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LES 3 PHASES DU PROGRESSISME  (partie 3) 

 

                     RÉPUBLICANISME, SOCIAL-DÉMOCRATISME , COMMUNISME                               

Notre site qui n’est pas un site d'analyse de l’ actualité politique et sociale, mais plutôt un site portant sur l'analyse du Politique et son « temps long » , entend traiter du progressisme arrivé à son stade ultime, le Communisme, qui dans sa forme léniniste existe depuis un siècle. Nous avons cherché depuis 2010 à resituer les débats internationaux comme nationaux qui traversent le mouvement communiste né de la victoire du bolchevisme. Face à la crise du social-démocratisme, avec d’un côté la crise du « socialisme réellement existant » de l’Est et de l’autre celui «travailliste-réformiste » de l’Ouest, indiquant que nous devons désormais prendre en compte le point de vue de la gauche du communisme, ou Communisme "pur" ,afin de l'articuler aux phases du progressisme et en particulier au Républicanisme et au Social-Démocratisme, dont les crises sont aujourd'hui sur la place publique.

         - 1914: pour le Républicanisme

         - 1953 à 1991 : pour le Social-Démocratisme (crise du stalinisme à l'Est et du Welfare state à l'Ouest )

De ce constat, nous avons voulu parmi d’autres, réaffirmer que la lutte des classes ne concerne pas seulement le camp bourgeois, elle traverse aussi le camp ouvrier et progressiste. La lutte des classes ne se situe pas seulement dans la société civile, elle est présente dans les institutions dont les partis politiques. Il y a donc une lutte de classes à l’intérieur du parti communiste, comme il y a une lutte de classe à l’intérieur de tous les partis politiques.

Que cette lutte traduise un degré de contradiction pouvant aller jusqu’à l’antagonisme, ne dépend pas de la « volonté » des sujets qui « constituent » ces institutions, mais des circonstances historiques qui impriment leurs marques « inconscientes » et en particulier des circonstances économiques qui déterminent la reproduction du système en dernière instance. Ceci produit une variation quantitative et qualitative des groupes sociologiques sous la férule des variations des catégories économiques qui polarisent pour l’essentiel les actifs en deux grands pôles, les exploités et les non-exploités, en langage marxiste, les productifs et les improductifs, tout en secrétant un entre-deux aux intérêts contradictoires. Ce dernier depuis des décennies choisit massivement la droite politique, alors que la vision unilatérale du P.C.F, social - démocratisé, veut impérativement le placer dans le camp progressiste.

 

C’est dans ce troisième pôle de la contradiction, ce centre, que se tient l’essentiel des problèmes à résoudre. C’est aussi dans ce centre, que l’on croise ceux qui considèrent que l’on peut résister à l’effet de polarisation, et donc éviter d’avoir à choisir, ceci au moyen d’une illusoire extraction de la structure économique, pour se réfugier dans une pure gestion de la superstructure étatique, au moyen :

 

-  1) d’un sujet sociétal ayant pleinement accès à ses droits (Républicanisme), de quoi découle tout le reste,

 

-  2) ou bien encore, en se réfugiant dans les bras de l’Etat interventionniste, comme superstructure économique permettant de réduire les effets antagonistes de la contradiction mise à jour dans la structure (infrastructure) économique, entre productifs et improductifs. Posant ainsi ce sujet économique comme un pur agent social (Le Social -Démocratisme). En effet, comme le salarié, le payé fonctionnarisé de l’Etat social y devenant dans cette représentation des choses, un non propriétaire des moyens de production, exception faite de sa force de travail. Pourtant ce n’est pas un travailleur exploité comme ont beau jeu de démontrer les tenants du "Classe contre Classe". Si il n’est pas propriétaire de l’Etat et de ses moyens de production, il en vit.

 

                                                                           LE PROGRESSISME ET SES 3 MOMENTS HISTORIQUES

Le Front- Populaire : est bien l’alliance de l’aile gauche du républicanisme, de l’aile centriste du social-démocratisme et de l’aile droite du communisme.

 

Le Front-Unique : l’alliance de l’aile gauche du social-démocratisme et du centre communiste.

 

Le Classe contre Classe : La stratégie de la gauche communiste.

 

 Dans toute la littérature communiste d’avant-guerre , le « parti » (son centre) se réfère à la stratégie du Front-Unique. Classe contre Classe, d’abord, puis, Front-Populaire, ensuite, apparaissent comme des tactiques de ce qui est affirmé comme l’unique stratégie. En réalité, ces deux concepts ont tout de stratégique. C’est Trotski, en particulier, et ses partisans, qui vont contribuer en les dénonçant à les faire advenir comme tels auprès de la tendance dominante, qui en se stalinisant, finit par les admettre et les revendiquer. Mais cette lutte a un effet de polarisation, les P.C officiels délaissant le Front-Unique se revendiquent de plus en plus du Classe contre Classe, un court moment, mais surtout du Front-Populaire qui devient quasi-exclusif et dominant après la seconde guerre mondiale. Depuis l’immense majorité des P.C ne font que vivre sous cette dernière stratégie qui se décline elle-même, en des versions de droite, du centre, ou de gauche.

 

Par contre, le recours au Front-Unique est pratiquement abandonné. Dès lors ce dernier n’est plus porté que par l’aile gauche de la social-démocratie. Ce qui est intéressant de constater c’est que cette stratégie est bien le fruit « du » politique Communiste, mais que dans « la » politique c’est plutôt la social-démocratie révolutionnaire qui en incarne le mieux les intérêts. D'où le ralliement de certains de ses leaders (Trotski, Luxemburg) aux partis communistes tout en conservant leur ancienne problématique. Cela conforte notre analyse que s’ il y a bien une vision Centriste de la problématique Communiste, il peut exister également, une vision de Droite de ce même progressisme. Donc que Jaurès n’est pas dans une situation aberrante quand il considère qu’il incarne les intérêts du « collectivisme-communiste » comme pleine application de la problématique républicaine de gauche. De la même manière pour Guesde et son social-démocratisme « marxiste ».

Résumons ce que nous venons de définir :

 

 

Le Communisme comme produit des Sciences Politiques exprime le pôle de l'Egalité.

 

-  Nous venons de le voir, cette égalité peut-être déclinée comme expression de la Liberté, valorisant le sujet de droit : "Les individus naissent et demeurent libres et égaux en droit", le sujet sociétal. Le Communisme devenant le produit direct du Républicanisme. C'est le point de vue de la circulation qui s'impose.

- Le Communisme peut, par ailleurs, être décliné comme égalité du sujet social "A travail égal, salaire égal", il devient dès lors essentiellement le produit de la mise en exercice direct d'une Fraternité résultant de la justice sociale, ce qui oblige au plein exercice d'une topique redistributive. Ici c'est la problématique du Social-Démocratisme qui s'impose, celle de l'affectation-répartition.

 

- Enfin le Communisme peut être le produit d'une Egalité des sujets producteurs, des agents économiques (où "supports de rapports" des conditions de production), ce qui oblige pour finir à une révolution dans l'organisation leur division technique et sociale du travail. Par là-même, ce n'est que dans ce troisième pôle du progressisme que la question d'une topique organisationnelle, institutionnelle, est frontalement remis en cause.

 

Dans le sociétal comme dans le social la division du travail est maintenue, c'est pourquoi Républicanisme et Social-Démocratisme portent encore en eux des valeurs bourgeoises, produits mécaniques des formes de leur exercice. Seul le pôle de gauche du Communisme porte la question de la fin de la division technique et de la division sociale du travail.

 

 

La question des genres (sexuelle, régionale-nationale, générationnelle, culturelle ou religieuse) telle qu'elle est aujourd'hui massivement posée, ne dépasse pas la dialectique mise en oeuvre par le Républicanisme et le Social-Démocratisme. Elle est une catégorie pré-marxiste (ou jeune- marxiste) en ce qu'elle renvoie à la dialectique (nature-culture) et oblige à poser la question des "rapports" sociaux, que ce type de lecture veut confiner aux "relations" sociales. Il s'agit à travers les catégories du droit de fixer une liberté de l'individu, qui s'oppose aux contraintes sociétales et sociales. La liberté du sujet s'oppose ,dans cette vision des choses, à l' assujettissement, d'un système, le système capitaliste, mais surtout de tout système.

 

Grâce encore à ce schéma, qui nous permet de voir que la vie politique ne se divise pas en deux mais en trois, on visualise mieux cet apparent paradoxe (que nos concitoyens ont du mal à s’expliquer), la droite socialiste y est très souvent plus à droite que la gauche républicaine. Peut-être parce que l’axe républicain qui est l’axe du libéralisme (circulation), est aussi polarisé entre une aile économique à droite, et une aile politique à gauche (libre circulation des marchandises et/ou libre circulation des hommes).

 

Enfin il convient d’avoir en tête le caractère non mécanique de cette présentation schématique.

 

Par exemple, il est évident que la représentation d’un possible Front-Populaire dans l’imaginaire de la gauche républicaine, née de la mise en exercice réel de la circulation qui fixe tout coéchangiste comme sujet de droit ( droit de propriété dont celle de sa force de travail), sans quoi il ne peut exister de loi de la valeur sur le marché, n’équivaut pas à l’exercice réel de l’affectation- répartition (payés/profits) portée par le cœur de la problématique social-démocrate (son centre). Et cette dernière ne correspond, dans l’imaginaire progressiste du communisme de droite, à un équivalent, que pour autant que pour l’aristocratie ouvrière, dont la droite communiste défend les intérêts, le devenir de « payé » catégorie immédiatement supérieure au simple statut de salarié (notamment via le fonctionnariat, mais pas seulement) à bien pour mission de la soustraire au procès de prolétarisation qui la transforme en salariat exploité, procès auquel elle cherche désespérément à échapper.

 

 Ainsi, dans une même colonne, cherchant à déboucher sur une stratégie unique, il y a donc bien superposition de points de vue incarnant : la circulation, l’affectation, la production. En même temps que reprise pour partie d’arguments chez les partenaires, afin de compléter l’axe central de sa problématique, Il y a des échanges idéologiques au sein d’une même colonne, même si chacun conserve son autonomie.

 

                                                                  Un se divise en trois :

 

Trois se divise donc en trois ( 3 lignes et 3 colonnes), mais ce n’est pas tout, dans une même case il y a aussi des traits. Dans la case centriste (Social-Démocratisme), il y a un centre-droit et un centre- gauche, en plus de qui ne choisit pas, c’est-à-dire qui cherche à rester au centre.

 

Cette nouvelle division en trois on la perçoit mieux, parce qu’elle a été étudiée en elle-même, quand on s’intéresse à la droite républicaine. René Rémond dans son célèbre ouvrage « Les droites en France » les réparties en 3 pôles : les orléanistes, les légitimistes, les bonapartistes. Bien sûr, ce modèle date du 19ème siècle, les temps ont changé. La droite a notamment (exceptée une minorité radicale d’extrême-droite, partisane du pouvoir personnel) accepté le jeu du parlementarisme républicain. Pourtant la trame de fonds reste aujourd’hui encore pertinente. Une droite vire à l’extra-parlementaire, les bonapartistes, une autre cherche à rester dans le jeu de la désignation républicaine, les légitimistes (représentant la fraction dominante du capital), une dernière veut réévaluer l’apport politique des décideurs économiques ( moyenne bourgeoisie- capitaliste) pour leur faire jouer un plus grand rôle dans les affaires politiques, les orléanistes. Cependant, toutes mettent au centre du dispositif, le pouvoir personnel, plus ou moins mâtiné de parlementarisme. On a vu dans le Gaullisme une forme moderne de Bonapartisme, dans le Giscardisme celle des Légitimistes et dans le Sarkozysme (et le macronisme) une moderne incarnation de l’Orléanisme.

 

Si on s’intéresse au centre du Républicanisme, on voit que sa droite est incarnée par ce qu’on appelle les partis "centristes", (Modem, UDI etc.), ils sont l’incarnation pure et parfaite de la libre circulation (des hommes et marchandises),il vaudrait mieux parler à leur égard de "zentrum" (partis allemands ayant joué un double jeu durant la seconde guerre mondiale, pour sous influence américaine, créer un bloc capitaliste s'opposant aux Soviets russes, dès la fin de la guerre) c'est eux les concepteurs de l' U.E, comme tous les boutiquiers, ils sont essentiellement parlementaristes et donc accessoirement présidentialistes. Ils ont beaucoup servi durant la cinquième république de force d’appoint à la droite du Républicanisme. Au milieu on trouve ce que l’on appelle les Radicaux qui ont toujours été partagés entre ceux qui à l’instar de ce centre-droit servent de supplétifs à la droite et ceux qui visent déjà à une possible entente avec, comme notre modèle nous le présente, la droite socialiste. Enfin à la gauche de la case on trouve les Radicaux Socialistes, catégorie instable qui va des partisans d’un centre-gauche, ceux qui veulent eux aussi une alliance privilégiée avec la droite socialiste à ceux qui sont prêts à passer à une expérience de Front Populaire, donc avec le gros de la force socialiste, mais pour en représenter l’aile droite.

 

L’aile gauche du Républicanisme est un cas à part. Elle est formée essentiellement de personnalités et très peu de forces constituées, on les trouve dans l’histoire chez les Radicaux socialistes (Jean-Moulin, Pierre Cot) chez certains souverainistes qui peuvent d’ailleurs venir du bonapartisme (Gaullistes de gauche), Chez certains socialistes qui se refusent à distinguer les 3 stades du progressisme comme Jean-Jaurès ( hier, le"Che" du C.E.R.ES,J.P Chevènement ) et qui considèrent donc que c’est le Républicanisme qui est la matrice des deux autres stades du progressisme, etc.. Cette aile gauche joue un rôle idéologique symbolique beaucoup plus que pratique et c’est vraiment une minorité, du bloc républicain.Ils constituent le 3ème pilier du Front-Populaire.

 

La colonne centrale du Social-Démocratisme associe bien une représentation de l’utilisation du marché, la circulation, en vue d’établir une justice d’affectation, la répartition, basée sur un équilibre de la production qui lui est soumis. Pour cela il ne faut pas hésiter à se servir de l’Etat pour favoriser la reproduction de la force de travail (la former, la soigner, etc.) ce qui définit le coeur de l’Etat social, du Social-Démocratisme, qui venant suite au Républicanisme, s’ajoute donc à la caractéristique de ce dernier d'incarner l’Etat "répressif" (la protéger).

 

La colonne centrale du Communisme , qui voit l’essentiel des forces communistes s’associer à la gauche socialiste pour constituer un Front-Unique, doit "normalement" avoir totalement digérer la question du Républicanisme, et ainsi poser sous forme institutionnelle le commencement d'une remise en cause de la topique institutionnelle incarner par l'Etat, ses missions étant reprises par le citoyen lui-même qui les porte et les incarne (turn-over des délégations et des missions comme mandat). Il y a donc bien remise en cause de la division sociale du travail, notamment au niveau institutionnel. L’Etat sociétal (Républicanisme) doit "théoriquement" être totalement digérer par l’Etat social (Social-démocratisme) et doit commencer à se poser la question de sa "disparition". En fait comme nous le montrons dans notre document (PDF) sur le positionnement des tendances au sein du P.C.F, le centrisme communiste n’arrive pas à poser la question du dépérissement de l’Appareil d’Etat. Cette question devient son point aveugle. Nous avons traité ailleurs de cette question ( notamment, dans l'article "Lire Staline partie (1)" et le sous-chapitre : l’Etat s’éteint pas disparition ou l’Etat s’éteint par administration).

 

Avec l’aile gauche du communisme, Il s’agit d’aboutir à une nation sans Etat où n’existerait qu’une seule classe économique, en langage marxiste les « prolétaires-ouvriers ». C’est-à-dire des non propriétaires des moyens de production devenus des productifs (des exploités dégageant un surproduit). Ceci nécessite de remettre en cause non seulement l'Etat Républicain du sujet de droit, mais aussi la division sociale de l’Etat Social-Démocrate, dans ce que ces deux stades ont encore de bourgeois, ceci au moyen d'un bouleversement de la division technique du procès de production. C’ est le projet du « Classe contre Classe », qui quand il n’est pas mis en œuvre par l’ultra - gauche, qui ne veut voir aucun lien effectif entre : le Front-Populaire, le Front- Unique et le Classe contre Classe, Cette ultra- gauche considérant que l’on doit passer immédiatement après la révolution prolétarienne, à une société sans Etat, peut résulter d'une dialectique de l' auto-dépassement d'un stade par un autre.

 

 Historiquement les 3 états du progressisme sont présents à l’intérieur de la direction de la formation sociale soviétique.

Je considère que Trotski et Luxemburg représentent les intérêts de la gauche social-démocrate radicale dans le positionnement stratégique du Front-Unique. Certes ils deviennent « communistes », dans le second moment, voire l’ultime moment de leurs vies. Mais leur « communisme » tout comme celui de Jaurès, découle directement pleinement, du républicanisme pour Jaurès, ou du Social-Démocratisme théorique pour Trotski, Luxemburg. Ils restent cependant important pour moi comme référentiels "communistes" d'origine social-démocrate pour autant qu'ils cherchent une réponse au parti-Etat du modèle stalinien.

          Les 3 valeurs du progressisme à l'intérieur du P.C.F

Rapporté aux trois états du progressisme qui traversent les 3 courants communistes : la droite, le centre, la gauche, on peut essayer de construire un positionnement politique base d'une histoire individuelle des dirigeants du P.C.F. Mais même à l’intérieur de l' expression française du Communisme, immédiatement, on se trouve renvoyé à un référentiel et une polarisation produits de l'histoire du courant bolchevik. Renier l'origine russe du communisme moderne, y compris en France, c'est pratiquer l' autophobie de ses propres valeurs, car l'expression utopique, pré-marxiste, chrétienne, etc. etc. de cette doctrine n'a joué aucun rôle dans la représentation idéologique de nos directions historiques. Ce n'est que récemment que certains dirigeants ont voulu absolument, y trouver la cause de leur engagement, ce qui outre le caractère absurde, d'un tel positionnement, confine souvent à l'indigence des valeurs portées.

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