positionnement, Mais, elle n'hésite pas pour cela a affirmer des "contre-vérités" (des méconnaissances, des approximations !?") sur la pensée et l'action de Lénine.

Ainsi affirme t'elle que Lénine et Kautsky partagent la même analyse sur l'opposition formelle entre Dictature et Démocratie. Dans le rappel de l'ouvrage essentiel de Lénine : "La Révolution Prolétarienne et le renégat Kautsky" Lénine démontre précisément le contraire. C'est Karl Kautsky qui dans cette assertion anti-dialectique: une chose est une chose et ne peut-être le contraire d'elle- même, affirme que la démocratie est la démocratie et donc qu'elle ne peut être son contraire: la Dictature. Lénine rappelle à juste titre que ce point de vue est anti-dialectique, que l'histoire a montré à chacun de ses stades que dans une même formation sociale pouvait exister la démocratie la plus large et la dictature la plus absolue. Il cite l'exemple de la Grèce antique ou la démocratie athénienne côtoie l'esclavagisme le plus absolu, de même en est-il de la Rome antique.

 

Tout l'apport et la difficulté de compréhension du léninisme tient dans l'effet que depuis la crise et l'explosion du bloc républicain en deux blocs (trois en fait) irréconciliables , la démocratie et la dictature s'expriment à travers les catégories de sujet de droit ,et de "droit de l'hommisme". Catégories qui sont apparues comme des libérations vis à vis du féodalisme et du monarchisme.

 

C'est au nom des droits de l'homme que la bourgeoisie exige le droit de propriété et c'est au nom des droits de l'homme que le prolétariat exige son abolition. La crise est interne au  Républicanisme, le Social-Démocratisme est une première réponse mais qui ne sort pas du "Droit de l'hommisme" , la propriété privée y devient propriété publique, mais elle est encore forme bourgeoise d'expression, forme juridique. Ce n'est qu'avec le Communisme, qu'apparaît la revendication d'un "droit" collectif qui échappe à sa forme juridique d'expression. 

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