top of page
DEBAT COMMUNISTE OUVRIER
LUTTE DES CLASSES ET COMMUNISME REVOLUTIONNAIRE
Il m'a paru important dans cet article modifié et rectifié, de revenir sur ce qui a pu justifier au sein du courant historique de la Gauche du PCF, l'existence d'une veine conceptuelle se réclamant d'une filiation dite de " l' antihumanisme théorique". Veine dont je continue de me revendiquer comme source d'inspiration, à la fois pour comprendre et expliquer l'origine historique de la déviation droitière du Mouvement Communiste Internationale, mais aussi pour tenter de renouveler et élargir la problématique du courant communiste révolutionnaire en intégrant, après l'avoir rectifié, l'apport de ce qu'on appelle le Communisme Ouvrier.
L'une des grandes interrogations que le courant révolutionnaire a été conduit à se poser est celle du rapport du marxisme aux sciences, plus particulièrement aux sciences sociales. Le marxisme constitue- t'il, par exemple, une épistémologie ou une gnoséologie " révolutionnaire " de chacune des sciences humaines et sociales prisent séparément, et si oui, en quels sens? S'agit-il d'appliquer une méthode critique, dite marxiste, à chacune d'entre elles ou s'agit-il de les analyser et les dialectiser, en un rapport critique et révolutionnaire, dans la globalité de leurs relations et celle de leurs limites.
L'originalité de l'approche antihumaniste est d'avoir considéré dès son origine, qu'il y avait une véritable contradiction entre leurs différents objets, mais aussi avec celui que tente de restituer le marxisme.
Ainsi ai-je repris ce point de vue, et lui ai - je fait rendre tout le "jus" révolutionnaire qu'il contenait, au moyen d'une torsion de la pensée, un abus des métaphores (la courbure du bâton que l'on veut redresser et dont aimait user Louis Althusser, ou encore celle du linge mouillé de la lavandière, dont si elle voulait faire sortir toute l'eau en cherchant à n'en garder aucune part, conviendrait-il qu'elle le torde de façon outrancière. Les deux rapports métaphoriques utilisent l'expression de "torsion" pour exprimer un tel phénomène. Mais comme le disait Lénine, et comme le sait toute lavandière, " qui veut détruire une idée (ou rendre inutilisable un linge), la défend et la pousse jusqu'à l'absurde".)
C'est donc de façon quelque peu "absurde" parce qu' outrancière que j'affirme dans un rapport "libertaire" à l'épistémologie et à la gnoséologie que :
- Le marxisme n'est pas un sociologisme,
- Le marxisme n'est pas un psychologisme,
- Le marxisme n'est pas un économisme,
Pourquoi une telle attitude de ma part? Parce que je considère que la "vérité" de l'apport révolutionnaire du marxisme, se tient quand même "tendanciellement" de ce côté. Ce n'est qu'en pratiquant un tel rapport à ces sciences et au marxisme, que l'on peut comprendre pourquoi aujourd'hui, la connaissance sociale et sociétale, tout comme l'action politique, nous paraissent aussi insatisfaisantes. Il y a de fait aujourd'hui, un "marxisme" savant investi dans le domaine scientifique (enfin, ce qu'il en reste), et un marxisme "vulgaire "qui sert d'idéologie moyenne à l'action politique quotidienne.
Or, si on veut bien faire l'effort de lire Marx, on se rend compte que les sciences économiques et sociales n'y sont utilisées que pour développer son projet d'une dialectique critique de la politique (qui n'est pas non plus le reflet ou le condensé des Sciences Politiques telles que les définit la bourgeoisie, un champ prétendument "scientifique" construit dans une optique gestionnaire et comptable, qui a pour mission essentielle de la rassurée), et pas non plus une simple épistémologie de chacune des sciences en vue de les renouveler. En effet, Marx n'écrit pas des textes ou des thèses universitaires, il intervient en militant politique.
Pour Marx, la politique, est la manifestation de l'Histoire, le Politique en est le moteur, les "sciences" économiques et sociales en constituent des sous - continents. Encore convient-il de les construire en liens avec leur véritable objet, le Politique moteur de l'Histoire. Pour Marx, il n'existe pas de Sciences Economiques, mais une Economie Politique. Le seul continent scientifique et social que Marx reconnaisse c'est l'Histoire, expression de la lutte politique séculaire des classes sociales et produit de l'Economie Politique. La lutte des classes, comme lutte Politique, est le moteur de l'Histoire, et les " classes sociales " comme objets de sociologie, en sont essentiellement le résultat, le produit, et non le " Sujet ", c'est pourquoi quand on traite de la lutte des classes d'un point de vue marxiste, ne commence -t'on jamais par définir (i.e. : assujettir en délimitant, catégorisant, comptabilisant) les classes sociales (ce que fait tout point de vue sociologique), mais toujours par poser et s'intéresser aux mécanismes qui projettent les individus d'un côté ou de l'autre de la barricade historique, et qui résultent eux de l' Economie Politique. De même en est-il de la psychologie, qui en construisant une théorie du sujet qui fait de l'individu comme genre, le point de départ de l'activité humaine, oublie si elle n'est pas envisagée comme psychologie "Politique" (psychologie sociale, socio-psychologie etc.) que l'activité elle-même détermine tout autant la nature du sujet et d'assujettissement qu'elle produit.
On a pris le dernier chapitre du Capital de Marx pour un chapitre inachevé, celui où il se serait engagé, enfin, à définir ce qu'est une classe sociale. En réalité, l'incapacité de Marx à en sociologiser la figure, puis à psychologiser l'action (Ce que construit l'ordre de représentation bourgeois, et à quoi s'oppose l'ordre d'exposition du Capital de Marx) provient pour nous du fait, qu'une telle définition aurait miné et ruiné la dialectique marxiste même. Le fameux chapitre, dont beaucoup s'étonnent qu'il ne fut jamais écrit, provient non pas d'une difficulté intellectuelle à le rédiger, mais tout simplement à le concevoir, en partant de la contradiction antagoniste qui résulte de l' ordre d' exposition du "Capital" lui même. D'un côté le métier et le poste de travail, ce qui nourrit une représentation sociologisante de la catégorie ouvrière, et de l'autre la critique de l'économie politique, sa remise en cause du concept de travail productif, d'où découle la catégorie de travail exploité qui lui est liée, et qui ne recouvre pas les mêmes "Lois" de population.
C'est cette même difficulté que rencontre Lénine, qui commence par donner une définition générale et comptable de ce qu'est une classe sociale en générale (mais pas de la classe ouvrière, en particulier) puis, qui s'essaie à résoudre cette contradiction (quel est le rôle de la classe ouvrière) en survalorisant le rôle politique que cette classe est sensée jouer.
Karl Marx ou " ce n'est pas à moi…. "
Marx ne se pose jamais dans ses textes comme le Sujet de l'histoire, le découvreur d'un champ scientifique, qui en ferait un démiurge, mais un sujet dans l'Histoire. Il insiste pour définir son rapport à l'histoire non pas comme un inventeur, mais comme un rectificateur, modifiant tendanciellement des lignes de partage. Marx réagence et réorganise, des matériaux qui ont été "découverts" avant lui. "Découvrir" implique pour partie un rapport idéaliste à l'Histoire, il s'agit d'affirmer un "vrai". Rectifier au contraire, affirme un rapport différent à la vérité et à l'erreur, notamment dans le traitement de l'information, un rapport tendanciel à une certaine vérité et connaissance. Comme le rappelait si justement Lénine, la connaissance, et sa part de vérité, si elle est au présent "absolue" est historiquement "relative". Plus encore que la Vérité, ce qui reste fondamental pour un communiste marxiste, c'est la possession des instruments qui peuvent permettre la rectification (toujours imparfaite, toujours tendancielle) de l'erreur.
- "Ce n'est pas à moi que revient la découverte des classes sociales et leurs luttes, mais à des historiens et des sociologues tel Alexis de Tocqville, Augustin Thierry etc." dit K. Marx.
- "Ce n'est pas à moi que revient le fait d'avoir découvert le matérialisme dialectique, celui-ci a été découvert en même temps que moi par un philosophe ouvrier Joseph Dietzgen, dans son " Essence du travail Intellectuel " répète - t'il.
( Joseph Dietzgen :" L'essence du travail Intellectuel "-
présenté par Jean Pierre Osier coll. : Théorie - Maspéro dirigée par L. Althusser, 1973)
- "Ce n'est pas à moi que revient la découverte de la théorie de la plus-value, celle-ci a été découverte par un autre économiste Thomas Hodgskin dans son ouvrage " La Défense du travail ".
(Thomas Hodgskin : " Une critique prolétarienne de l'économie politique "- Présenté par jean Pierre Osier Coll. : Théorie-Maspéro dirigée par L. Althusser, 1976)
Alors qu'est-ce que le "marxisme" ? pour Marx.
" En ce qui me concerne, ce n'est pas à moi que revient le mérite d'avoir découvert ni l'existence des classes dans la société moderne, ni leur lutte entre elles. Longtemps avant moi, des historiens bourgeois avaient décrit le développement historique de cette lutte des classes et des économistes bourgeois en avait exprimé l'anatomie économique. Ce que je fis de nouveau, ce fut : 1 de démonter que l'existence des classes n'est liée qu'à des phases de développement historique déterminé de la production ; 2 que la lutte des classes conduit nécessairement à la dictature du prolétariat ; que cette dictature elle même ne constitue que la transition à l'abolition de toutes les classes et à une société sans classes. "
Karl Marx. " Lettre à Weydemeyer" de 1852.
Le contenu, et la date, de cette fameuse lettre sont essentiels pour toute défense véritable du positionnement communiste. Le contenu affirme la primauté du Politique, la lutte des classes, l'hégémonie de la classe dominante, et l'expression politique de cette hégémonie dans l'appareil d'Etat : "La Dictature". Tous ces concepts sont politiques. Mais la date l'est tout autant, puisqu'elle affirme face au révisionnisme historique principale source du réformisme, que Marx n'a pas attendu la Commune de Paris de 1871 ( l'extrême violence de sa répression), pour se forger une vision du rôle de la violence dans l'Histoire, et donc la nécessité pour les classes dominées d'être apte à développer une contre violence. C'est la meilleure réponse que l'on puisse faire à ceux qui lors du congrès de la Nakba du communisme, le tristissime 22ième Congrès, osèrent déformer la réalité historique, pour faire de Marx un vulgaire défenseur bourgeois de l'humanisme et du "droit de l'hommisme".
Et comme le rappelait Lénine, si on n'est pas marxiste,
il n'y a aucune chance que l'on puisse devenir communiste ! :
" L'essentiel dans la doctrine de Marx, c'est la lutte des classes. C'est ce qu'on dit et c'est ce que l'on écrit très souvent, mais c'est inexact. Et de cette inexactitude, résultent couramment des déformations opportunistes du marxisme, des falsifications tendant à le rendre acceptable pour la bourgeoisie. Car la doctrine de la lutte des classes a été crée non par Marx, mais par la bourgeoisie avant Marx ; et elle est d'une façon générale, acceptable pour la bourgeoisie, quiconque reconnaît uniquement la lutte des classes n'est pas pour autant un marxiste ; il peut se faire qu'il ne sorte pas encore du cadre de la pensée bourgeoise. Limiter le marxisme à la doctrine de la lutte des classes, c'est le tronquer, le déformer, le réduire à ce qui est acceptable pour la bourgeoisie.
Celui-là seul est un marxiste qui étend la reconnaissance de la lutte des classes jusqu'à la reconnaissance de la dictature du prolétariat. "
Lénine " L'Etat et la Révolution " p 51, Editions Sociales 1972
Qu'est-ce que la " Dictature du Prolétariat " ?
" L'opportunisme contemporain, en la personne de son principal représentant l'ex-marxiste K. Kautsky.
[et nous ajoutons (DCO), de tous ses épigones modernes : tous les thuriféraires du 22ième congrès du PCF !]
… répond entièrement à la caractéristique, donné par Marx, de l'attitude bourgeoise, car il circonscrit le cadre de la lutte des classes, à la sphère des rapports bourgeois. (Il n'est pas un seul libéral instruit qui, dans ses limites, ne consente à admettre " en principe " la lutte des classes !) L'opportunisme n'étend pas la reconnaissance jusqu'à ce qui est précisément l'essentiel, jusqu'à la période de transition du capitalisme au communisme, jusqu'à la période de renversement et de suppression complète de la bourgeoisie. En réalité, cette période est nécessairement marquée par une lutte des classes d'un acharnement sans précédent, revêtant des formes d'une extrême acuité. L'Etat de cette période -là doit donc être démocratique d'une manière nouvelle (pour les prolétaires et les non - possédants en général) et dictatorial d'une manière nouvelle (contre la bourgeoisie).
Poursuivons. Ceux-là seuls ont assimilé l'essence de la doctrine de Marx sur l'Etat, qui ont compris que la dictature d'une classe est nécessaire non seulement pour toute société de classes en général, non seulement pour le prolétariat qui aura renversé la bourgeoisie, mais encore pour toute la période historique qui sépare le capitalisme de la société " sans classes "le communisme. Les formes d'Etats bourgeois sont extrêmement variées, mais leur essence est une : en dernière analyse, tous ces Etats sont, d'une manière ou d'une autre, mais nécessairement, une dictature de la bourgeoisie. Le passage du capitalisme au communisme ne peut évidemment manquer de fournir une grande abondance et une large diversité de formes politiques, mais leur essence est une : la dictature du prolétariat. "
Lénine. " L'Etat et la Révolution " p 52 et 53.
____________________________________________________________________________________
Notre commentaire :
Autrement dit le communisme, société sans classes et sans Etat, ne peut ni aider à perpétuer le droit, puisque celui-ci dans son essence même est trace d'inégalités, ni aider à faire vivre et se reproduire ceux qui en vivent, puisque dans la matérialité même de leurs fonctions et la source de leurs revenus se tient l'essence de la définition de l'Etat comme appareil au service d'une classe, ici la bourgeoisie. Armée, justice, police etc. aident et travaillent au maintien de l'existence d'une hégémonie et d'une domination, ils ne sont ni "sociologiquement" ni "économiquement" membre de la classe ouvrière, et c'est pourquoi, ils concourent au maintien de l'Etat de classe. En ce sens tout Etat est une dictature, une dictature de classe, et c'est pourquoi, le socialisme est une dictature, puisqu'y existe un Etat, l'Etat Prolétarien. Celui-ci incarne la Dictature du Prolétariat, phase obligée, qui n'est pas l'expression directe du pouvoir de la classe ouvrière, car ce pouvoir s'oppose dans sa matérialité même à tout Etat, mais l'expression d'un mixte, mi-bourgeois et mi-ouvrier : le prolétariat, les non propriétaires des moyens de production.
Ce qui nous conduit à affirmer en pleine acceptation du léninisme que :
1- L'Etat de transition du capitalisme au communisme, c'est le socialisme.
2- Pas de communisme, sans transition.
3- Pas de transition, sans dictature du prolétariat.
4- Une dictature car la transition s'opère au moyen d'un Etat
5- mais s'il y a " Etat ", il y a classes et luttes de classes.
6- Il y a donc forcement au minimum 2 classes : une dominante et une dominée.(la question de savoir s'il en existe plus, par exemple la classe foncière ou autre, n'a jamais été clairement tranchée par Marx).
Problème :
- Quelle est la classe dominante et qu'elle est la dominée ?
- La bourgeoisie ou la classe ouvrière ?
Sachant que la doctrine marxiste affirme d'autre part clairement :
1- Que c'est dans l'économique que naît et croit la domination politique.
2- Qu'il ne peut y avoir de société sans classes, tant qu'existe l'Etat.
3- Que les activités développées par les agents de l'Etat :
- Armée, justice, police, enseignement, santé, fonction publique etc.
ne sont pas productives au sens strict du marxisme
et donc qu'objectivement ces agents font partie de la bourgeoisie
( de la petite, voire de la moyenne bourgeoisie, mais de la bourgeoisie quand même).
De la D. D. P à La H. C. O :
Constatons que cela revient à reconnaître que :
- Dictature Du Prolétariat (i.e. : dictature des non-propriétaires)
ne veut pas dire,
- Hégémonie De la Classe Ouvrière (i.e. : domination des productifs, nous préférons parler d'Hégémonie, car une Dictature implique toujours le recours à des structures étatiques)
C. Q. F. D.
C'est pourquoi prétendre que le prolétariat exerce sa dictature au moyen de L'appareil d'Etat, ne veut pas dire que c'est la classe ouvrière qui l'exerce. C'est là que gît la faiblesse congénitale de la doctrine communiste, telle que nous l'ont laissée Marx et Lénine.
En effet, Lénine souligne fort justement (dans le texte ci-dessus) que la dictature du prolétariat est : " une démocratie nouvelle pour les prolétaires et les non-possédants ".
Autrement dit, que les propriétaires, les possédants, ayant été dépossédés, il y a fin des capitalistes, par conséquent dominations des prolétaires (les non possédants), il y a donc bien : Dictature du Prolétariat, processus majoritaire au moyen d'un Etat qui représente leur intérêt commun, le " peuple " est propriétaire des moyens de production par " nationalisations " à travers son Etat, qui joue le rôle d'employeur et assume la fonction de " capitaliste privé exproprié ".
Il affirme aussi que le prolétariat exerce un pouvoir :
" dictatorial d'une manière nouvelle contre la bourgeoisie " :
Ce qui revient fort justement à reconnaître que sous la phase de transition, qui n'est rien d'autre que le socialisme, il y a donc maintien de la bourgeoisie.
Ce que ne voit pas Lénine, c'est que la bourgeoisie si elle est présente dans la société civile contre qui sa thèse est développée, l'est également et congénitalement (par essence) dans l'appareil d'Etat, tant que celui-ci perdure.
Dès lors la dictature du prolétariat (la forme d'exercice du pouvoir étatique par les non -propriétaires) peut devenir un frein à la " dictature " de la classe ouvrière (les productifs), en faisant stagner la phase de transition, sous sa forme de domination étatique. Car pour que les improductifs non naturels (naturels - i.e : femmes, enfants, scolarisés, vieillards, malades, etc.) disparaissent, il faut que se généralise le statut de membre de la classe ouvrière, c'est à dire que tous les actifs deviennent productifs.
C'est seulement à cette condition, fin de l'Etat et fin de la bourgeoisie, que le communisme comme stade supérieur mondial achevé peut être instauré.
Pour en finir avec la bourgeoisie, Il faut donc universaliser la fonction d'actif productif, ou exprimé en langage marxiste, de membre de la classe ouvrière.
Mais pour que la dimension d'actif productif ne soit pas réduite au seul statut ( métier) d'ouvrier (ce que fait l'I.N.S.E.E quand elle nous parle des ouvriers dans ses statistiques et quand des sociologues construisent le concept de " classe ouvrière " en partant de ces statistiques, ce qui revient à confondre " mathesis " du classement et mécanismes de l'exploitation).
Il faut procéder à un bouleversement complet du procès de production et en son sein de procès de travail.
Pour cela il faut cesser d'accorder une toute puissance idéaliste aux forces productives, et rétablir le lien qu'elles entretiennent avec les rapports de production et l'Histoire, histoire des technologies, histoire des sciences, histoire de la Division du Travail, histoire des classes sociales.
Et par exemple, pour ne parler que du statut de la science, et ce qui fait le plus débat entre nous, sa naturalisation, qui a pour objectif d'en neutraliser les enjeux politiques ; Ce n'est pas parce que Lyssenko cette sombre crapule, a obligé toute une génération de chercheurs soviétiques, à le suivre dans ses délires, qu'il est faux d'affirmer qu'il n'existe pas un rapport prolétarien (il faudrait dire " ouvriériste ", c'est à dire d'actif productif, plus exactement d'Homo-faber, d' Homo- scientificus, c'est-à-dire de produit de la division du travail) aux sciences, à leurs utilisations, leurs finalités sociales, ainsi qu'à leur mode de constitution, de diffusion, d'appropriation par le plus grand nombre.
Dans ce cadre, il nous parait plus qu'urgent de rappeler qu'il n'y a crise de l'acquisition des connaissances que parce qu'il y a transfert à une forme institutionnelle étatique " L'Ecole Républicaine et Laïque " d'une mission éducative qui dans le cadre de la lutte des classes ne relève pas de ses fonctions. Les valeurs, les " croyances ", les identifications à un devenir social possible autre, que celui du capitalisme, relèvent d'abord et avant tout de L'Education Populaire Révolutionnaire. C'est au parti communiste de mener ce combat et pas aux instituteurs et autres enseignants. Ces derniers ne peuvent atteindre à un modèle de " sujet " sociétal, que comme vecteur de l'état de chose existant, que comme sujet " conforme " réussissant son " intégration ", (et pour tout enseignant la meilleure conformité intégrative n'est-elle pas de se dupliquer lui-même, la meilleure réussite d'un enseignant n'est-elle pas de produire d'autres enseignants).
Le défaussement de la direction réformiste dans ses tâches éducatives révolutionnaires par la " dégénérescence " de ses organisations de jeunesses (Pionniers, J.C., U.E.C etc., même si ces deux dernières organisations semblent aujourd'hui réagir, sans soutien d'ailleurs de la direction nationale) alors même que la bourgeoisie n'a jamais été aussi présente au sein du scoutisme, pour fixer à sa jeunesse un sens existentiel, traduit de la part de cette même direction, l'abandon total des tâches collectivistes au républicanisme laïc, bourgeois, dont la visée progressiste ultime ne peut atteindre qu'à la formation d'une conscience individuelle petite bourgeoise. La conscience collective, miroir du travailleur collectif, ne peut être produite que par un parti communiste révolutionnairement régénéré. C'est la tâche que l'aile Gauche doit mener, c'est la mission qui doit être gagnée.
P. M.
Etre marxiste, c'est affirmer que la Dictature De la Bourgeoisie, mise en œuvre au moyen de l'Etat de classe, ne peut être renversée que par la Dictature Du Prolétariat, expression politique d'un autre Etat de classe. Toute dictature est expression d'un pouvoir d'Etat au service d'une classe, contre une autre. Tout Etat est expression d'une dictature de classe. Il n'y a pas d'Etat du "Peuple Tout Entier", pas plus que d' "Etat Populaire Libre" comme le rappelle Engels ,et donc à fortiori d' Etat de Démocratie Populaire, autant d'illusions idéologiques véhiculées par le libéralisme, le keynésianisme, ou le stalinisme.
(D.C.O)
bottom of page